samedi 14 décembre 2024

Reportage

Reportage (1420)

Les matinées de chaque samedi, appelés samedi citoyen, sont dédiées depuis, le 14 août 2018 au nettoyage des marchés et même des quartiers par la Mairie de la ville de N’Djamena. Quelques marchés sillonnés par nos équipes de reporters révèlent que les commerçants ne sont pas contents du travail. Surtout de l’heure d’ouverture à 10 heures. Reportage.

Dans la plupart des marchés où nous sommes passés, ce samedi 21 août, les boutiques sont hermétiquement fermées. Comme d’habitude, c’est samedi et chaque matin, la mairie de la ville de N’Djamena exige le nettoyage des marchés et même des quartiers. La raison : assainir les marchés et tenir la capitale propre. Ici au grand marché appelé communément « Souk Kébir », dans le 3e arrondissement, précisément au quartier Ambasatna les entrées principales sont bloquées.

 Les commerçants assis en groupe, certains prennent du thé, d’autres causent en attendant 10 heures pour ouvrir leurs boutiques. Ils se disent lassés par la décision qui leur impose l’ouverture du marché à 10h. Unanimement ils déclarent que les agents d’assainissement de la Mairie ne font pas correctement le travail. Ali, boucher au marché central, « la mairie collecte 500 FCFA par jour pour l’entretien du marché, mais on ne voit aucun résultat. En plus de cela, elle nous empêche d’ouvrir à temps le samedi. Cet arrêté est mauvais pour les affaires » dit-il.  À quelques mètres, un autre commerçant, il s’appelle  Moussa Brahim. Selon lui, la responsabilité du service d’entretien incombe à la Mairie. Pour lui, même sans cette décision il entretenait normalement son espace de vente, mais avec ce changement il ne voit rien de spécial. « Ici c’est le marché et le temps compte pour le commerçant. On nous retarde inutilement », confie-t-il. 

Si la plupart des commerçants attendent l’heure prévue pour ouvrir le marché, d’autres balaient leurs boutiques. C’est le cas de Mahamat Ida, un boutiquier au grand marché. « Je nettoie chaque matin mon lieu de vente, cela n’a rien à voir avec la mairie. Un adage dit, «la propreté chasse la maladie.» Le marché est devenu notre seconde maison nous y passons toute la journée. Mais comme vous le voyez, le marché n’est pas aussi propre qu’on le prétend », dit-il. Les tenanciers des restaurants et autres clients s’impatientent de voir le marché s’ouvrir.  Rémadji Brigitte, assise sur son panier, dos au mur  s’ennuie, « certains boutiquiers ouvrent clandestinement pour nous servir.  On ne peut pas conserver certains produits jusqu’à 24h parce qu’ils pourrissent. On est perdant. Donc je m’approvisionne chaque matin au marché », confie-t-elle.

Le Directeur du marché central M. Hamit Guerdi Oum, explique que, la fermeture du marché permet à leurs agents d’assainir les lieux de vente. « Notre priorité est de rendre propre les marchés cela va de la santé de tous », précise-t-il. Pour se rassurer sur l’effectivité de la fermeture du marché, les agents municipaux  rodent autour des marchés. Ils surveillent pour sanctionner les commerçants qui tenteront d’ouvrir avant l’heure prévue. À l’intérieur du marché, quelques agents circulent dans les couloirs pour ramasser les ordures et nettoyer le sol.

10 heures a sonné, les barrières s’ouvrent en fin.  Les commerçants se précipitent chacun pour regagner son lieu de vente. Insatisfaits par le travail fait par les agents de la Mairie, certains vendeurs balaient encore leurs recoins en murmurant, « ils nous retardent pour dire qu’ils sont en train d’assainir, alors que rien ». Des voix dénoncent, « on souffre pour gagner un peu de pain pour nos enfants, ils nous prennent chaque jour de l’argent. Tous les samedis on nous retarde. » D’autres espèrent qu’avec le retour aux affaires du nouveau Maire Ali Haroun les choses changent doucement. Malgré le travail d’entretien, les toiles d’araignées restent visibles sur les murs, les saletés longent le sol, les couloirs des bouchers sont extrêmement sales.

Koumassen Juste

Depuis une semaine, le village Oundouma, situé à environ 20 km de la Sous-préfecture de Koundoul accueille un flux de réfugiés. Il sont plus de 10 000 en situation de détresse. Ils proviennent du Cameroun voisin fuyant un conflit meurtrier qui a opposé les Arabes au Massa Mosgoum. Retour sur l’état des lieux du site d’accueil et le plaidoyer de ces réfugiés. Reportage.

Sur leur visage désemparé, se lit la désolation. Ce sont la plupart des chefs de famille qui sont sans repères. Les enfants très nombreux certains jouent sous une fine pluie qui crépite sur des petites marres d’eau boueuse sur le site argileux de l’école officielle d’Oundouma. D’autres enfants assaillis par la faim éclatent en sanglot sous les regards tristes de leurs parents. Ils viennent du Cameroun voisin, naguère pays stable, fuyant le conflit meurtrier qui a opposé, lundi 10 août 2021 dans la zone de Ngassa. Selon les sources concordantes, la cause de ce conflit serait liée à des trous creusés par les massa Mosgoum pécheurs pour capturer les poissons après l’inondation. Les Arabes des éleveurs estiment que ce n’est pas une bonne idée et demandent que ces trous soient refermés. Les pécheurs refusent et le conflit a dégénéré.  Raïsse Brahim est habitant du village Oundouma, il est chargé de communication de l’organisation du village d’accueil. Selon lui, tout le village Oundouma était surpris le 11 août dernier par cet important afflux des réfugiés vers 5heures du matin. C’est plus de 10 000 personnes soit environ 2001, ménages de 5 personnes par famille.

Brahim Martin Assinga, réfugié venu du village Kidam. « Je n’ai pas une idée sur le nombre de morts, mais beaucoup de personnes ont perdu leurs vies. Depuis notre arrivée au Tchad, nous avons été bien accueillis. D’abord par la population de Oundouma, ensuite par les organisations en charge du dossier. Il y a les forces de sécurité qui veille sur nous nuit et jour. C’est rassurant. Nous sommes très reconnaissants envers le Tchad, un pays très hospitalier », dit-il. Pour le chef de village Sidam coté Cameroun, c’est par contrainte qu’il est là. « Vraiment, je trouve cette situation pénible étant donné que nous sommes des pères de famille. Et nous nous retrouvons dans une pareille situation, impuissants, devant nos enfants qui ont faim. Nous sommes presque à une semaine. Je vous assure à l’heure où je vous parle, j’ai tout perdu, cabris, poulets, canards. Je me demande comment je vais me réorganiser », confie-t-il.  Il souligne par ailleurs qu’ils ne sont pas concernés par le conflit, c’est un problème entre Massa et Arabe qui finalement les font payer les pots cassés. Eldjima Alloaou, une autre réfugiée, « nous souffrons avec cette pluie qui ne s’arrête pas depuis notre arrivée. Nos enfants ont faim, nous sommes reconnaissants pour l’accueil et la sécurité au tour de nous, mais nous avons faim. Je pense que nous ne demandons pas trop n’est-ce pas ? »

Ce sont des milliers des personnes qui ont d’abord trouvé refuge au village Liberia avant d’être relocalisés à Oundouma. La situation semble critique, mais les organisations humanitaires sont à pied-œuvre pour leur porter assistance..

Moyalbaye Nadjasna

Le village Oudouma, situé au bord du fleuve Logone dans le département du Logone Gana à environ 50km de N’Djamena, accueille depuis le 11 août dernier des milliers de déplacés camerounais qui ont fui le conflit intercommunautaire qui a opposé les arabes missériés, éleveurs et les massa mousgoun, pêcheurs. Des autorités tchadiennes et l’agence onusienne HCR sont à pied d’œuvre pour une assistance. Reportage

Des milliers de déplacés camerounais qui ont fui le conflit intercommunautaire ont reçu l’accueil au village de Oudouma, situé au bord du fleuve Logone, environ 50 km de N’Djamena. Ces déplacés sont constitués majoritairement des enfants, des femmes et les personnes âgées. Pour les prendre en charge, le gouvernement tchadien et l’agence onusienne HCR et autres institutions humanitaires se mobilisent pour les identifier et les enregistrer sur la base des données. C’est dans une cour d’une école publique et sous une pluie fine que cette opération d’identification et de fixage de bracelets a eu lieu ce mardi 17 août. Ce premier travail qui consiste à vérifier l’identité et la provenance de ces déplacés a été réalisé par la Commission nationale d’accueil, de réinsertion des réfugiés et des rapatriés (CNARR) et le haut-commissariat pour les réfugiés (HCR). Pour l’administrateur principal adjoint de la CNARR et chef de mission à Oudouma, Mahamat Abderamane Yacoub, le premier travail consiste à pister et identifier les déplacés afin de faire un préenregistrement et l’enregistrement afin de prendre en charge correctement les déplacés. Avant ce travail de pistage et d’identification, il est important de rappeler la générosité des chefs de villages qui ont favorablement bien accueilli les réfugiés en leur donnant les premières assistances. M. Yacoub estime que la CNARR et le HCR s’activent pour faire le nécessaire afin de répondre aux besoins de ces déplacées.  Selon lui, les partenaires et le gouvernement veulent savoir qui sont-ils exactement avant de les prendre en charge.

Oudouma, un petit village des pêcheurs d’environ 1500 habitants, accueille plus de 10. 000 réfugiés qui ont fui le conflit intercommunautaire entre les éleveurs arabes missériés et les pêcheurs massa Mousgoun du Cameroun. Le représentant de l’État affirme que c’est une population qui est à cheval, et que cela demande un travail pointu afin d’éviter d’enregistrer les Tchadiens au détriment des déplacés. « Avant de faire le fixage des bracelets, nous causons avec eux pour avoir les premières impressions afin de comprendre le motif de leur déplacement et de savoir de quoi ils ont réellement besoin », explique ce dernier.

Première assistance humanitaire

Pour faciliter la tâche, le responsable d’enregistrement et de la base des données des réfugiés du HCR au Tchad, M. Gires Mayala, parle d’un travail préalable qui consiste à faire le fixage des déplacés pour les distinguer des populations locales. « Le fixing est une opération qui consiste à aussi poser les bracelets sur les mains des personnes déplacées et en leur délivrant un numéro », précise le responsable des enregistrements et de la base des données du HCR. A son avis, c’est la première étape du processus de pré enregistrement et que la semaine prochaine, ce serait le pré enregistrement et l’enregistrement proprement dit, via les tablettes. Selon lui, la collection de ces données de base va leur permettre à mieux répondre aux besoins des déplacés. Au sujet du nombre des déplacés, le responsable onusien des bases de données estime à plus de 10 000 déplacés. Le pré enregistrement qui est en cours est le seul moyen qui va permettre de connaître le nombre exact de ceux qui ont fui le conflit. « On disposera des chiffres fiables qu’après le pré enregistrement et l’enregistrement au niveau 2 », ajoute M. Mayala, qui argue aussi que cette activité est déjà la première assistance donnée à ces personnes. Avant l’arrivée des autorités tchadiennes et les humanitaires, c’est d’abord les habitants du village Oudouma qui se sont organisés dès le début pour accueillir et assister les déplacés. Le président du comité d’organisation pour l’accueil des réfugiés du village, Moudoubé, affirme qu’au début, les réfugiés étaient accueillis dans un petit village du nom Libéria avant de faire appel aux autorités qui ont jugé utile de les installer à Oudouma. Ce vieil infirmier à la retraite souligne que la situation était très difficile au début et que les villageois étaient obligés de les accueillir dans leurs maisons, mais que peu après, ils étaient tous débordés par le nombre des déplacés. Il a révélé qu’une femme réfugiée a même accouché, grâce à son soutien sous une tente des agents de sécurité des frontières.

Pour mener normalement le travail, le gouvernement de transition du CMT a, dès les premières des arrivées des déplacés, envoyé les forces armées nationales, la gendarmerie et la police sur les lieux. Il faut noter aussi que c’est grâce à l’armée qui a promptement aidé à sortir certains véhicules embourbés qui apportaient des premières aides aux déplacés. Sur ces pistes difficiles d’accès, l’armée a également amené les journalistes qui se rendaient dans le village qui accueille les réfugiés et qui ont connu de difficultés à s’y rendre.

Pour le moment le village Oudouma, ouvre ses bras à des milliers de ces déplacés qui ont fui le conflit intercommunautaire. En attendant l’opération de fixage, les réfugiés peinent à manger à leur faim. Dans cette école élémentaire, située au bord du fleuve, l’on entend les cris des enfants sous le regard vide de leurs mères.

Jules Doukoundjé

En cette période de saison de pluies, plusieurs marchés de communes d’arrondissement de la ville de N’Djamena sont insalubres. Certaines marchandises comme le poisson frais et autres aliments, notamment les légumes et les crudités se vendent à même le sol sans aucune mesure d’hygiène. Ce manque d’hygiène pourrait constituer un sérieux problème de santé publique si les autorités communales n’’interviennent pas. Reportage

Beaucoup de marchés de la ville de N’Djamena sont, en cette période de pluies dans une insalubrité sans précédent. Les marchandises comme les légumes, le poisson frais et autres sont exposés à même le sol. Si rien n’est fait pour assainir ces marchés, cette situation d’insalubrité risquerait de créer un problème de santé publique. De l’avis de certains commerçants rencontrés dans les marchés de la commune du 7e arrondissement de la ville de N’Djamena, les autorités communales ne se soucient pas de l’hygiène de leurs marchés, mais que, ce qui les préoccupe, c’est les recettes collectées. Pour Marie Ronel, vendeuse de poisson frais, les maires ne font pas bien leur travail, ils ne descendent pas dans les marchés pour constater la situation dans laquelle les femmes vendeuses de poissons vivent. « La mairie ne fait rien, c’est nous qui achetons du sable pour aménager nos parcelles, mais cela ne règle pas la situation », déplore-t-elle. Même son de cloche pour Abakar Ali boucher, toujours au marché de Dembé dans le 7e arrondissement, il estime que normalement, à la fin de l’heure, les agents municipaux qui vadrouillent pour arnaquer les paisibles citoyens, devraient nettoyer les marchés, comme le font leurs collègues au marché central. Ce dernier se dit écœuré par le comportement de la police municipale qui là seulement pour arnaquer tous les jours 200 f CFA aux commerçants, avant d’affirmer que si les recettes collectées sont utilisées à bon échéant, les marchés de N’Djamena ne se trouveraient pas dans la boue chaque saison pluvieuse.

Au marché de Dembé, les légumes, le poisson frais et autres aliments accessibles aux citoyens, les tas d’immondices et les eaux stagnantes s’entremêlent. Les vendeuses, conscientes du risque sanitaire qu’elles encourent, accusent les autorités communales de ne pas assumer leur responsabilité. Certains commerçants vont même dire que les agents municipaux sont affectés dans les marchés juste pour arnaquer les paisibles commerçants et non pour assurer la tâche qui leur est assignée.

Cependant, certains employés de la mairie du 7e balayent à revers de main toutes les allégations des commerçants et les vendeuses de légumes et de poissons. Pour ce policier municipal qui s’exprime sous anonymat, il y’a manque de volonté concernant l’entretien des marchés chez certains commerçants. Il déclare qu’en principe, chaque matin, avant de s’installer, les vendeuses devraient nettoyer leurs places et ramasser les ordures pour les déposer dans les bacs à ordures, avant de déplorer le manque cruel de civisme chez ces femmes vendeuses. Il a néanmoins reconnu la défaillance de certains agents municipaux et avant d’ajouter que d’autres s’évertuent à faire correctement leur boulot et que les commerçants devraient les aider à bien accomplir leur devoir, qui d’assurer la sécurité et le contrôle d’hygiène et d’assainissement dans les marchés de la ville de N’Djamena.

Jules Doukoundjé

Si certaines organisations de la société civile approuvent le comité d’organisation du Dialogue National Inclusif (DNI), à l’exemple de la Coordination des associations de la société civile et de défense de droits de l’homme (CASCIDHO), d’autres comme Wakit Tama et le parti Alliance Nationale pour la Démocratie (ADN), le trouvent peu pertinent et non représentatif. Reportage.

Les acteurs politiques et les organisations de la société civile ne sont pas unanimes sur la mise en place du comité d’organisation du DNI. D’un côté, M. Mahamat Digadimbaye, Coordonnateur de la Coordination des associations de la société civile et de défense de droits de l’homme (CASCIDHO) se réjouit de la mise en place du comité d’organisation du DNI. « C’est une équipe représentative et inclusive qui reflète la diversité de la classe politique plurielle et de la société civile », dit-il. Selon lui, la CASCIDHO apporte son soutien à ce comité pour la réussite de cette mission dans l’intérêt de tous les Tchadiens. Il apprécie aussi la main tendue du PCMT aux politico-militaires, avant de soutenir que, c’est une avancée significative vers une véritable messe nationale.

 Le coordonnateur de la plateforme Wakit Tama Max Loalngar prend le contre-pied. Selon lui, ce comité est une configuration qui fait la part belle au Mouvement patriotique du salut(MPS). Il déclare que, le CMT n’a nullement l’intention d’organiser une conférence nationale encore moins un dialogue inclusif pour traiter réellement les problèmes de notre pays. Wakit Tama rappelle-t-il, en accord avec la diaspora et le groupe de réflexion et d’actions de l’appel du 1er juin, a fait des propositions cohérentes pour que ce dialogue se tienne sans grand frais et de la manière la plus salutaire pour tout le monde. « Nous avons dit dès le départ que, la charte du CMT soit révisée pour servir d’encrage au dialogue, recomposer l’équipe du CMT pour refléter les différentes composantes de la société, poser de véritables jalons pour l’organisation des élections libres crédibles, démocratiques et transparentes, d’annuler les deux décrets, celui mettant sur pied un comité de désignation des membres du CNT et le décret portant création du comité du DNI. Mais ils nous ont donné l’impression de nous écouter, mais en réalité ils ont fermé volontairement les oreilles », explique Max Loalngar. Pour lui, c’est la volonté du régime de faire du forcing et perpétuer le régime MPS. Il affirme que le mouvement Wakit Tama aura l’occasion de se signaler pour que tout le monde comprenne. Le coordonnateur de Wakit Tama rappelle que la plateforme a signifié déjà au peuple tchadien qu’il n’avait pas d’autres choix que de résister. « Il faut se retrousser les manches et rester debout contre cette dictature rampante. Cela nous fait mal en tant que tchadien d’être dernier en tout ».

M. Max Loalngar, note que les membres de son organisation ne sont pas des extrémistes, et soutient que leur volonté est de toujours dialoguer. D’après lui, Wakit Tama a eu plusieurs rencontres avec le PM et le ministre de la réconciliation dont la dernière date du 10 août 2021. « Ils nous avaient dit qu’ils allaient nous faire une proposition d’une nouvelle reconfiguration à l’effet de recueillir notre avis. Nous n’avons pas vu cette proposition et nous sommes aussi surpris comme tout le monde par ce décret qui intervient juste un jour après que le président du CMT ait tendu la main aux rebelles », dit-il. Wakit Tama selon lui, demande peut-être trop aux hommes, mais pas assez aux Tchadiens. Il souligne qu’il est hors de question que les Tchadiens tiennent les pattes de la vache Tchad pour qu’un groupuscule traie le lait à sa guise.

« …La descente aux enfers se poursuit » 

Le président national du parti Alliance Nationale pour la Démocratie (AND) Salibou Garba le rôle des pouvoirs autoproclamés est dans la fourniture et l’appui financier, technique et logistique.  L’objectif de cette manœuvre indique-t-il, est clair et limpide, « fausser les consensus et les prises de décisions, entériner les desiderata de ceux qui se sont emparé du pouvoir. » Il souligne également que la mise en place d’un Comité préparatoire spécifique pour les organisations politico-militaires n’est pas pertinente. M. Salibou Garba précise que, les problèmes que posent ces organisations sont éminemment politiques. Il ajoute que, les aspects militaires sont techniques et relèvent ainsi des structures techniques appropriées, une fois les accords conclus.  Le président de l’AND relève que la quasi-totalité des organisations et personnalité sont celles qui ont fait montre de complaisance d’un soutien franc au CMT. Il conclut en disant que la composition du comité n’est pas satisfaisante, il aurait fallu un Comité à composition paritaire. « Dans nos réalités tchadiennes, parler même de personnes neutres, au-dessus de la mêlée, est une supercherie.  Nous ne serions pas sortis de l’auberge : la descente aux enfers se poursuit », affirme Salibou Garba.

Moyalbaye Nadjasna

Après la levée des mesures restrictives prises par le gouvernement dû à la Covid-19, pour limiter le nombre des passagers dans les minibus et taxis, les vieilles habitudes ont repris. Les passagers sont embarqués au-delà de nombre de places et contraints à payer plus cher. Nos équipes de reporters sur le terrain ont sillonné quelques stations des minibus à N’Djamena. Reportage.    

Depuis l’arrivée du covid-19 au Tchad, le gouvernement a pris des décisions pour instaurer des mesures barrières afin de stopper la propagation de la pandémie. La suspension de la  circulation des minibus est l’une des décisions. Après un temps de chômage, les chauffeurs des minibus ont reçu l’autorisation de reprendre le travail et de circuler librement. Cette autorisation est conditionnée par le respect strict du nombre des passagers : pas plus de 10 passagers. Le non-respect de cette mesure est sanctionné par une amende. Cette décision a conduit le Syndicat National de Transports en Commun Urbains, inter urbain et Provincial du Tchad (SYNAT) à prendre aussi une décision d’augmenter le prix du transport. Mais ce dernier temps, le constat montre le contraire, les chauffeurs ne respectent plus la décision de l’État. Ils continuent à prendre le double du prix initial. Ce comportement inadmissible est à l’origine de frustration chez bon nombre de passagers. Pour le chargé de la communication du SYNAT Mahamat Ahmat Hassan Harre,  depuis que les autorités ont levé le mot d’ordre limitant les places dans les minibus, le syndicat a pris une nouvelle décision en fixant à quatre passagers par chaise pour un tarif  de 150F ou 100F par client selon la distance.

Toutefois, sur le terrain, la réalité est autre. Les chauffeurs n’appliquent pas les prix fixés par le syndicat de transporteurs. « Les chauffeurs trompent les clients, les prix ont changé, c’est redevenu normal comme avant la pandémie », a dit le chargé de communication de SYNAT. Il demande à la population de refuser de se faire escroquer par des agents de bus qui leurs font payer le double du prix. Il précise que les chauffeurs qui refusent d’appliquer la décision répondront à une commission d’enquête qui sera mise sur pied , « on va mettre sur pied une commission d’enquête qui fera un contrôle. Les contrevenants seront amendés », ajoute-t-il.

Au marché à mil

À l’arrêt des minibus du marché, les chauffeurs et leurs apprentis ne respectent pas le prix fixé par le syndicat. Ils n’appliquent que ce qui est autorisé par leur délégué. Ils embarquent 3 personnes par siège pour une somme de 250 f par passager. Pour le délégué des transporteurs de ce marché, leurs transporteurs respectent la limitation de nombre de places. « Ici, nous prenons 3 personnes et chaque passager paye 250f pour aller à Farcha et 150F pour le marché de Dembé », explique-t-il sous le sceau de l’anonymat. Selon lui, ceux qui prennent 4 passagers à 250f sont des escrocs, et donc ils ne sont pas dans leur organisation. Selon Isaac Ousman, chauffeur de minibus au marché à mil, ils ont leur organisation, celui qui ne respecte pas, il paye une amende de 6.000 FCFA.   « Nous avons un délégué qui surveille tout. si un chauffeur prend plus de trois passagers par chaise, il le rappelle à l’ordre», confie-t-il. 

Ces difficultés dans les transports en commun à N’Djamena sont constatées dans presque tous les terminus des bus.

Toutefois, les clients réfutent certaines allégations des transporteurs. Selon eux, les chauffeurs refusent délibérément de diminuer le prix de transport urbain. Beaucoup de clients se font ainsi arnaquer par les apprentis des minibus en payant le double du tarif normal. « Je ne suis pas d’accord avec le fait qu’ils prennent 3 personnes à 250f. Au début, c’était deux personnes par siège à 250f. Normalement le prix c’est 200f », dit Clémentine une usagée rencontrée au marché à mil. En abondant dans le même sens, Halimé, passagère témoigne,  « Hier j’ai pris un bus ici au marché à mil, on était 4 personnes par siège. J’ai payé 250f. Quand on donne un billet, ils prennent 250f, mais si tu as la monnaie, ils prennent 200f. Par contre, ils refusent systématiquement de prendre 150f. » Un autre passager Éric préfère prendre le taxi pour éviter les entourloupes des chauffeurs des minibus. Selon lui, les chauffeurs de taxi au moins respectent le prix fixé par le syndicat des transporteurs.  

Beaucoup de passagers lancent un appel aux autorités compétentes pour faire respecter les décisions. En attendant une éventuelle nouvelle décision, les chauffeurs et les apprentis se frottent les mains.

Orthom L’or     

Le président du Conseil Militaire de Transition (CMT), le général Mahamat Idriss Deby Itno a procédé ce lundi 16 août à la pose de la première pierre des travaux de pavage du quartier Mardjandaffack, un vieux quartier situé dans le deuxième arrondissement de la ville de N’Djamena. La cérémonie a eu lieu en présence du maire de la ville de N’Djamena et de plusieurs autorités communales. Reportage.

La saleté, l’odeur nauséabonde des eaux usées et la poussière seront bientôt des vieux souvenirs pour les habitants de Mardjandaffack, un vieux quartier situé dans le 2e arrondissement de la ville de N’Djamena. La cérémonie du pavage a eu lieu ce lundi, 16 août en présence du président du CMT, Mahamat Deby Itno et de plusieurs autorités communales. Le président qui s’exprimait à l’occasion de cette cérémonie a déclaré que, même si le pays est dans une période de transition, dominée par le dialogue national et la sécurité, les efforts de développement ne doivent pas être freinés.

 23,7 milliards de F CFA ont été décaissés du trésor public pour la réalisation de ces travaux qui vont être exécutés par l’entreprise française, Sogea Satom, vont durer 24 mois. À part le pavage, autres travaux de construction des ouvrages annexes et des drainages des eaux seront réalisés dans le même délai. Pour Moustapha Ali, habitant au carré 2 du quartier Mardjandaffack et agent de l’État au ministère de l’Environnement et des ressources naturelles, c’est une bonne nouvelle, et que normalement tous les quartiers situés au centre-ville devraient être vêtus de pavés, comme d’autres grandes villes d’Afrique. Selon lui, le pavage de ce vieux quartier est important dans le sens, où cela permet de lutter contre l’insalubrité et certaines maladies telles que le paludisme et le choléra. Le jeune fonctionnaire souhaite que l’État élargisse aussi ce projet de pavage dans les autres arrondissements de la ville de N’Djamena.

Depuis quelques années, les autorités communales se sont contentées de mettre les pavés juste aux abords des grandes artères de la capitale du pays. De l’avis de Abdoulaye Tchoro, frigoriste et habitant au carré 8 du quartier Mardjandaffack, à l’image des grandes capitales, c’est la mairie qui devrait initier ce genre de projet, mais que depuis des années, les maires qui se sont succédé n’ont pu rien faire. Ce jeune technicien estime que la décision des autorités du CMT est un ouf de soulagement pour les résidents de ce quartier qui était alors considéré comme l’un des quartiers des évolués de N’Djamena. Il a toutefois exhorté les autorités de la commune du 2e arrondissement à s’atteler dans l’entretien de ces rues qui seront vêtues de pavés. Pour cette sage-femme à la retraite qui s’exprime sous le voile, il faut que les autorités pensent aussi à l’électrification des voies publiques, car selon toujours elle, les rues du quartier ne sont pas bien électrifiées et que cela pourrait constituer un danger pour la sécurité des habitants, surtout ceux qui rentrent tard dans la nuit.

Ce projet initié depuis 2012 par le défunt père, le président Idriss Deby Itno va durer 24 mois et les travaux seront exécutés par la société SOGEA-SATOM, sous le contrôle de SCET-Tunisie pour un coût total de 23 milliards 700 millions de francs CFA, sur fonds propre de l’État tchadien.

Jules Doukoundjé

Les oiseaux, les criquets et les poissons sont très prisés par les Tchadiens. Mais les origines de ces friandises parfois sont très douteuses. Certaines sources relèvent que les chasseurs ou pêcheurs se servent des pesticides pour cueillir facilement leurs proies. Ces produits chimiques sont dangereux pour la santé humaine et environnementale. Reportage !

À une période, dans les coins des rues importantes de N’Djamena, capitale tchadienne, se vendent les criquets et les oiseaux frits. Les consommateurs sont de tous les âges et de tous les sexes. Hommes, femmes et enfants se régalent autant que peut se faire. Chacun apprécie de sa façon s’il se trouve qu’il mange du criquet ou d’oiseau. Il n’y a pas de problème. Mais le danger lié à la consommation de ces aliments est leur provenance et la manière avec laquelle, ils ont été capturés et conservés.

Selon Mme Okala Neloumta Madibé, Directrice Adjointe de Protection des Végétaux et Conditionnement (DPVC), au ministère de l’Agriculture, il y a un danger pour l’homme et l’environnement, lorsqu’on utilise des pesticides pour capturer des criquets et des oiseaux. Elle rajoute que, même pour pêcher, et conserver les poissons, beaucoup de pêcheurs font usage des pesticides, alors qu’il n’est pas conseiller.  D’après la technicienne d’agriculture, c’est vérifié que les gens utilisent les pesticides. C’est vraiment un danger, insiste-t-elle. « Si l’homme en mange, il va mourir. Généralement on ne suit pas ceux qui font ces choses, mais il n’est pas conseillé de tuer les criquets, les poissons et les oiseaux avec du pesticide », affirme-t-elle. Même au marché, poursuit-elle, les vendeuses conservent du poisson fumé avec du pesticide. « Personnellement si je viens au marché acheter du poisson fumé, si je ne vois pas un asticot tourné au tour je me méfie », confie la directrice adjointe de la DPVC.

Aujourd’hui, dit-elle, il y a beaucoup de cas de maladies qui proviennent de l’utilisation des pesticides. Mme Okala Neloumta Madibé, relativise que même si au Tchad, une étude n’est pas faite pour incriminer les pesticides, les gens en font usage, mais ce n’est pas recommander. « Dans notre activité régalienne, on tue aussi les oiseaux granivores, ceux qui détruisent aussi les cultures. Mais lorsqu’on vient dans un village pour faire ce travail, tout le monde est informé. Alors au cours de cette opération, personne ne prendra un oiseau mort pour manger parce que c’est toxique ». Pour la technicienne, il n’est pas conseillé d’utiliser les pesticides dans la chasse aux criquets, la chasse aux oiseaux, ou pour capturer les poissons.

Les pesticides sont dangereux pour la santé humaine et même pour l’environnement, martèle Mme Okala Neloumta Madibé. « Il y a la chaîne alimentaire dans l’environnement. Un oiseau mort, le ras va en manger, le serpent mangera à son tour le ras. Autrement, si toute la chaîne est intoxiquée, tous ceux qui en ont mangé vont en mourir. Donc la capture des oiseaux, des criquets et même la conservation des poissons fumés par les pesticides c’est dangereux pour la chaîne alimentaire, environnementale et humaine ».

Moyalbaye Nadjasna

En moins de 2 semaines 30.785 jeunes Tchadiens diplômés sans-emploi sont déjà recensés entre 2 et 13 août sur l’ensemble du territoire national. Selon la plateforme des diplômés sans emploi, l’opération se poursuit jusqu’au 16 août. Reportage.

En moins de 2 semaines, 30785 jeunes diplômés sans-emploi ont été recensés, 14785 à N'Djamena et 16000 dans les provinces.  C’est le bilan de dix jours du recensement initié par la plateforme des diplômés en instance d'intégration. Très nombreux, la cour de la Bourse de travail, lieu du recensement à N’Djamena, capitale tchadienne ne les contient pas. Depuis, le 2 août date du lancement de ce recensement,  c’est une marée des diplômés, très tôt le matin éparpillés dans les rangs, attendent impatiemment à être recensés. C’est le 10e jour et il ne reste que 6 jours. Ce vendredi est une journée différente des précédentes, le recensement est suspendu à 11h  pour cause de désordre selon l'un des coordonnateurs, M. Alain Djitébaye. Selon lui, le but de ce recensement est de connaître le nombre à peu près exact des diplômés sans emploi et voir dans quelle mesure proposée pour assurer leur insertion sociale. « Nous avons eu des pourparlers avec le gouvernement, les partenaires internationaux  tels que les ambassades et les organismes  qui sont implantés ici au Tchad sur le recrutement. Nous sommes parvenus à un compromis et c'est une raison pour laquelle nous créons un fichier qui va permettre de gérer les dossiers de tous les diplômés sans emploi » explique-t-il. 

C'est une foule immense, les uns après les autres, chacun avec son enveloppe à la main. La file des chômeurs commence depuis le parking du marché à mil à côté de la Bourse de travail. Dans la cour, c'est un désordre total, avec des brouhahas, des murmures. Tout le monde a répondu présent. Femmes enceintes, jeunes et parents, tous se bousculent pour réclamer une place. La fatigue se lit dans les yeux.

Pour éviter les bousculades, certains s’organisent et collectent les dossiers. Une méthode non appréciée des autres camarades. Remadji Ngbaroum, 26 ans est diplômée en éducation depuis 2012, elle ne comprend pas trop le but du recensement. « Je ne sais pas pourquoi la plateforme a initié ce recensement, mais je crois que c'est quelque chose de bien. On espère avoir un travail. Je déplore surtout ce désordre », dit-elle. Malboutou Ali est arrivé depuis 4h du matin, mais il n'a pas encore déposé. «  Je suis fatigué et je ne sais pas si je pourrais déposer aujourd'hui. Nous sommes très mal organisés et d'ailleurs je ne connais même pas le but. J'ai fini en science biologique depuis 2014  et je traîne avec mon diplôme. Je crois qu'avec cette plateforme, la chance me sourira ». Certains parents curieux sont venus soutenir leurs enfants. C'est le cas de Dénélé Julie, agent municipal de son état. « Mes enfants m'ont appris la nouvelle et disent qu'ils venaient aujourd'hui. Je les ai suivis pour vérifier l’exactitude de l’information. Ma crainte est qu'ils ne puissent pas avoir la chance de déposer. C'est du désordre avec ce nombre »,  lance-t-elle.

Les responsables promettent se rencontrer pour voir dans quelle mesure il faut proroger  le recenser  qui va prendre fin d’ici le 16 août 2021 comme prévu. Le coordonnateur Alain Djitébaye estime qu’il serait possible que la date soit avancée afin de donner la chance à tous.

Koumassen Juste
Orthom L’Or

Une plateforme dénommée « Lissa Wakit ma Tama », un mouvement regroupant 42 associations, veut s’appuyer sur les valeurs républicaines. Son président national M. Korom Acyl Dagache que nous avons rencontré ce, 13 août affirme qu’ils ne sont pas des va-t’en guerre. Et il soutient que la contradiction est un jeu de la démocratie. Reportage.

Quartier Dingangali, 9e arrondissement de N’Djamena, capitale tchadienne, il est 10h lorsque nous rencontrons M. Korom Acyl Dagache. Il est le président national du Mouvement Citoyen Notre Tchad (MOCINT), mais il est aussi coordonnateur de la plateforme, Lissa Wakit ma Tama. Il se trouve que certaines personnes sont perdues entre deux plateformes « Wakit Tama » et « Lissa Wakit ma Tama ». Korom Acyl Dagache s’explique et lève l’équivoque. Selon lui, son organisation, Lissa Wakit ma Tama, n’est pas une plateforme de va-t’en guerre. « Notre objectif n’est pas d’engager un bras de fer avec nos compatriotes de Wakit Tama. Mais nos actions sont accès sur les valeurs républicaines. La promotion de la paix, le vivre ensemble, le brassage fructueux entre les fils de ce pays, l’amour du prochain, le respect d’autrui, la crainte de l’Éternel », explique-t-il.

Le coordonnateur affirme qu’ils ont réalisé plusieurs actions, « point de presse, séances de travail avec des couches défavorisées, installation d’une cellule de sensibilisation au quartier Sabangali, notamment le cabaret des cadres, entretien avec les enfants de la rue (les mendiants) et ceux qui sont à Dembé. » Korom Acyl Dagache ajoute qu’ils ont réalisé d’autres activités comme la caravane de sensibilisation pour promouvoir le civisme dans le milieu estudiantin, dépêché une équipe pour recenser l’ensemble des diplômés sans emplois. Il mentionne que plus de 5000 jeunes diplômés sont identifiés. « Nous comptons à travers une synergie d’action avec les différentes centrales syndicales de peaufiner une stratégie pour que la politique de l’employabilité ne soit pas un vain mot, mais une action concrète », précise-t-il.

Dans ce sillage poursuit-il, la semaine dernière, ils ont grâce à un appui bénévole d’un centre de formation professionnelle, assurer la formation des formateurs. Il précise que des attestions ont été décernées aux 20 jeunes leaders issus du milieu des associations des diplômés sans emploi. Ces jeunes ont été outillés dans les domaines de l’autoentrepreneuriat. « Il s’agira de retour  pour les récipiendaires d’en faire bon usage, de former des parterres des jeunes au moins 100 personnes et au finish voir 2000 jeunes formés en auto-entrepreneuriat », dit Korom Acyl. Il affirme que Lissa Wakit ma Tama va faire des plaidoyers auprès des pouvoirs publics afin de leur octroyer des microcrédits. Ces microcrédits dit-il, vont permettre aux bénéficiaires de créer leur propre entreprise, de s’autoprendre en charge puis de créer de la richesse et de la valeur ajoutée. D’après lui, cela pourra indubitablement contenir les remous sociaux, mais aussi, résorber le chômage.

« La contradiction, moteur de l’histoire »

Pour M. Korom Acyl Dagache, ceux qui pensent que Lissa Wakit ma Tama soutient le Conseil militaire de transition(CMT), sont dans leur droit dans la mesure où, la contradiction a fait toujours le moteur de l’histoire. « En ce qui me concerne, mon engagement en tant qu’association ou citoyen ne vise aucun intérêt comme le disent certaines personnes. Mais nous sommes criblés d’une dette morale en vers le CMT, garant de la paix et de la stabilité après la disparition tragique du feu Marechal Idriss Deby Itno. Je ne suis ni de la mouvance présidentielle encore de l’opposition » affirme-t-il. Il soutient qu’en tant que société civile, ils sont à équidistance de l’opposition tout comme du pouvoir public. Il insiste et note que, leurs objectifs c’est de contribuer au développement économique du Tchad.  Selon lui, leur mouvement prône juste une vision citoyenne qui tend à œuvrer pour la consolidation d’un Tchad uni tourné vers le développement

concernant la période de la transition, le coordonnateur de la plateforme Lissa Wakit ma Tama dit que le Tchad est sur une bonne trajectoire. « J’aurais aimé qu’un accent particulier soit mis sur la bonne gouvernance et l’utilisation rationnelle des cadres. Il faudrait qu’on favorise l’approche par compétence », souhaite-t-il. Il suggère que dans les instances des nominations qu’on promeuve les compétences. Il estime qu’il faut transcender certains cadres pour privilégier l’intérêt supérieur de la nation.

Il salue l’initiative de recensement des diplômés sans-emploi initié par leur plateforme, avant de soutenir que Lissa Wakit ma Tama a aussi la même vision. « Des mesures incitatives revêtues d’un caractère législatif ont été prises et adoptées pour accorder des facilités fiscales aux entreprises qui emploient  des jeunes âgés de moins de 35 ans », a-t-il précisé en terminant.

Moyalbaye Nadjasna

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