Depuis lundi 6 septembre, l’Office National de Sécurité Alimentaire ONASA vend du riz made in china commandé par l’État tchadien. Le sac de 50 kg se vend à 6500 F CFA. Ce riz, semble-t-il, serait destiné aux couches vulnérables de la capitale, mais finalement il est vendu. Pour s’en procurer, il faut remuer ciel et terre. Reportage.
Quartier Chagoua, 7e arrondissement de N’Djamena capitale tchadienne ce lundi 13 septembre. Le temps est clément et l’ambiance est gaie dans la cour de l’Office National de Sécurité Alimentaire (ONASA). Elle grouille de monde et ressemble à un camp des réfugiés. Cette marée humaine est venue acheter du riz vendu par ONASA. Assis ou debout dans un rang, pas respecté, chacun garde sa place. Les hommes sont séparés des femmes. Ces personnes de différents âges attendent impatiemment à rentrer avec au maximum deux sacs de riz. Il suffit de débourser 6500F CFA pour avoir un sac de riz de 50 kg vendu dans les marchés à 20.000F.
Selon un agent de sécurité en faction, c’est au total 25 containers de riz qui ont été commandés pour distribuer aux couches vulnérables. L’ONASA a préféré les vendre et à moindre coût afin d’aider aussi certains ménages qui sont en difficultés. Les conditions d’achat sont simples, il suffit de se procurer d’un ticket et suivre le rang. L’ONASA limite l’achat à deux sacs pas plus. Tout le monde se plaint de la lenteur du processus de la vente. Certaines personnes font la queue depuis 4 jours et elles n’arrivent pas à s’en procurer. D’autres prennent le risque de quitter la maison à 2h du matin dans une ville comme N’Djamena en proie à l’insécurité, mais attendent dans le rang malgré tout effort. Haoua Moussa, son bébé sur le dos a passé la nuit dans la cour de l’ONASA. Elle n’a toujours pas pu acheter un seul sac. « Nous sommes là depuis quelques jours exposés aux intempéries. Pourtant certaines personnes viennent de la maison et sont directement servies. Nous ne sommes pas contents de cette manière de faire », lance Mahamout Darius
Chose curieuse, certains commerçants viennent acheter pour aller le revendre dans leurs boutiques ou sur la place du marché. Les esprits des autres personnes qui attendent depuis des heures commencent à se chauffer en voyant les commerçants servis en grande quantité. Ce conducteur de mototaxi par exemple affirme avoir passé une semaine. Il n’a toujours pas espoir de rentrer avec un sac pour sa maisonnée. Le président de la commission de suivi de partage à qui nous avons demandé des explications sur ces faits refuse de répondre à la rédaction.
Kouladoum Mireille Modestine
Des milliers de gens ont répondu ce samedi 11 septembre à l’appel à la marche pacifique organisée par la coordination des actions citoyennes Wakit Tama. Les organisateurs de cette manifestation demandent la modification de la charte de la transition et l’organisation du dialogue national inclusif (DNI) avant la mise en place du CNT. Reportage.
Malgré qu’une partie de la classe politique et de la société civile se mettent en ordre de bataille pour intégrer le Conseil national de la transition (CNT) et organiser le DNI, la coordination des actions citoyennes Wakit Tama ne fléchit pas et reste droit dans ses bottes. Elle a mobilisé des milliers de manifestants qui ont marché pour dire non aux manigances des autorités du Conseil Militaire de Transition (CMT). Beaucoup de marcheurs appartenant à plusieurs organisations de la société civile et une partie de l’opposition démocratique se sont donnés rendez-vous devant le rond-point Hamama et ont marché jusqu’au Palais du 15.
7 heures, les organisateurs se concertent en attendant l’arrivée des partisans et sympathisants. 8 heures, les marcheurs reçoivent les consignes, puis entonnent l’hymne national, la Tchadienne. La marche pacifique qui a commencé à 8 heures 15 minutes a été encadrée par les agents de la sécurité publique, telles que, la police, la gendarmerie et la police municipale. Pour empêcher une infiltration, certains jeunes marcheurs se sont constitués e agents de service d’ordre pour éviter les débordements. Les manifestants composés de toutes les couches sociales chantent et dansent en brandissant les pancartes. Sur ces pancartes, on peut lire des inscriptions dénonçant la position de la France en demandant une vraie transition et l’organisation des élections démocratiques, libres et transparentes. Pour agrémenter la marche, les organisateurs ont loué une discothèque mobile qui a animé avec les chansons qui dénoncent le pouvoir clanique et le manque de démocratie en Afrique noire.
L’opposant Masra Succès entre en scène
Cette 3e marche pacifique autorisée a des allures de retrouvailles entre le jeune opposant Masra Succès et les autres membres de la société civile. Main dans la main, les organisateurs et certains membres de l’opposition démocratique ont marché jusqu’à l’esplanade du palais du 15 janvier. L’arrivée du jeune opposant vers 8 heures 45 minutes sous ovation et de certains opposants a davantage mobilisé les jeunes en extase. Les marcheurs ont d’une manière unanime critiqué l’itinéraire qui n’a pas changé. Selon eux, ce n’est pas la seule avenue à N’Djamena et souhaitent organiser d’autres marches sur les autres avenues de la ville.
Arrivée vers 9h 30 mn au croisement du Ministère de la Justice, tous les marcheurs se sont agenouillés et ont entonné l’hymne national. Ils réclament la transparence dans les verdicts et appellent les autorités judiciaires à œuvrer pour l’instauration d’une justice au service de la nation. Cette troisième marche a mobilisé plus de monde que les deux premières. Elle a été supervisée par les représentants des Nations unies et de l’Union africaine (UA). Certains opposants et certains chefs religieux ont aussi participé en appelant les Tchadiens à se mobiliser pour barrer la route au CMT. À 10 heures, les marcheurs sont arrivés à l’esplanade du palais du 15 janvier sous le regard vigilant des agents de la sécurité publique. Les organisateurs se sont exprimés tour à tour et appellent unanimement les Tchadiens à rester debout et de refuser la forfaiture du CMT disent-ils. Une concertation est prévue avant l’organisation d’une éventuelle marche.
Jules Doukoundjé
La coordination des actions citoyennes Wakit Tama vient d’achever sa 3e marche autorisée ce 11 septembre à N’Djamena, capitale du Tchad. Elle qualifie l’acte 3 de « Marche de blâme » au Conseil Militaire de Transition (CMT). Toujours le même itinéraire, du rond-point Hamama au Palais du 15-janvier. Une mobilisation forte de Wakit Tama. Il y avait des jeunes, des chefs de partis politiques, des retraités, des victimes du régime Hissène Habré, des syndicats, et des pasteurs. Reportage.
Le temps était très doux ce matin du 11 septembre. La température avoisinait les 30 degrés Celsius et le soleil caché sous l’aisselle d’un ciel un peu nuageux. Le mouvement Wakit Tama entame l’acte 3 de sa marche pacifique autorisée. La coordination des actions citoyenne réclame la révision de la charte de transition, l’annulation des décrets mettant en place les comités d’organisation du Dialogue national inclusif (DNI), la mise sur pied d’un Conseil national de transition avant le DNI et dénonce aussi, quelques violations flagrantes des droits de l’homme. Les marcheurs affirment leur détermination d’aller jusqu’au bout de leurs revendications avec ou sans autorisation.
Le président du parti les Transformateurs, Dr Masra Succès déclare que, « le peuple tchadien est un peuple à qui on a demandé de ramper depuis 60 ans et qui a décidé de se mettre debout aujourd’hui. C’est un combat pour la justice et la dignité et pour cela on ne va jamais fléchir. Que le peuple ne vende plus sa dignité et ne plus jamais se mettre à genou. Avec un amour profond pour ce pays, il faut briser les barrières de l’injustice afin de créer un Tchad pour tous. » Dr Sitack Yobatinan, coordonnateur adjoint de Wakit Tama aborde 5 points dans son intervention, « la révision de la charte de transition ; la reprise de toutes les procédures du dialogue en cours ; l’arrêt immédiat de toutes les intimidations et manigances du gouvernement du CMT, l’arrêt des nominations claniques et la dépolitisation de la Justice. » L’artiste musicien Rappeur Ray’s Kim se félicite du nombre des marcheurs qui va croissant. Le rappeur tchadien souligne que le peuple tchadien nourrit l’envie de marcher et dénoncer l’injustice qui sévit dans ce pays. « Dans un pays démocratique, la seule manière pacifique de faire les choses c’est de marcher. Alors la marche est la seule façon pour nous de porter nos voix », confie-t-il. Le SG de l’UST indique qu’il n’y a pas un petit acte, ce qui se fait petit peut un jour devenir grand. Il encourage les marcheurs à persévérer.
Le coordonnateur de Wakit Tama Me Max Loalngar souligne pour sa part qu’une belle page de l’histoire tchadienne vient d’être écrite. Il annonce que désormais ils vont changer leurs terrains d’entraînement. « Même si un Wakit Tama tombe, un autre sera debout », conclut-il.
Kouladoum Mireille Modestine
L’opération pulvérisation à domicile des moustiques annoncée depuis un mois par la Mairie de la ville de N’Djamena, capitale tchadienne, a commencé il y a 3 jours dans certains arrondissements. Mais quelques ménages expriment leur insatisfaction du travail. Reportage.
Quartier Ridina, 5e arrondissement de N’Djamena capitale tchadienne. L’équipe envoyée par la Mairie centrale, chargée de pulvériser les domiciles pour débarrasser les domiciles des moustiques y est passée il y a 3 jours. La rédaction a suivi leurs traces en rendant visite à quelques ménages. La plupart des résidents regrettent leur passage et affirment, « aucun moustique n’a été tué, ils sont venus les réveiller de leurs cachettes. » Justine Neloumta, une résidente a refusé que sa chambre soit pulvérisée. Elle explique pourquoi, « la mairie joue la farce, rien que de la distraction. Plusieurs fois, j’avais accepté que ma chambre soit traitée, mais cette fois je dis non systématiquement. Cela ne donne rien, aucun résultat. Il faudrait qu’on nous laisse nous débrouiller », dit-elle furieuse.
Une jeune dame, Mme Alice Nguekadmadji soutient que la Mairie doit envoyer sur le terrain des gens sérieux pour faire un travail aussi sérieux si elle se soucie réellement de la santé de la population. Elle rajoute que les agents mélangent leurs produits avec une grande quantité d’eau prise devant eux au robinet et ils viennent les asperger sans aucune efficacité. « Je vous assure, ils ont plutôt réveillé du sommeil les moustiques. La nuit quand mon mari est rentré du travail, il est étonné de voir des spirales de « Léopard, antimoustiques » disposés ici et là. Je me demande pourquoi déranger les gens pour une opération sans impact. Si la Mairie ou le ministère de la Santé veut aider les ménages, il faut leur donner des moustiquaires imprégnées d’insecticides », dit-elle.
Le 6 août dernier lorsque la mairie lançait la 1re phase de démoustication au canal « Chari Mongo » à Ndjari dans le 8e arrondissement, le Directeur de l’Assainissement, de l’Environnement et de la Santé de la Mairie, M. Gadengar Roasnan Rodrigue précisait que l’insecticide est mélangé au gasoil et à l’essence. « On ne peut pas utiliser de manière sèche, le gasoil sert de diluant », soutient-il.
M. Gadengar Roasnan Rodrigue avait rassuré la population que ces produits sont homologués par l’OMS et le ministère de la Santé. Selon lui, ces insecticides sont utilisés partout dans le monde est bien adapté au contexte tchadien. Le technicien a dit il y a un mois qu’une étude a été faite par le programme national de lutte contre le paludisme avant de recommander ces produits. Il affirmait aussi qu’il ne doutait pas de l’efficacité de ces produits qui tuent effectivement les moustiques.
Le Directeur de l’Assainissement notait le 6 août dernier que le mélange du produit se faisait avec du gasoil et d’essence, les ménages rapportent que les agents sur le terrain utilisent de l’eau pour faire le travail. Interpellée par la rédaction sur l’inefficacité de l’opération selon les résidents, l’équipe de pulvérisation a refusé de répondre à nos questions.
Moyalbaye Nadjasna
65 médecins généralistes formés à l’université Adam Barka d’Abéché viennent de recevoir leurs diplômes, après avoir prêté serment, ils sont prêts à prendre fonction. Ce 10 septembre à la faculté de Médecine de Ndjamena, corps professoral, autorités, parents et amis ont rehaussé de leur présence cette cérémonie. Reportage.
Le nombre des médecins généralistes au Tchad augmente. Ce 10 septembre, ce sont 65 nouveaux lauréats qui ont prêté serment. Cette cuvée est la première promotion des médecins formés par l’Université Adam Barka d’Abéché. Ces nouveaux médecins ont suivi leur formation durant 10 années (2011-2021). Les lauréats prêtent serment en ces termes : « je promets et je jure au nom de l’Être suprême, d’être fidèle aux lois de l’honneur et de probité dans l’exercice de la médecine. Je donnerais mes soins gratuits à l’indigent et je n’exigerais jamais de salaire au-dessus de mon travail. » Cet engagement solennel les renvois définitivement aux fonctions de médecin. Désormais ces nouveaux médecins généralistes retrouvent le sourire. « C’est un soulagement après 10 ans d’études. Nous allons nous mettre résolument au service de nos populations. Toutefois les spécialités restent une autre étape. »
Le président de l’université Adam Barka d’Abéché, Pr Ali Mahamat Seïd dit aux récipiendaires, « un nouveau soleil vient de se lever sur vous et vous donne le droit d’exercer pleinement votre métier. Mais sachez que le dernier diplôme est décerné par le patient. Ayez comme soucis majeurs de soulager la souffrance de votre prochain et de pratiquer votre art en toute probité morale ».
Le secrétaire d’État à l’Enseignement Supérieur Mamadou Ghana Boukar affirme que les lauréats font partie des élites. Il déclare que la société tchadienne leur a donné cette occasion d’étudier au pays pour connaître les réalités et les besoins de la population.
Le représentant du ministre de la Santé publique annonce l’intégration de 65 lauréats et autres diplômés en santé d’institutions d’enseignement supérieur du pays à la Fonction publique.
Kouladoum Mireille Modestine
Après l’annonce du comité ad hoc de sélection des candidatures au Conseil national de transition (CNT) qui a fixé le 4 septembre dernier la date du dépôt de dossiers au 10 septembre. Beaucoup de candidats des 12 composantes qui vont constituer le CNT se bousculent, surtout au gouvernorat et à la Justice pour le certificat de nationalité et le casier judiciaire, l’une des principales pièces à fournir pour la composition du dossier. Ils estiment que le temps est court pour constituer le dossier. Reportage
Le comité ad hoc de sélection des candidatures au CNT a annoncé le 4 septembre dernier la date du dépôt des dossiers pour être membre du futur CNT. Cette annonce a fait bouger les lignes. Beaucoup de candidats courent dans tous les sens pour composer leurs dossiers. Certains estiment que le temps imparti pour le dépôt de candidatures est court. Ils souhaitent que le comité ad hoc repousse le délai fixé pour le vendredi 10 septembre à 12 heures. Selon eux, les pièces de candidature ne s’établissent pas en 5 jours. Malgré la contestation de certains membres de la société civile et de l’opposition, les candidats du MPS et de certains membres de l’opposition se dépêchent à déposer leurs dossiers.
Pour Adoum Daggo, administrateur civil et candidat du MPS, le pays a beaucoup souffert, il faut vite mettre sur pied une institution digne qui jouera le rôle de l’Assemblée nationale. Pour ce commis de l’État, les Tchadiens doivent faire preuve de maturité et enterrer leurs haches de guerre pour se mettre au travail et développer le pays. Il affirme que s’il est retenu pour être membre du CNT, il mettrait son expérience au service du pays. Au sujet de la société civile qui souhaite la tenue du Dialogue National Inclusif (DNI) avant la mise en place du CNT, Adoum Daggo estime qu’il faut un organe législatif qui pourrait exécuter certaines tâches en attendant le DNI. À propos de difficultés dans la composition de dossier, il souligne que le temps donné par le comité est court. Il ne permet pas de réunir tous les documents nécessaires.
Un autre candidat, rencontré au gouvernorat, déclare qu’il n’y’a pas du sérieux dans l’organisation. Guéro Reniko, président du Parti socialiste tchadien (PST), membre de la coalition des partis émergents (CPE) et candidat au CNT, souhaite que l’on organise d’abord le DNI avant la mise en place du CNT. Pour lui, comme les autorités du CMT refusent d’écouter et cette manière cavalière de procéder l’a obligé de fournir les dossiers pour éviter la politique de la chaise vide. Il déclare que s’il est retenu, il œuvrerait pour l’instauration de la justice sociale et du dialogue franc entre tous les Tchadiens.
Pour le comité ad hoc chargé de sélection des candidatures au CNT, le processus de sélection des membres du CNT, est un moment de solidarité active pour le pays et que les intérêts partisans doivent être dépassés. Selon le comité, cette sélection se déroulera d’une manière transparente. Le processus sera clôturé par un acte réglementaire du président du CMT qui entérinera la désignation des 93 membres du futur CNT.
Nombreux sont des candidats qui ne pourraient pas réunir tous les documents possibles pour constituer leurs dossiers. Si les autorités du CMT ne revoient pas leur position en prorogeant le délai du dépôt des candidatures, beaucoup de candidats seront lésés par manque de temps. Surtout les candidatures des provinces et de la diaspora.
Jules Doukoundjé
La rentrée scolaire 2021-2022 est à la porte des parents et des élèves. Certains établissements publics de la capitale tchadienne, N’Djamena, s’apprêtent pour la reprise. Un tour dans quelques écoles a permis à la rédaction de faire le constat. Reportage
Première destination : le Lycée de N’Djari. Les herbes ont envahi la cour. Les portes des salles de classe sont en majorité cabossées. Les intempéries ont dégradé les peintures des bâtiments, des tables-bancs cassés sont entassés aux coins de murs, oubliés. Assis dans son bureau, le censeur M. Mounane Mahamat attend les élèves retardataires qui viennent retirer leurs bulletins de notes. Rien ne semble prêt pour la rentrée. Le censeur souligne que son administration attend le ministère de tutelle pour annoncer le retour des classes. Ce serait le moment pour les inscriptions.
Deuxième destination : le Lycée d’Abena, dans le 7e arrondissement. Ici aussi la cour est semblable à celle du lycée de N’Djari. Les herbes sont partout. L’Administration est à pied d’œuvre, quelques enseignants sont en train de confectionner les emplois du temps. Une autre équipe fait l’inventaire des tables-bancs pour les remplacer éventuellement. Le directeur des études, Omalta Blagué indique que, comparativement à l’année dernière, il n’y pas vraiment de problème cette année. Selon lui, la ville de N’Djamena n’a pas enregistré une forte pluviométrie. Et cela a été bénéfique pour son établissement. Au sujet de la salubrité, les responsables de ces deux lycées affirment qu’ils vont décréter une journée de nettoyage des cours une semaine après les reprises.
Au lycée d’Abena, à part les préparatifs, les apprenants s’apprêtent à recevoir une nouvelle bibliothèque. Ce cadre de culture destiné aux élèves du second cycle a été offert par le Projet d’Appui aux Réformes du Système Éducatif Tchadien (PARSEC II).
Kouladoum Mireille Modestine
Exclu par quelques partis politiques membres de l’Alliance Front nouveau pour le Changement (FNC), pour avoir empêché la plateforme de participer au dialogue national inclusif (DNI). Le président du Parti socialiste sans Frontière (PSF) et coordonnateur de cette plateforme politique, Yaya Dillo Djerou Betchi minimise la situation et qualifie ses détracteurs de nomades politiques sans des programmes fixes. Reportage
Le président du parti socialiste sans Frontière (PSF) Yaya Dillo Djerou n’est pas passé par le dos de la culière pour répondre à quelques partis qui ont décidé de l’exclure de l’Alliance Front Nouveau pour le changement (FNC) dont il est lui-même le coordonnateur. Yaya Dillo qui répondait aux questions de la rédaction estime que « c’est un non-évènement, parce que ceux disent m’exclure ne représente pas grand-chose dans le FNC ». Selon lui l’alliance Front nouveau pour le changement regroupe plus de 20 partis et ce ne sont pas les 8 partis qui vont décider de l’exclure de la plateforme. « L’alliance, elle-même est née par rapport à ma candidature. Elle est intimement liée à ma candidature. Il me revient de droit de décider de quoi que ce soit. C’est écrit dans nos textes », explique-t-il. Pour lui, ceux qui ne veulent pas le soutenir doivent se retirer, mais ils n’ont pas le droit de l’exclure.
M. Dillo révèle que ces camarades de l’alliance étaient venus le voir au bureau pour lui dire leur intention de déposer leur candidature pour le Conseil national de transition (CNT), mais il s’est opposé à cette idée. « Nous avons décidé d’une manière unanime que le FNC ne va pas cautionner la junte au pouvoir. Être dans l’un des organes de la junte est synonyme de caution pour leur donner la légitimité», affirme le président du PSF. A son avis, ceux qui étaient venus le voir sont manipulés et qu’ils ont même été reçus par le président du CMT pour détruire l’alliance depuis 3 mois. Yaya Dillo ironise « s’ils veulent aller à la mangeoire, c’est normal, quand les hommes ont des visions personnelles, à côté de la vision de l’intérêt général du pays, c’est tout à fait normal qu’ils décident de rejoindre tel ou tel camp ». Il rappelle que cette manière de faire la politique au Tchad ne le surprend pas. L’opposant soutient que le point de l’échec de l’action politique au Tchad est que beaucoup de personnes pensent que tous les acteurs politiques sont les mêmes. Tous pourris parce qu’il est vrai que beaucoup des hommes et femmes politiques fondent leurs partis en les gérant comme des boutiques et ils se retrouvent dans toutes les assiettes.
L’exclusion de Yaya Dillo Djerou Betchi a été annoncée par le rapporteur général de l’alliance Front nouveau pour le changement Djimdou Yanlomtoloum, le 7 sept septembre dernier. Une exclusion non reconnue par le coordonnateur de l’alliance FNC est liée au refus de ce dernier d’aller au dialogue national inclusif (DNI). Et de faire partie du Conseil national de la transition (CNT), dit l’intéressé.
Jules Doukoundjé
La consommation du pain vendu à la sauvette n’est pas sans conséquence sanitaire. Pour boucler, ce mini dossier, Ialtchad Presse, a rencontré un spécialiste de la santé. Reportage.
Les pains sont exposés à l’air libre sans être couverts comme pour attirer la clientèle. Les consommateurs achètent ces pains tout en ignorant quelquefois les conséquences que cela peut avoir sur leur santé. En consommant ces pains exposés à l’air libre, ils avalent en même temps une bonne dose d’amibes selon Dr Nadjingar Doumdé Freddy médecin généraliste à la clinique la Providence. Le Médecin relève que, le fait qu’une mouche vienne se poser sur les pains et peut-être qu’elle était sur les selles quelque part, laisse des bactéries et des parasites. Pour lui, la défécation à l’air libre est l’un des vecteurs, « le pain est un aliment prêt à consommer et si nous le mangeons comme tel, automatiquement on peut faire la diarrhée qui se manifestent par des douleurs abdominales et autres », explique Dr Nadjingar Doumdé Freddy.
Il souligne en outre que la fièvre typhoïde et les infections parasitaires sont monnaie courante à N’Djamena à cause des aliments exposés à la merci des mouches. « Les mains touchent à tout. Et les vendeurs en servant les clients, ne se lavent pas les mains. Comme on ne peut pas voir les bactéries à l’œil nu, elles se déposent sur les pains. Tout cela cause un problème de santé aux consommateurs », dit Dr Freddy.
Il conseille les vendeurs d’acheter les kiosques en vitre pour conserver le pain au bénéfice de tous.
Aux consommateurs, le Médecin leur demande de veiller à leur santé. La santé dit un adage, n’a pas de prix. Pour le médecin, la moindre négligence peut entraîner des dépenses colossales pour la prise en charge sanitaire.
Kouladoum Mireille Modestine
C’est depuis plus de 20 ans que le Tchad se penche sur un avant-projet de loi prévoyant un code laïc de la famille. Depuis le temps est passé. Et le pays peine à mettre en place ce code tant attendu. Ce retard serait lié aux divergences des points de vue entre les communautés chrétienne et musulmane. Reportage.
Le code laïc de la famille tchadienne, tant souhaité par l’ancien président Idriss Deby Itno, peine à voir le jour. Beaucoup de Tchadiens souhaitent enfin voir ce Code de la famille. Il devrait, selon les spécialistes, permettre aux citoyens de vivre ensemble sans une discrimination pour les femmes et surtout pour les enfants naturels et les enfants adultérins. Pour le sociologue Mbété Félix, le pays n’a toujours pas réussi à se doter d’un texte définissant le statut de la femme et de l’enfant, en raison des divergences entre les communautés chrétienne et musulmane. Selon lui, certains cadres chrétiens seraient d’accord pour le code judéo-chrétien, mais certains cadres musulmans trouveraient certaines dispositions contraires à l’islam.
Au sujet de la laïcité du code de la famille, le sociologue explique qu’il serait nécessaire d’avoir un code laïque, car il pourrait aider à préserver le vivre ensemble. Toutefois, il précise qu’il serait aussi important de faire un travail de fond avec les communautés avant de décider de promulguer une quelconque loi sur le code de la famille au pays. Pour ce dernier, cette situation difficile serait liée à la position des autorités qui sont à la fois membres des communautés et prendre de telles décisions, demanderait un travail minutieux et consensuel entre les deux communautés. Au sujet de divergences, l’analyste estime qu’il est clair qu’un des principaux irritants est l’âge de mariage de la jeune fille. A son avis, lorsque les gens ne s’entendent pas sur une loi, il n’est pas sage de la promulguer. « L’esprit des lois doit précéder les lois. Or, en ce moment, les gens contestent le code. Il va falloir s’asseoir pour convaincre les sceptiques et avoir un code qui rassemble et ressemble à tous les Tchadiens », explique-t-il.
En raison de l’absence d’un code commun, les chrétiens utilisent le Code civil français daté des années 1958. En revanche, les musulmans, ce sont les pratiques musulmanes, inspirés de la religion, qui prédominent. Il propose que les autorités politiques s’attellent sur l’éducation qui est une clé de voûte, sans cela, forcer la promulgation serait une erreur grave qui réveillerait encore les vieux démons. Le sociologue estime qu’après une bonne éducation, il faut dialoguer, surtout avec la communauté musulmane pour trouver un terrain d’entente. Mbété Félix affirme qu’au Tchad, les choses évoluent au rythme de nos civilisations, nos us et coutumes. Mais à bien des égards, les gens ne semblent pas trouver de compromis entre la religion et la laïcité.
Pourtant, les Tchadiens de toutes les confessions religieuses sont appelés à partager la vie civile, politique et confessionnelle telle que prônée par les textes de loi. Le projet de loi sur le Code de la famille se présente dès maintenant comme un test avant le Dialogue national inclusif prévu pour les mois à venir.
Jules Doukoundjé