Reportage

Reportage (1420)

Les problèmes de succession au Tchad pullulent devant les tribunaux et s’empilent dans les cabinets notariaux. Très souvent, les héritiers se voient confisquer leur droit par certains descendants ou des ayants droit des défunts. Reportage.

Le Tchad, depuis 1960 jusqu’aujourd’hui est régi par le Code civil français de 1958 déclare, Me Djomian Germain, président de l’Ordre national des notaires du Tchad (ONNT). Selon lui, la loi est claire en matière de droit à la succession. Il affirme que les articles 731 et suivants du Code civil de 1958 qui stipulent que, « la succession est dévolue aux descendants, ascendants et collatéraux. » Pour le notaire, c’est un droit qui se situe par degré d’élimination. D’après lui, si le défunt a des enfants, ils sont d’office héritiers et éliminent les autres prétendants héritiers. Mais au cas où le défunt n’aurait pas d’enfants, c’est le père, la mère ou les frères et sœurs qui héritent, explique-t-il. Les collatéraux (oncles, tantes, cousines, etc.) viennent en dernière position s’il n’y a pas des parents.

Me Djomian Germain regrette que les réalités sur le terrain soient autres. « Il arrive que les gens ignorent les droits des enfants et se partagent l’héritage. Au regard du droit c’est inadmissible », dit-il. Concernant la hiérarchie des normes pour régir la succession, le président des notaires du Tchad cite les conventions et traités ratifiés par applicable au Tchad : le Code civil, les us et coutumes ainsi que le droit musulman. Pour lui, des contradictions sont constatées parfois dans les dispositions respectives. Il précise que, en succession, le droit positif applicable au Tchad met tout le monde sur le même pied d’égalité. Or, dit-il, en droit musulman, une fille n’a droit qu’à la moitié de l’héritage d’un garçon. Me Djomian soutient que, si le juge lui notifie la liquidation et le partage des biens selon le droit musulman, il fait appel aux dépositaires de ce droit qui s’exécutent et il cautionne. En cas de refus opposé par un héritier, c’est le Code civil qui s’applique, soutient-il.

Le juriste indique que le grand problème c’est sont les parents. Ils ignorent les vrais héritiers, c’est-à-dire les enfants des défunts. Ces individus parfois, se partagent les biens des défunts, disparaissent et laissent les veuves et les orphelins dans la misère, « lorsqu’on reçoit des cas pareils, on conseille les clients de déposer une plainte à la justice. Ce, pour réclamer ce qui leur revient de droit. Habituellement ils obtiennent gain de cause et les juges ordonnent la restitution de ces biens », dit le notaire.

L’indivision

Me Djomia Germain clarifie aussi sur la question de l’indivision. Il évoque l’article 815 du Code civil de 1958 qui stipule que « nul ne peut être contraint de rester dans l’indivision. » L’indivision, dit-il, est un bien commun à tous les héritiers, appelés indiviseurs. Si l’un d’eux décide d’avoir sa part et sortir de l’indivision, c’est son droit le plus absolu. Un notaire sera chargé d’évaluer le bien et faire une simulation de partage. Autre possibilité, renchérit le notaire, si les autres indiviseurs disposent en liquide la somme qui doit revenir à l’indiviseur sortant, ils le désintéressent et gardent la propriété ou les biens.

Le Code civil français de 1958 ne sied pas au Tchad

Me Germain émet le vœu de voir l’adoption prochaine du Code des biens et de personnes au Tchad. Selon lui, cela va permettre d’avoir une loi plus adaptée à nos réalités. Le président des notaires relève que, le code civil dans sa version de 1958 qui régit le Tchad a connu en France, plusieurs reformes et d’innovations. Ces changements ne sont pas pris en compte au Tchad, précise-t-il. Il explique que dans le Code civil français, le régime légal du mariage est la communauté des biens. Un tel régime affirme-t-il, est favorable à la monogamie. « La tendance majoritaire au Tchad est la polygamie. Au regard du Code civil, la polygamie pose un problème sérieux dans la liquidation et le partage des biens entre coépouses et les enfants », dit Me Djomian. Il souhaite que notre Code de biens et personnes adopte le régime de séparation de biens afin de répondre à nos réalités. Pour toutes ses raisons, le président des notaires du Tchad estime qu’il est urgent d’accélérer le processus de la mise en place de notre régime matrimonial.

Selon lui un comité de toilettage a été mis sur pied par le Ministère de la Femme et de l’Enfance. Ce comité va travailler sur les points de divergence de façon à faire l’unanimité avant adoption.

Moyalbaye Nadjasna

Beaucoup des jeunes tchadiens s’adonnent à la consommation de l’alcool et de la drogue. Ce qui n’est pas sans conséquence pour leur propre santé et la vie en société. Ils deviennent dépendants et il devient difficile pour eux quelques fois de se sortir tout seul de cette dépendance. Le Centre Diocésain de la Recherche Action en Alcoologie, CEDIRA, travaille avec ces jeunes pour les sortir de cette addiction. Reportage.

Des jeunes, bras valides du pays, consacrent leur temps à la consommation de l’alcool. Cette consommation les rend dépendants. Ils peuvent se détourner de la consommation de l’alcool par une simple volonté, déclare Dr Djimtolnan Yangar Etienne psychiatre addictologue au CEDIRA. Le Centre Diocésain de la Recherche Action en Alcoologie CEDIRA accueille, prévoit, soigne, accompagne et aide les dépendants de l’alcool à se libérer. Il précise que l’objectif principal du CEDIRAA est d’informer à travers la formation et la sensibilisation des méfaits de la consommation de l’alcool et des autres drogues. Ce travail bénévole, dit-il, se fait dans les quartiers, les églises, les médias et les clubs des jeunes. Il ajoute  que « l’alcoolisme est une maladie. Quand les personnes dépendantes de l’alcool se présentent au centre, nous faisons le sevrage. Ensuite, on voit si la personne est admissible à une hospitalisation »

Dr Djimtolnan Yangar Etienne affirme aussi que le centre ne dispose pas de moyens conséquents pour des hospitalisations. Le centre envoie 7 personnes par mois en hospitalisation à l’hôpital de la liberté ce qui revient à 84 personnes par an. Pour lui, 64% des personnes dépendantes de l’alcool ont définitivement abandonné la consommation d’alcool et autres drogues. Ce chiffre donne un sentiment de satisfaction, se félicite-t-il.  Le psychiatre addictologue soutient qu’après hospitalisation, les personnes désintoxiquées sont accompagnées bénéficient d’accompagnement psychologique et psychiatrique. Cet accompagnement se fait aussi par les activités à vocation thérapeutique, explique-t-il. Le technicien donne comme exemple, le fait de faire du théâtre et de participer à des ateliers d’art. « Tout cela pour éviter que ces personnes se retrouvent seules quelque part pour ne pas retomber encore dans la consommation de l’alcool », indique-t-il.

Dr Djimtolnan conclut que leurs portes de son organisation restent ouvertes à toute personne surtout les jeunes qui désirent se sortir de la dépendance de l’alcool. Selon lui, la consommation de l’alcool est un problème et il faut chercher immédiatement une médiation.

Kouladoum Mireille Modestine

Le centre diocésaine de la recherche, action en alcoologie (CEDIRAA), vient de publier un ouvrage intitulé « Boire ou souffrir au Tchad : prévention et soin de l’alcoolisme à N’Djamena ». C’était au cours d’un échange, ce 25 septembre 2021 au Centre Almouna de N’Djamena. Le panel est constitué de Dr Rahmat Noubangar, psychologue clinicienne, M Djimtolnan Yeungar Etienne, infirmier spécialisé en addictologie et santé mentale et M Madjirebaye Hervé, philosophe. Reportage.

« Boire ou souffrir au Tchad » est, le titre du livre écrit par le collectif du personnel du centre diocésain de la recherche, action en alcoologie (CEDIRAA). C’est un ouvrage de 130 pages qui fait une situation générale sur l’alcoolisme au Tchad. Selon les rédacteurs de cette recherche, l’alcoolisme n’est pas une fatalité. Il est possible de s’en sortir et retrouver une vie saine. C’est cette foi qui a guidé à la réalisation de cet ouvrage qui se veut un outil de lutte contre l’alcoolisme, disent-ils. « L’alcool détruit la santé, la famille et la société. Si nous voulons que le Tchad aille mieux, faisons de la lutte contre l’alcoolisme une priorité », affirment les rédacteurs.

Selon la psychologue clinicienne Dr Rahmat Noubangar, à l’époque, ce sont les adultes qui boivent l’alcool. Aujourd’hui, dit-elle, l’alcoolisme est devenu un monde qui nous questionne. Elle indique que ce livre que le CEDIRAA vient de publier est un véritable outil de sensibilisation et de prévention. La clinicienne estime que l’essentiel de la lutte repose sur la sensibilisation. Concernant l’alcoolisme en milieu jeune, Dr Rahmat Noubangar, pense que les parents doivent bien encadrer et suivre leurs enfants. Elle ajoute que l’éducation est la base de tout changement. L’État doit aussi mettre en place des activités ludiques pour occuper les jeunes, dit la psychologue. « Malheureusement, la télévision et l’Internet ne montrent que comment faire la fête avec de l’alcool. Les jeunes copient sans discernement ces pratiques négatives. La plupart fête aussi leurs anniversaires avec de l’alcool», déplore Dr Rahmat.

M. Djimtolnan Yeungar Etienne, un autre panelliste. Il est infirmier spécialisé en addictologie et santé mentale. Il a travaillé plusieurs années avec CEDIRAA. Pour lui, cela fait exactement 22 ans que cette lutte est menée par CEDIRAA. D’après lui, un alcoolique perd plus ses capacités de jugement et de conscience qu’une personne lucide. L’alcoolisme a des effets désastreux sur la société tchadienne. L’infirmier spécialisé souligne que l’alcool n’épargne aucune classe sociale ni une tranche d’âges. Toutes les religions sont concernées, dit-il. « Nous écoutons particulièrement les personnes alcooliques. Nous prenons en compte leurs histoires, leurs cultures, leurs capacités psychiques. Leurs ressources inexploitées leur permettent de retrouver la voie de la guérison. Toutes les dimensions sont prises en compte afin d’amener les alcooliques à sortir de leur situation ». Il définit l’alcool comme étant du « sucre en présence de la levure. »

Les interventions des participants concernent plus les facteurs favorisants. Ils énumèrent : les attraits néfastes de la société, la perte de l’emploi, le rejet de la société, la stérilité, la souffrance, l’histoire personnelle, mais aussi le désintéressement de l’État. Selon Jean-Marie, un des participants, il faut faire des religieux des alliés dans le combat contre l’alcoolisme. Par exemple les prêtres, les pasteurs et les imams. Et les utiliser comme de passeur de message. « Au lieu de prendre le taureau par les cornes, il faut provoquer un déclic à travers des stratégies de communication. Au niveau des corps constitués, les journalistes sont des personnes appropriées », soutient-il.

M Djimtolnan Yeungar Etienne déclare que, la lutte contre l’alcoolisme n’est ni hier ni aujourd’hui ni de demain. Pour lui, ce n’est pas en parlant aujourd’hui que le problème sera réglé. Mais c’est pour limiter les dégâts d’aujourd’hui et de demain, précise-t-il. 22 ans d’existence au service ont permis au CEDIRAA d’écouter des personnes sous l’emprise de l’alcool, de tramadol, du cannabis, de la cigarette et autres stupéfiants.

Moyalbaye Nadjasna

Les Piqûres et Envenimations de scorpions (PES) et l’avancée du désert dans les régions sahariennes terrorisent les populations du Borkou, de l’Ennedi, du Tibesti et du Wadi-Fira. Reportage.

« Les piqûres de scorpion doivent être considérées comme un problème de santé publique mais cette question soulève une autre encore plus sensible, celle de l’avancée inexorable du désert qui déplace l’habitat naturel du scorpion, le désert, en ville, mais détruit également les rares oasis qui existaient jusqu’à maintenant », alerte l’ONG HDS. Cette ONG fait de la lutte contre le scorpion, de la lutte contre l’avancée du désert et la protection de l’environnement dans les régions du B.E.T/Wadi-Fira sa principale mission.

Les habitants du Grand Nord, Borkou-Ennedi-Tibesti et Wadi Fira mènent souvent une vie dangereuse. Ils sont menacés en période de chaleur par des scorpions noirs. Il ne peut se passer une semaine ou un jour sans enregistrer des cas de morsure de scorpion. Selon HDS, les hôpitaux enregistrent plusieurs cas de piqûres. Ces insectes sont agressifs. Par exemple les scorpions de Faya, selon un agent technique de santé, « ils ne sont pas comme les autres scorpions. Ils sont gros et longs les venins qu’ils injectent à leurs proies peuvent être recueillis au moins à 5 cl. »

Le Coordinateur M. Koni Sougoudi Kellemi de l’ONG HDS affirme que « c’est l’effroyable leiurus quinquestriatus qui sème la mort dans l’Ennedi, au Borkou et au Tibesti. » Il définit cet insecte vénéneux comme Le leiurus de la famille de buthidés, un arthropode de couleur jaune, mesurant 7 à 10 cm. Il se distingue des autres scorpions par les deux derniers anneaux de sa queue qui sont sombres et surtout par ses fines pinces. Toujours selon M. Kellemi son venin est le plus foudroyant et la bestiole est agressive à la moindre rencontre.

D’autres scorpions appartiennent à la famille des arachnides. Le redoutable scorpion est appelé par les scientifiques Androctonus australis. Ce scorpion, Androctonus australis, est aussi hautement venimeux que son congénère Leiurus quinquestristus. Les deux espèces sont cotées 4/4, donc très toxiques. Leur venin est mortel pour les enfants de moins de 7 ans et les vieilles personnes.

D’après les chercheurs, un scorpion Androctonus australis, couvant ses petits appelés pulls, a été capturé en mai 2018 dans un jardin potager de Kalaït pour être identifié. Il avait autour de lui 55 bébés scorpions. Cette espèce est dominante autour de la ville de Kalaït, de Fada et d’Amdjarass.

Traitement contre piqûre

« Les produits pharmaceutiques utilisés pour soigner les malades envenimés sont entre autres le dexaméthasone, hydrocortisone et prométhazine », affirme un agent technique de santé de Faya.

Selon le Coordinateur de HDS Mr Koni Sougoudi Kellemi, les piqûres de scorpions sont la première cause de mortalité dans les villes de Bardaï, Faya, Fada et Amdjarass. On dénombre 300 cas, dont 10 décès environ, par mois pendant le moment de pic. Les victimes sont en majorité des enfants et des femmes enceintes.

HDS préconise en cas de piqûre de scorpion, d’abord, de garder son calme, de ne pas faire de garrot, de ne pas faire d’aspiration à la bouche, d’immobiliser la région piquée, d’appliquer de la glace pour lutter contre la douleur, de transférer la victime rapidement à l’hôpital, d’identifier le scorpion mis en cause si possible, de mettre la victime en position demi-assise ou position latérale d pendant son transfèrement à l’hôpital.

Pour l’ONG HDS, les axes stratégiques de lutte contre les PES doivent cibler sur le scorpion et son environnement, sur le comportement de la population et sur les professionnels de santé, sur l’amélioration de la prise en charge et sur l’implication de tous.

Les régions sahariennes du Borkou, de l’Ennedi et du Tibesti, a fait l’objet de plusieurs programmes mis en œuvre par le programme National de Lutte contre le Scorpionisme, le Ministère de la Santé publique, l’OMS, certains partenaires internationaux et également avec  l’Organisation humanitaire tchadienne HDS (Halt Death Stalker), seule organisation qui lutte contre les piqûres de scorpions dans le Grand Nord.

En 2014 la ville de Faya a été choisie pour servir de point d’ancrage à toutes les études scientifiques qui seras entreprise au Tchad sur de cette problématique. L’objectif de cette rencontre était d’élaborer un cadre stratégique global de lutte contre les piqûres de scorpions. Un tableau complet de la situation épidémiologique a été élaboré. Il a fait ressortir plusieurs constats parmi : aucune étude réelle n’a été menée dans la région du BET (Borkou-Ennedi-Tibesti), excepté les efforts de HDS qui a fait une étude de terrain sur les différentes espèces, les zones endémiques et les périodes où les piqûres sont les plus fréquentes. Les actions et les expertises menées  par l’organisation ont contribué à la mise en œuvre de ce Programme National de Lutte contre les Piqures de Scorpions et surtout ont mis à jour la nécessité de créer un Programme National de Lutte contre les piqûres de scorpions et les morsures de serpent. L’idée consistait aussi à faciliter la disponibilité du sérum de prise en charge dans toutes les 4 régions. De mettre en place de campagnes de types IEC (Information-Éducation-Communication) dans les zones endémiques. De poursuivre les appuis techniques et financiers aux acteurs, etc. …

Pour éviter d’être attaqué par les scorpions, il faut porter des chaussures fermées lors de déplacements, secouer toujours les habits et les chaussures avant de les porter. Éviter de laisser traîner les objets et les habits au sol. Il est important d’élever des poules, des chats et des hérissons qui sont les principaux ennemis de cette bestiole. Certains produits répulsifs comme l’acide borique et la terre de diatomée peuvent éloigner les scorpions.

Mahamat Kao Adoum

Un chèque d’un montant de 57 683 100 FCFA a été signé le 22 mars 2021 à Koumra, province du Mandoul pour 45 organisations professionnelles. C’était un financement du Fonds national d’appui à la formation professionnelle (FONAP). Depuis cette date, les 1125 bénéficiaires attendent toujours leur argent. Ces groupements s’inquiètent du silence prolongé du FONAP et se demandent quelle serait la cause. Reportage.

Le 22 mars dernier, 45 organisations professionnelles de la province du Mandoul avaient bénéficié d’un chèque 57 683 100 FCFA. Ce chèque a été concédé par le Fonds national d’appui à la formation professionnelle (FONAP). De passage dans cette région, nous avons rencontré quelques promoteurs bénéficiaires qui s’inquiètent du silence non justifié de leur donateur. Pour certains cela fait pratiquement 6 mois qu’ils attendent. « Le FONAP a organisé une formation des organisations professionnelles dans le domaine Agro-Silvio pastoral. Pendant la campagne présidentielle passée, ils ont réuni les promoteurs pour leur donner des informations sur nos projets. C’était à cette occasion que le fameux chèque a été remis », déclarent-ils.

Selon quelques promoteurs, d’habitude, lorsque FONAP signe une convention, deux semaines après, il débloque le fonds de formation. D’abord pour la première phase, l’institution verse 70% et le 30% restant après la présentation du rapport, disent les bénéficiaires. « Depuis leur dernier passage, les promoteurs croyaient que les choses vont déboguer immédiatement. Or, depuis lors, ils attendent », rapportent-ils. Ils se demandent quelle serait la cause de ce long silence du FONAP. D’après les bénéficiaires, chaque organisation professionnelle a reçu une banderole signalétique de formation organisée par le FONAP.

La rédaction a contacté par téléphone Mme Falmata Danembaye, chef de service Apprentissage du FONAP ce 24 septembre 2021. Elle reconnaît la véracité des faits. Selon elle, le FONAP devrait normalement leur débloquer le fonds depuis longtemps. Mais des irrégularités ont été relevées sur le dossier au service du Controle financier du ministère de Finances et du Budget, affirme Mme Falmata. « On a déjà revu le dossier qui a été rejeté. Maintenant le dossier est à nouveau au contrôle financier. Autre chose, le FONAP a eu aussi de difficultés financières. L’institution n’a pas perdu de vu son engagement à satisfaire les bénéficiaires », soutient-elle.

Mme Danembaye affirme que, le dossier est en cours et les bénéficiaires seront désintéressées dès que possible.

Moyalbaye Nadjasna

Les centres sociaux sont placés sous la tutelle du Ministère de la Femme de la protection de l’Enfance. Ils ont pour mission aussi la prise en charge des adolescentes de la rue. Ces structures sociales estiment qu’elles sont limitées. Ils soutiennent que la prise en charge psychosociale et la réinsertion de ces enfants nécessitent un travail d’accompagnement. Reportage.

9 centres sociaux installés dans 9 arrondissements de N’Djamena sur 10. Seule la commune du 9e arrondissement qui ne dispose pas d’un Centre social. Ces centres sociaux ont pour mission de subvenir aux besoins des femmes et des enfants en situations  difficiles. Certains responsables de ces centres affirment qu’ils ne disposent pas de budget de fonctionnement. Selon eux, ce manquement sape l’efficacité de leurs activités au quotidien. « La prise en charge des adolescentes qui vivent dans la rue, surtout celles qui consomment les stupéfiants, nous dépasse. Nous sommes limités par le manque de moyens », disent-ils.

Mme Bapowa Pamdandji du centre social N°1, affirme qu’aucun fonds n’est alloué aux centres sociaux pour faire ce travail. « En juin dernier, les 9 centres sociaux de N’Djamena ont travaillé avec l’Unicef durant 3 mois. C’était dans le cadre d’un projet de sensibilisation des enfants de la rue sur l’hygiène corporelle, vestimentaire et la COVID 19 », dit-elle.  Elle précise qu’ils ont récupéré 90 enfants de la rue âgés de 6 à 17 ans. Selon Mme Bapowa Pamdandji, l’Unicef a réinséré 16 enfants par centre social. Elle souligne que malgré le manque de moyens, les centres sociaux s’acquittent de leurs devoirs de conseil en vers les femmes et les enfants. « Nous demandons au gouvernement d’aider les centres sociaux. Nous appelons aussi les personnes de bonnes volontés au secours », lance-t-elle.

Le sociologique, M. Mbété Félix explique que ces filles ne s’adonnent pas à la drogue par gaieté de cœur. « Elles pensent qu’elles sont abandonnées à elles-mêmes et s’adonnent quelquefois à la prostitution. Pour se déstresser, elles sont obligées de fumer ». Il affirme qu’à une certaine époque, on voyait seulement les garçons dans les rues, maintenant les filles sont aussi touchées.

Pour Mbété Félix le mal étant déjà là et il faut l’attaquer à la racine.  « Quelques pistes de solutions envisageables sont : la lutte contre la pauvreté, le chômage et surtout, l’éducation des enfants », propose le sociologue.

Kouladoum Mireille Modestine

La ville de N’Djamena compte beaucoup des enfants dans la rue. Ces enfants  quittent les parents et élisent domicile dans les grandes artères de la capitale pour diverses raisons. Parmi eux, il y a des adolescentes. Elles sont exposées à la violence et aux agressions sexuelles. Pour permettre à ces jeunes et adolescentes d’espérer retrouver une vie normale, l’implication des centres sociaux est nécessaire. Reportage.

Elles s’appellent Fatimé Youssouf, Sadié Ali, Rémadji Sentia Djimadoum et Achta Abakar. Elles ont toutes une histoire à raconter sur leur propre vie. Leurs âges varient de 14 à  22 ans. Les unes, orphelines de pères ou de mères et les autres, de parents divorcés. Ces 4 filles passent toute la journée derrière la grande mosquée roi Fayçal pour demander de l’aumône aux passants. Elles récoltent quelques pièces de monnaie pour survivre. En plus des pièces qu’elles reçoivent, elles reçoivent aussi de la nourriture de la part des personnes bienveillantes. Munies  de bouteilles en plastique contenant une sorte de stupéfiant à base de colles, elles aspirent au quotidien cette décoction toxique.

 Sadié Ali à 14 ans. C’est la plus jeune des 4 filles. Elle affirme être issue d’une famille de 10 enfants. Elle est orpheline de père. « J’ai quitté mon quartier Goudji ou j’habitais avec ma maman pour regagner le groupe, il y a de cela trois ans déjà. En 2018, ma mère voulait me donner en mariage, alors que je n’avais que 11 ans, mais j’ai refusé » confie l’adolescente. Après avoir refusé l’homme que sa mère lui a imposé, elle a quitté le domicile familial pour regagner la rue. Sadié Ali dit avoir arpenté les rues de la capitale pour se venger de sa mère qui voulait par la force lui donner en mariage, alors qu’elle n’avait pas l’âge de se marier. Elle regrette aussi de ne pas avoir été à l’école française. L’adolescente a fait quelques années à l’école coranique avant de se séparer de sa mère pour raison de mariage forcé. « La première fois, ma mère a tenté  de me ramener à la maison, mais j’ai refusé. Cette fois, si elle me demande de rentrer, je vais accepter », ajoute-t-elle.

Toutefois, les 3 trois autres filles, plus âgées qu’elle, ont quitté leurs maisons familiales de leur propre gré, sans pression familiale. Fatimé Youssouf, la plus âgée du groupe, ne se souvient de rien. Elle dit avoir été à l’école jusqu’en classe de CM1. Cette fille visiblement fatiguée par l’effet de stupéfiants a été traumatisée par la séparation de ses parents depuis son jeune âge. Elle ne se sépare presque jamais de sa bouteille de « drogue traditionnelle ». Elle confie avoir d’énormes regrets d’être tombée dans la dépendance de la drogue. Elle souhaite quitter la rue un jour. Et demande aux centres sociaux de l’aider à se sortir de la toxicomanie.

Kouladoum Mireille Modestine

La défécation à l’air libre est un phénomène généralisé dans certains coins de la ville de N’Djamena, capitale tchadienne. Dans les canalisations autour de la Grande Mosquée, des citoyens font, sans gêne, leurs besoins. Reportage.

La Mosquée roi Fayçal est la plus grande mosquée au Tchad. Sa construction date des années 70. C’est un lieu saint où les fidèles musulmans viennent prier Allah. Curieusement, certains citoyens font défèquent dans les canalisations aux alentours de la mosquée. Selon le SG du Conseil supérieur des affaires islamiques(CSAI) Abdadayim Abdoulaye Ousmane, beaucoup des citoyens aujourd’hui sont sans moral. Les lieux publics voire les lieux saints n’ont aucune importance pour eux. « Autour de la mosquée, il y a un marché des ouvriers qui attendent des clients pour du travail temporaire. Ils passent toute leur journée là. S’ils sentent les besoins, ils pissent dans le caniveau, la nuit, d’autres défèquent », dit le SG.

Le SG du CSAI affirme que de temps en temps les gardiens de la mosquée interpellent les indélicats. Il fait remarquer qu’il n’est pas bon qu’une personne fasse de besoins au vu et su du grand public. Ces actes sont abominables, dit-il. « Certains organes humains font partie de l’intimité. Le respect de sa personnalité est important, car l’être humain est diffèrent d’un animal. Dans l’islam c’est interdit », soutient M. Abdadayim Abdoulaye Ousmane. D’après le SG, la Mairie a fourni assez fait pour garder l’endroit propre. La Mairie a même pris la décision de renvoyer tous ceux qui campent autour de la grande mosquée. Ils sont tous revenus se réinstaller, explique Cheikh Abdadayim. « Parfois, ils nous disent qu’ils ne sont pas dans la mosquée, mais devant la route. Nous avons fermé l’entrée Est. Sauf à l’heure de la prière que nous l’ouvrons. La porte principale fait face à l’avenue El Nemeyri sous les yeux veillant de nos gardiens », confie-t-il. 

Perturbateurs des prières de vendredi

Un autre problème est révélé par le SG du CSAI, celui de la mendicité. Abdadayim Abdoulaye Ousmane soutient que les femmes, les enfants et les personnes handicapées envahissent tous les vendredis la cour de la grande mosquée. Elles quémandent les fidèles qui viennent à la prière. « Il arrive qu’on instruise les gardiens pour les en empêcher. Les mosquées ne doivent pas être un lieu de la mendicité. Ce sont des lieux saints destinés à la prière », affirme le SG. Il annonce que dans les jours à venir, le CSAI prendra des dispositions sécuritaires pour mettre de l’ordre. « Nous ne les empêchons pas aux pauvres de mendier, mais ils peuvent le faire en dehors de la mosquée. Les enfants qui font des navettes dérangent les fidèles. Les étrangers viennent aussi prier, ils risquent de repartir avec une mauvaise image du Tchad. Ce sont de choses qu’on ne voit pas sous d’autres cieux ». Abdadayim Abdoulaye Ousmane, indique qu’il faut une sensibilisation pour régler cette situation.

Il sollicite une surveillance permanente des agents de sécurité autour de la mosquée afin de discipliner ceux qui défèquent dans les canalisations. Il dit que dans bientôt il y aura des plaques avec mention « interdit d’uriner et de déposer des ordures », promet-il.

Moyalbaye Nadjasna

Le vice-président du Comité national de gestion provisoire du football au Tchad (CNGPFT), Moussa Abakar, prend acte de la dissolution de cette structure. Mais il dénonce la procédure. Reportage

La publication du décret 455 portant abrogation du décret 490 mettant en place le Comité national de gestion provisoire du football au Tchad et l’annonce de l’organisation de la coupe de l’unité qui s’est tenu le 22 septembre dernier a soulevé un tollé dans le milieu du football tchadien. Ce décret met fin à la fonction des responsables du CNGPFT. « Personnellement l’acte d’abrogation n’est pas un mal en soi. Si nous voulons mettre en place un comité de normalisation, il faut absolument que la sanction de la FIFA soit levée », explique le vice-président du défunt CNGPFT. Pour lui, pour lever la sanction, il faudrait abroger le décret 490.  Selon lui, la manière est correcte, et si l’on veut réellement développer le football tchadien, il faut un comité de normalisation. Moussa Abakar déplore toutefois la manière dont les choses se sont précipitées suscitant beaucoup d’interrogation. L’ex-vice-président souligne que le ministre des Sports était en voyage, et ils ont géré le comité pendant presque 6 mois. « Nous devons d’abord déposer le rapport et c’est en réponse à cela qu’on peut décider de l’abrogation du décret », dit-il.

Au sujet de la note d’instruction de la primature, il affirme que sur le libellé figure la dénomination d’un ministère qui n’existe pas. L’ancien vice-président affirme que la note de la primature parle d’une réunion qui s’est tenue le 8 septembre dernier réunissant les acteurs du football, mais le ministre des Sports et les responsables du CNGPFT n’étaient pas conviés. À propos de l’instruction du SG de la présidence de la République au Ministère de Finances relatif au versement en deux tranches des 400 millions de nos francs, il répond, « cette somme est le budget retenu pour toutes les activités du comité, c’est-à-dire l’organisation des compétitions, l’élaboration des textes, le budget de fonctionnement et l’organisation de l’AG ». Moussa Abakar confirme que sur les 400 millions, CNGPFT n’a pas reçu 1 franc. Depuis son installation, le comité travaillait dans la confiance qui lui a été faite par les plus hautes autorités du pays. Le désormais ex-vice-président reconnaît toutefois que la structure qu’il préside a reçu un chèque de 67 millions. Cette somme, toujours selon lui, était destinée à payer les factures de préparation de l’équipe nationale de football pour les matchs contre la Namibie et la Guinée.

Rappelons que le 12 mars dernier, le défunt président Idriss Deby Itno a mis en place le CNGPFT. Ce comité remplaçait la Fédération tchadienne de football amateur dénoncée par plusieurs acteurs pour sa gestion opaque.

Jules Doukoundjé

37 sur 65 enseignants chercheurs de l’université de N’Djamena ont été gradés par le conseil africain et malgache pour l’enseignement supérieur (CAMES). Selon les résultats de la 43e session des comités consultatifs interafricains (CCI), les 37 sont issus de toutes les spécialités. Ce résultat va galvaniser davantage la recherche scientifique et aider les universités tchadiennes à mieux s’organiser. Reportage.

L’université de N’Djamena vient d’avoir de nouveaux gradés dans son corps professoral. 37 enseignants chercheurs de différentes disciplines : maîtres assistants, et maîtres de conférences, lors de la 43e session des comités consultatifs interafricains (CCI). Pour le Professeur Madjindaye Yambaïdjé, maître de conférences, secrétaire général de l’université de N’Djamena, spécialiste de la littérature africaine francophone, 65 candidats sont présentés et parmi les 65 candidats, il y a une candidature pour le grade de professeur titulaire, quelques candidatures pour la maîtrise de conférences, et de candidats pour la maîtrise d’assistanat, c’est-à-dire le grade de maître-assistant.

Au résultat, il y a eu échec du seul candidat tchadien pour le grade de professeur titulaire. Pour le chercheur, les résultats sont bons. En ce qui concerne le maître de conférences, le Tchad a totalisé 13 maîtres de conférences. « Par rapport aux années passées, c’est encourageant. Il y’a également les maîtres assistants, et là encore, l’université de N’Djamena, compte 24, c’est intéressant », se réjouit-il du résultat encourageant. Il estime que les comités techniques spécialisés (CTS), CTS lettres sciences humaines ont de la nouveauté. C’est encourageant. Il déclare qu’il y a un tout premier maître de conférences en philosophie au Tchad, un tout premier maître de conférences en lettres, et c’est lui-même, et enfin un tout premier maître de conférences en histoire. « Comme ce sont les tout premiers maîtres de conférences dans leurs domaines, cela peut donner un espoir. Cela peut conduire à l’ouverture des unités de formations doctorales dans ces domaines et permettrait d’éviter que les étudiants que nous formons, auxquels nous délivrons des masters, puissent aller se chercher à l’extérieur. », dit le professeur.

Il faudra un engagement politique

Parlant de l’impact d’avoir les enseignants chercheurs, il ajoute qu’il faut regarder chaque année le nombre des étudiants tchadiens qui partent à l’extérieur à la cherche du savoir. À son avis, c’est parce qu’il y a un problème de ressources humaines au pays. « Le problème n’est pas seulement financier », dit-il. Pour lui, à l’enseignement supérieur, il y a le capital humain, le capital financier et le capital matériel. Pour l’homme de lettres, les finances, il y en a, même si c’est insuffisant. Il reconnaît aussi que le matériel, l’enseignement supérieur en possède, mais que c’est insuffisant. Le professeur affirme que tant que l’on n’a pas le capital humain en place, on ne pourra rien faire à l’enseignement supérieur. « Beaucoup de nos institutions fonctionnent justement sans des enseignants chercheurs qualifiés. Cela fait déjà 3 ans que des résultats sont encourageants, parce que chaque année, il y a des gens qui passent maîtres-conférences, des professeurs titulaires », note le SG de l’université de N’Djamena.

Pour édifier ses propos, il a pris l’exemple de la faculté de médecine de l’université de N’Djamena. Pour lui, il y a quelques années, la faculté a toujours eu recours aux pays étrangers pour pouvoir organiser des soutenances des doctorants en médecine. Aujourd’hui on peut compter 9 enseignants de rend A, c’est-à-dire, les maîtres de conférences et les professeurs titulaires. Il y a aussi 3 professeurs titulaires à la Faculté de Médecine. Le professeur Madjindaye Yambaïdjé estime qu’avec ces résultats, au bout de 4 ou 5 ans, les autres facultés pourraient être autonomes et former des docteurs sur place. «  À ce rythme, il faut être optimiste pour le pays ».

La recherche scientifique a de l’avenir

À la question du retard du Tchad en matière de ressources humaines, surtout dans l’enseignement supérieur, l’enseignant chercheur précise que le pays a connu des moments de guerres. Cette période des guerres a perturbé  l’appareil académique. Il a évoqué aussi les grèves des enseignants chercheurs et des étudiants qui empêchaient l’enseignement supérieur de s’épanouir. Toutefois, il ajoute qu’il y’a un changement. « Il y’a quelques années, beaucoup d’enseignants chercheurs pensaient que quand on a le doctorat, on est arrivé, mais aujourd’hui, les titulaires de doctorats pensent qu’en ce moment qu’ils commencent et ce réveil est un stimulus qui commence à remodeler la mémoire de chercheurs », souligne le littéraire. Il assure que la relève est en voie d’être assurée et qu’avec ce réveil, l’on peut oser croire que le Tchad a de l’avenir. Concernant les critiques à l’endroit des chercheurs tchadiens qui ne produiraient pas, le chercheur affirme que les preuves sont là. Selon lui, les résultats du CAMES sont là pour justifier le travail des enseignants chercheurs du Tchad. Pour l’enseignant chercheur, on ne peut être évalué par le CAMES sans avoir produit des résultats de recherches, et que ce sont ces résultats qui sont évalués. Le SG de l’université de N’Djamena précise que le CAMES regroupe 19 pays et qu’une telle évaluation est crédible, objective et incontestable. Pour lui beaucoup de gens ne comprennent pas le système de recherche scientifique, mais osent critiquer ce qu’ils ne comprennent pas. « Ce n’est pas une bonne évaluation, les enseignants chercheurs produisent. Parce qu’ils produisent qu’ils obtiennent de grades » dit-il.

Au sujet de grèves dans les universités tchadiennes le chercheur soutient qu’il faut une politique de l’enseignement supérieur. Selon lui, la politique de l’enseignement supérieur ne peut venir que des gouvernants et des décideurs. « Il faut accorder une priorité à l’enseignement supérieur ». À son avis les universités tchadiennes ont de problèmes. Il ne faut pas les contourner. Il note qu’il y a des universités qui fonctionnent péniblement « il va falloir régler ces problèmes. » Il a révélé que le pays a 10 universités publiques et plusieurs universités privées, et qu’il faut développer une politique pour maintenir ces étudiants dans nos universités.

Jules Doukoundjé

  1. Arts & Culture
  2. Musique
  3. Mode-Beauté

-Vos Annonces sur le site Ialtchad Presse-

  1. Divertissement
  2. Sports
  3. Mon Pays