Les oiseaux, les criquets et les poissons sont très prisés par les Tchadiens. Mais les origines de ces friandises parfois sont très douteuses. Certaines sources relèvent que les chasseurs ou pêcheurs se servent des pesticides pour cueillir facilement leurs proies. Ces produits chimiques sont dangereux pour la santé humaine et environnementale. Reportage !
À une période, dans les coins des rues importantes de N’Djamena, capitale tchadienne, se vendent les criquets et les oiseaux frits. Les consommateurs sont de tous les âges et de tous les sexes. Hommes, femmes et enfants se régalent autant que peut se faire. Chacun apprécie de sa façon s’il se trouve qu’il mange du criquet ou d’oiseau. Il n’y a pas de problème. Mais le danger lié à la consommation de ces aliments est leur provenance et la manière avec laquelle, ils ont été capturés et conservés.
Selon Mme Okala Neloumta Madibé, Directrice Adjointe de Protection des Végétaux et Conditionnement (DPVC), au ministère de l’Agriculture, il y a un danger pour l’homme et l’environnement, lorsqu’on utilise des pesticides pour capturer des criquets et des oiseaux. Elle rajoute que, même pour pêcher, et conserver les poissons, beaucoup de pêcheurs font usage des pesticides, alors qu’il n’est pas conseiller. D’après la technicienne d’agriculture, c’est vérifié que les gens utilisent les pesticides. C’est vraiment un danger, insiste-t-elle. « Si l’homme en mange, il va mourir. Généralement on ne suit pas ceux qui font ces choses, mais il n’est pas conseillé de tuer les criquets, les poissons et les oiseaux avec du pesticide », affirme-t-elle. Même au marché, poursuit-elle, les vendeuses conservent du poisson fumé avec du pesticide. « Personnellement si je viens au marché acheter du poisson fumé, si je ne vois pas un asticot tourné au tour je me méfie », confie la directrice adjointe de la DPVC.
Aujourd’hui, dit-elle, il y a beaucoup de cas de maladies qui proviennent de l’utilisation des pesticides. Mme Okala Neloumta Madibé, relativise que même si au Tchad, une étude n’est pas faite pour incriminer les pesticides, les gens en font usage, mais ce n’est pas recommander. « Dans notre activité régalienne, on tue aussi les oiseaux granivores, ceux qui détruisent aussi les cultures. Mais lorsqu’on vient dans un village pour faire ce travail, tout le monde est informé. Alors au cours de cette opération, personne ne prendra un oiseau mort pour manger parce que c’est toxique ». Pour la technicienne, il n’est pas conseillé d’utiliser les pesticides dans la chasse aux criquets, la chasse aux oiseaux, ou pour capturer les poissons.
Les pesticides sont dangereux pour la santé humaine et même pour l’environnement, martèle Mme Okala Neloumta Madibé. « Il y a la chaîne alimentaire dans l’environnement. Un oiseau mort, le ras va en manger, le serpent mangera à son tour le ras. Autrement, si toute la chaîne est intoxiquée, tous ceux qui en ont mangé vont en mourir. Donc la capture des oiseaux, des criquets et même la conservation des poissons fumés par les pesticides c’est dangereux pour la chaîne alimentaire, environnementale et humaine ».
Moyalbaye Nadjasna