Une plateforme dénommée « Lissa Wakit ma Tama », un mouvement regroupant 42 associations, veut s’appuyer sur les valeurs républicaines. Son président national M. Korom Acyl Dagache que nous avons rencontré ce, 13 août affirme qu’ils ne sont pas des va-t’en guerre. Et il soutient que la contradiction est un jeu de la démocratie. Reportage.
Quartier Dingangali, 9e arrondissement de N’Djamena, capitale tchadienne, il est 10h lorsque nous rencontrons M. Korom Acyl Dagache. Il est le président national du Mouvement Citoyen Notre Tchad (MOCINT), mais il est aussi coordonnateur de la plateforme, Lissa Wakit ma Tama. Il se trouve que certaines personnes sont perdues entre deux plateformes « Wakit Tama » et « Lissa Wakit ma Tama ». Korom Acyl Dagache s’explique et lève l’équivoque. Selon lui, son organisation, Lissa Wakit ma Tama, n’est pas une plateforme de va-t’en guerre. « Notre objectif n’est pas d’engager un bras de fer avec nos compatriotes de Wakit Tama. Mais nos actions sont accès sur les valeurs républicaines. La promotion de la paix, le vivre ensemble, le brassage fructueux entre les fils de ce pays, l’amour du prochain, le respect d’autrui, la crainte de l’Éternel », explique-t-il.
Le coordonnateur affirme qu’ils ont réalisé plusieurs actions, « point de presse, séances de travail avec des couches défavorisées, installation d’une cellule de sensibilisation au quartier Sabangali, notamment le cabaret des cadres, entretien avec les enfants de la rue (les mendiants) et ceux qui sont à Dembé. » Korom Acyl Dagache ajoute qu’ils ont réalisé d’autres activités comme la caravane de sensibilisation pour promouvoir le civisme dans le milieu estudiantin, dépêché une équipe pour recenser l’ensemble des diplômés sans emplois. Il mentionne que plus de 5000 jeunes diplômés sont identifiés. « Nous comptons à travers une synergie d’action avec les différentes centrales syndicales de peaufiner une stratégie pour que la politique de l’employabilité ne soit pas un vain mot, mais une action concrète », précise-t-il.
Dans ce sillage poursuit-il, la semaine dernière, ils ont grâce à un appui bénévole d’un centre de formation professionnelle, assurer la formation des formateurs. Il précise que des attestions ont été décernées aux 20 jeunes leaders issus du milieu des associations des diplômés sans emploi. Ces jeunes ont été outillés dans les domaines de l’autoentrepreneuriat. « Il s’agira de retour pour les récipiendaires d’en faire bon usage, de former des parterres des jeunes au moins 100 personnes et au finish voir 2000 jeunes formés en auto-entrepreneuriat », dit Korom Acyl. Il affirme que Lissa Wakit ma Tama va faire des plaidoyers auprès des pouvoirs publics afin de leur octroyer des microcrédits. Ces microcrédits dit-il, vont permettre aux bénéficiaires de créer leur propre entreprise, de s’autoprendre en charge puis de créer de la richesse et de la valeur ajoutée. D’après lui, cela pourra indubitablement contenir les remous sociaux, mais aussi, résorber le chômage.
« La contradiction, moteur de l’histoire »
Pour M. Korom Acyl Dagache, ceux qui pensent que Lissa Wakit ma Tama soutient le Conseil militaire de transition(CMT), sont dans leur droit dans la mesure où, la contradiction a fait toujours le moteur de l’histoire. « En ce qui me concerne, mon engagement en tant qu’association ou citoyen ne vise aucun intérêt comme le disent certaines personnes. Mais nous sommes criblés d’une dette morale en vers le CMT, garant de la paix et de la stabilité après la disparition tragique du feu Marechal Idriss Deby Itno. Je ne suis ni de la mouvance présidentielle encore de l’opposition » affirme-t-il. Il soutient qu’en tant que société civile, ils sont à équidistance de l’opposition tout comme du pouvoir public. Il insiste et note que, leurs objectifs c’est de contribuer au développement économique du Tchad. Selon lui, leur mouvement prône juste une vision citoyenne qui tend à œuvrer pour la consolidation d’un Tchad uni tourné vers le développement
concernant la période de la transition, le coordonnateur de la plateforme Lissa Wakit ma Tama dit que le Tchad est sur une bonne trajectoire. « J’aurais aimé qu’un accent particulier soit mis sur la bonne gouvernance et l’utilisation rationnelle des cadres. Il faudrait qu’on favorise l’approche par compétence », souhaite-t-il. Il suggère que dans les instances des nominations qu’on promeuve les compétences. Il estime qu’il faut transcender certains cadres pour privilégier l’intérêt supérieur de la nation.
Il salue l’initiative de recensement des diplômés sans-emploi initié par leur plateforme, avant de soutenir que Lissa Wakit ma Tama a aussi la même vision. « Des mesures incitatives revêtues d’un caractère législatif ont été prises et adoptées pour accorder des facilités fiscales aux entreprises qui emploient des jeunes âgés de moins de 35 ans », a-t-il précisé en terminant.
Moyalbaye Nadjasna