Les cours sont suspendus ce matin du mardi 25 mai, les salles des classes des établissements scolaires de N’Djamena sont hermétiquement fermées. Ialtchad Presse s’est descendu au bureau du Syndicat des Enseignants du Tchad (SET), province de Ndjamena sis à l’école du centre pour comprendre les raisons de cette suspension. Reportage.
C’est un silence cimetière ce matin dans les établissements scolaires de N’Djamena. Les cours des écoles ressemblent à un village fantôme. Rien ne raisonne dans les cours et les salle de classes. Pas les voix des enseignants ni ceux des écoliers. Quelques enseignants regroupés dans quelques établissements visités condamnent la bavure policière dans les établissements scolaires. Au sujet de la suspension des cours, certains s’inquiètent du retard sur les programmes scolaires. À l’école du centre, quartier général du SET, comme d’habitude, sous l’ombre d’un gros arbre, quelques enseignants échangent amicalement. Nous nous présentons devant le bureau du secrétaire général. Il nous reçoit très cordialement et nous confie volontiers à son Adjoint M. Dion-Nadji Moise pour répondre à nos questions.
M. Dion-Nadji Moise, relève que par un communiqué du 24 mai, le SET, province de Ndjamena a suspendu les cours dans les établissements scolaires pour la commune de Ndjamena, jusqu’à nouvel ordre ce 25 mai 2021. Selon lui, l’arrêt des cours décidé par le syndicat vise à protester contre les bavures policières, répétitives dans les différents établissements scolaires de la capitale. « Les policiers pour une petite altercation entre les enfants interviennent pour jeter des gaz lacrymogènes de manière brutale et disproportionnée. Vous savez, la plupart des policiers ne connaissent pas le droit. Ils doivent comprendre que les établissements scolaires sont des sanctuaires inviolables », dit-il. Pour lui, la bonne procédure voudrait que les responsables de la police s’approchent des directeurs des établissements scolaires pour s’enquérir de la situation. D’après lui, si une telle démarche est respectée, cela permettra à la police d’agir correctement pour circonscrire le problème. Le gaz lacrymogène, dit-il, peut être utilisé en dernier ressort selon la situation.
« Nous allons nous concerter dès demain pour voir ce qu’il y a lieu de faire… »
« Ce qui fait mal ce qu’ils larguent sur leurs engins nocifs sur des enfants. Ce sont nos progénitures. Nous les avons envoyés à l’école pour apprendre. Pas pour être gazés. Surtout que cela se répète et sur plusieurs semaines déjà. Vraiment on en a ras-le- bol », peste M. Dion-Nadji. Le SGA du SET-Ndjamena, affirme que la vie humaine est sacrée et n’a pas de prix. Il renchérit que les enfants ne sont pas envoyés à l’école pour subir de telle maltraitance.
M. Dion-Nadji Moise rappelle que selon les informations qui sont parvenues à leur bureau, les diplômés en instance d’intégration qui seraient allés au lycée d’Amtoukouin demander aux responsables de l’établissement de libérer les enfants. « Après s’être opposés, ils ont sifflé et les bruits des sifflets ont alerté les enfants. Se sentant en insécurité, les élèves sont sortis en catastrophes et la police est venue larguer du gaz lacrymogène dans l’enceinte de l’établissement. Plusieurs élèves étaient mal en inhalant ce gaz toxique », relate-t-il. Le SGA soutient qu’ils sont aussi soucieux de l’avenir des enfants, mais ce qui s’était passé est inadmissible. « Nous comprenons aussi la préoccupation des enseignants qui tiennent à finaliser les programmes avant d’arriver aux examens prévus en août. Nous allons nous concerter au niveau de la province avec les membres du bureau dès demain pour voir ce qu’il y aura lieu de faire ».
Il rajoute que les enseignants veulent finir avec l’année scolaire 2020-2021. Il affirme que les cours reprendront sans préciser quand. Fait notable à signaler, il n’y a pas des cas d’arrestations d’élèves sauf qu’il y eu quelques blessés, conclut-il.
Moyalbaye Nadjasna