Depuis le 17 mai 2021, la lauréate du prix concours des lycéens 2020, Djaili Amadou Amal de nationalité camerounaise séjourne au Tchad. Invitée par l’Institut Français du Tchad IFT, elle a eu des échanges avec plusieurs entités au cours de son séjour. Hier, 20 mai elle était à la Librairie la Source, dernière étape de séjour et séance de dédicace de son roman intitulé « Les Impatiences ». Beaucoup de personnes présentes se sont procuré les livres. Reportage
« Les impatientes », est un roman de 252 pages paru à édition Emmanuelle Collas. Ce livre de l’écrivaine camerounaise âgée de 45 ans, traite du mariage forcé et précoce, du viol conjugal et de la polygamie à travers le destin des trois femmes. Djaili est Peule, musulmane originaire de Maroua dans la région camerounaise de l’extrême nord où elle a situé son roman. Elle a quitté en 1998 un milliardaire de 50 ans qui l’avait épousé lorsqu’elle n’avait que 17 ans. Son rêve premier c’était de devenir journaliste.
Selon Ngartara Ngaryangué Marius, Directeur de la Librairie la Source, la Librairie la source c’est un lieu privilégie normalement de dédicace des livres. Il affirme que le choix du lieu pour la dédicace du livre de Mme Djaili à double sens. D’abord le déplacement du public, qui connaît déjà Mme Djaili Amadou Amal à travers son premier livre, « L’art de partager un mari », et aujourd’hui avec « Les Impatientes ». Deuxième chose, pour certains c’est la première fois de découvrir la librairie. « Nous pensons qu’ils seront nos potentiels clients. Mme Djaili a écrit déjà trois livres, « L’art de partager un mari », « La mangeuse d’âmes » et l’actuel primé de Gonconcourt des lycéens 2020, « Les Impatientes », dit-il.
D’après M. Mahamat Alhadji Abba Nana, 1er vice-président de l’association Tabital Poulaaku Tchad, Djaili Amadou Amal est pour lui, une sœur. « On s’est organisé pour venir voir cette séance de dédicace et acheter son œuvre littéraire. Ces livres sont titrés en langue peule. Le Mougnal qui signifie patience, le waaldé qui signifie le tour, lorsque vous êtes un polygame, ça fait le tour de chacune de vos femmes. Le troisième c’est Mistiridjo qui veut dire sorcier. On est très honoré », explique-t-il, tout souriant. Pour le vice-président de l’association des Peuls, elle a remporté un prix très important pour une jeune dame de son âge. C’est un honneur pour son peuple, pour les Africains et tous les Peuls, se réjouit-il. « Les femmes souffrent et malgré cela, elle supporte avec patience. Cela fait partie de quatre qualités du peuple peul. Le peul de nature est patient », déclare Mahamat Alhadji. Il fait observer qu’avant les gens s’abonnaient beaucoup dans les bibliothèques, mais aujourd’hui, l’Internet et la télévision ont ralenti cet engouement à la lecture. Selon lui, le livre est très nécessaire, « il nous véhicule notre histoire et maintient notre identité africaine. Je conseille aux jeunes de s’adonner plus à la lecture », conclut-il.
Un exemple positif à suivre…
Un étudiant de l’université HEC-Tchad. Mahamat Bar Ali, a aussi le goût de la lecture. « Je suis venu acheter le livre de Djaili et lui souhaité bon arrivée au Tchad. Je n’ai pas l’habitude de lire les romans, mais c’est seulement cette année que je m’intéresse au livre. C’est très intéressant. J’encourage les jeunes tchadiens à lire » confie-t-il-t.
Kodjineloum Toidibaye Grâce, Miss Littérature Tchad 2020 n’est pas du reste. Pour elle, « Les impatientes », est un roman captivant en contenu. C’est un exemple d’engagement littéraire pour la cause féminine dans la zone subsaharienne, dit-elle. La Miss Littérature Tchad 2020 rajoute que, Mme Djaili est une voix forte des femmes qui subissent les violences basées sur le genre. « J’ai lu tout le roman, il traire des thèmes tels que, le mariage précoce, le mariage forcé, le viol, la situation de la femme dans le sahel », démontre Mademoiselle Grâce. Elle encourage les jeunes filles à se battre pour leurs rêves, à être indépendantes. C’est un véritable plaidoyer pour l’ autonomisation de la femme, affirme la Miss littérature Tchad 2020. Kodjineloum Toidibaye Grâce envisage emboîter les pas de Mme Djaili qui est, selon elle, un exemple positif.
Moyalbaye Nadjasna