Depuis une semaine les femmes tchadiennes réalisaient des activités diverses relatives à la SENAFET. Ce lundi, 8 mars les femmes de différentes corporations sont sorties à la place de la nation pour commémorer la journée internationale de la femme (JIF). Reportage.
Difficile d'avancer et pénible pour elles de supporter la chaleur accablante de ce matin du 8 mars à la place de la nation. Elles sont venues de différentes composantes sociales, des ministères, des compagnies de téléphones mobiles. Banderole et pancartes en mains, elles sont belles dans leurs uniformes bigarrés. Des policières sur des motos font de parades impeccables. L'ambiance est festive. Le public curieux était témoin oculaire.
Mme Falmata Danembaye, la cinquantaine est chef de service Apprentissage du Fonds national d'appui à la formation professionnelle (FONAP). Selon elle, la SÉNAFET/JIF a marqué les souvenirs des souffrances des femmes. « Au début nous l’avons résumée à l'habillement, mais au fil du temps, nous découvrons que c’est une lutte », dit Falmata. Pour elle cette célébration porte ses fruits depuis quelques années. Elle estime que la femme autrefois marginalisée est plus consciente et doit continuer la lutte pour faire sa place dans la société. « Nous remercions les autorités qui nous soutiennent dans cette dynamique qui nous permet de libérer la parole », affirme-t-elle joyeusement.
Falmata soutient qu'aujourd'hui, les femmes sont responsabilisées dans presque toutes les institutions publiques comme privées. Elles jouissent des mêmes droits et devoirs que les hommes.
Autre son de cloche. Pour Denemadji Joséphine, 28 ans, c’est le contraire. Pour elle la SÉNAFET /JIF, ne représente rien pour elle. Elle affirme n’être qu’une pauvre petite dame qui cherche à manger à ses enfants. « Je vois une foule nombreuse alors je fonce pour vendre mes boulettes. Je profite pour faire des bonnes affaires. Je le fais pour nourrir la maisonnée. C'est la fête des femmes qui travaillent. Et non pour les pauvres femmes comme moi ».
La journée internationale de la femme (JIF), pointe cette année le leadership féminin. Un défi institutionnel, mais aussi social. Les sociétés se doivent être justes et équitables sur les questions de genre.
Moyalbaye Nadjasna