Situé dans les quartiers sud de la ville de N’Djamena, capitale du Tchad, le Centre Don Bosco (CDB) a mis la formation professionnelle au cœur de ses activités. Un grand projet consacré à l’agroalimentaire verra bientôt le jour. C’est le troisième article d’une série sur les lieux de culture et des formations Reportage.
Le Centre Don Bosco, pour mieux exécuter sa mission, a acquis un terrain d’une dizaine d’hectares. Et y a construit des bâtiments. Il est situé à 50 km de N’Djamena, la capitale du Tchad, précisément à Mandalia, une petite bourgade en banlieue sud. Selon le père Jiojo, sur ce site un grand complexe sera bientôt ouvert. Ce nouveau centre aura un internant d’une capacité d’accueil de 50 à 60 d’élèves, des logements pour les formateurs, des magasins, un poulailler, une porcherie, une unité de production d’huile d’arachide, 2 hectares équipés de système d’arrosage de goutte-à-goutte. Tout est fin prêt. D’ici à 2 semaines, la formation des jeunes en agroalimentaire va démarrer. Plusieurs domaines d’enseignement et de programmes agroalimentaires seront lancés.
D’abord, il y aura une formation en production végétale, animale et agroalimentaire. Par exemple, il y aura la culture de la banane, de la pomme de terre, etc. L’ambition du CDB est de tirer à la baisse le prix de la pomme de terre importé du Cameroun. « Il n’est pas normal d’acheter 1 banane à 100 FCFA. A ce prix on devait normalement s’acheter au moins 3 bananes ».
Le centre de Mandalia s’est fixé comme défi de répondre aux besoins de la population de N’Djamena et de ses banlieues. « Nous allons faire de la mécanique agricole, de la mécanique auto. C’est-à-dire fabriquer des outils agricoles et les utiliser. Les tracteurs, les tondeuses électriques ou mécaniques, les semeuses automatiques, etc. Tout cela va entrer dans la formation des jeunes », insiste le père Jiojo. Le CDB voit grand et en perspective, il y a aussi la fabrication des batteuses de mil, d’arachides de haricots, les presses à huile.
Former des fleuristes et des livreurs
Ensuite, le CDB envisage de proposer aux jeunes des métiers comme, par exemple fleuriste. Pour expliquer cette ambition, le religieux affirme, « nos grands hôtels ici en ville ont besoin des fleuristes formés et quand ils font d’appel d’offres, aucun jeune n’a le diplôme requis ». Il a fallu faire appel à un Indien d’origine pakistanaise pour pourvoir le poste. Ainsi pour père Jiojo cette formation répondra aux besoins des grands hôtels de N’Djamena et au-delà aux besoins des particuliers. « Un fleuriste est payé deux fois plus que le SMIG. C’est un plus pour les jeunes tchadiens », dit M. le directeur.
Aussi, le CDB formera des livreurs. Ils seront la courroie de transmission entre le consommateur et les agro businessman. « L’idéal pour Don Bosco c’est de devenir une école qui forme pour le métier et le besoin du marché d’emploi. C’est pourquoi il faut des spécialistes », affirme le directeur.
Autres formations en vue, c’est la formation technique. Le but est d’avoir des techniciens de conception. « Ce pays a besoin de milliers des jeunes formés et qualifiés. Nous avons besoin des appuis multiformes », dit père Jiojo. Le CDB reçoit l’aide de l’État tchadien sous forme d’exemption foncière, et au moins 8 enseignants sont mis à la disposition du Centre. Mais ses ressources proviennent en grande partie des frais de scolarité. D’autres partenaires viennent en appui au Centre. Il y a entre autres : la mairie, l’Ambassade de France, les ONGS HCR, IRC, Handicap International, l’Ambassade de Suisse, Slovaquie, la Conférence épiscopale de l’Italie et les parents qui sont nos meilleurs et fidèles partenaires. Il y a aussi les bienfaiteurs à l’Église et l’Ambassade d’Allemagne qui à travers une ONG a aidé à construire les bâtiments actuellement à Mandalia, etc.
Enfin, le centre est ouvert à tout le monde, protestants, musulmans et animistes. « Nous accueillons tout le monde. Nous avons une maquette des bâtiments scolaires en projets pour une capacité d’accueil de 3000 élèves. Nous comptons sur l’appui des partenaires pour sa réalisation », conclut le père Marius Jiojo ».
Autres précisions : Saint Jean Bosco, ou Don Bosco, né Giovanni Melchior Bosco le 16 août 1815 à Castelnuovo d'Asti (village de la principauté du Piémont faisant alors partie du Royaume de Sardaigne), et mort le 31 janvier 1888 à Turin (Italie). Il est un prêtre italien.
Moyalbaye Nadjasna