Des pluies diluviennes ont frappé dimanche 9 août 2020 N’Djamena, la capitale tchadienne. Elles ont causé d’importants dégâts comme le déversement des eaux des bassins sur les ménages proches, le déracinement des arbres, des cas de noyade et autres. Reportage.
Comme le dit un adage populaire « après la pluie, vient le beau temps ». Mais, le contraire a été constaté dans la soirée du dimanche 9 août dans plusieurs quartiers de N’Djamena. Après plus de quatre heures de pluie torrentielle, les N’Djaménois se sont retrouvés sous un véritable déluge. « C’était plus qu’une pluie torrentielle » s’exclame un chef de famille, l’air furieux. La cour de sa maison s’est retrouvée dans l’eau après seulement 1 heure de pluie. Les grands axes de certains quartiers, surtout périphériques, sont comparables aux étangs ou des bassins de rétentions.
Embouteillages et inondations
Les principales avenues de N’Djamena ont été pour la plupart bloquées par les eaux de pluie mêlées aux déchets ménagers. Des embouteillages immenses sur de longues distances durant de plusieurs heures se sont formés sur les deux ponts de la capitale tchadienne. Sur certains axes, des passagers étaient bloqués dans leurs voitures avec des eaux à hauteur du genou. Un témoin que nous avons interrogé a vu depuis sa fenêtre des motocyclistes emportés par les flots. Les plus chanceux ont abandonné leurs engins sur l’avenue Mathias Ngarteri, dans le 7ème arrondissement. À certains endroits, les eaux ont monté à plus d’un mètre obligeant les habitants à se réfugier dans les concessions voisines plus en hauteur.
À Moursal, sur le boulevard Sao l’un des vieux quartiers de la capitale, un grand arbre a été déraciné, empêchant des usagers de circuler sur la grande voie menant vers l’avenue Goukouni Weddeye. Les conducteurs des grosses cylindrées V8 ont été obligés d’effectuer des contournements vers des avenues bitumées, eux qui ont l’habitude selon les N’Djamenois se prennent pour les maîtres des routes en terre battue impraticables pour les petites voitures. Des cas similaires sont observés dans plusieurs quartiers.
Déversement eaux des bassins
Plusieurs maisons situées à proximité des bassins de rétention construits par la Mairie ont été inondées. Ces espaces aménagés par les autorités municipales pour assouplir les effets en cas de fortes précipitations n’ont pas pu contenir ces eaux. Des ménages ont subi d’énormes dégâts de déversement de ces eaux.
À Amtoukouin, un quartier à la périphérie est de N’Djamena, un canal d’évacuation d’eau a débordé. Selon les témoignages des habitants proches du bassin situé à une centaine de mètres, vers 20 heures, l’eau a commencé à inonder les cours des habitations. La grande voie qui quitte la commune du 7ème arrondissement municipal jusqu’au grand lycée du quartier est impraticable.
Pour rappel, il y a quelques semaines, de fortes pluies accompagnées de grêle ont fait de nombreuses victimes à N’Djamena. Au moins trois morts ont été enregistrés aux quartiers Chagoua et Abena. Cette saison pluvieuse est particulièrement forte depuis début juillet. Plusieurs initiatives citoyennes ont été créées dans des carrés pour protéger les habitants. Des travaux de curage des caniveaux, d’évacuation des eaux et de colmatage des nids de poules ont été effectués bénévolement.
Maurice Ngonn Lokar