À N’Djaména, capitale tchadienne, les disputes entre les transporteurs et leurs clients sont « monnaie courante ». Une équipe de la rédaction est allée à la rencontre des conducteurs et les clients pour constater le fait. Reportage.
Les causes des querelles entre les transporteurs des mini bus, appelés communément « Toyota Hayiche » (déformation du modèle Toyota Hiache), et leurs clients sont principalement la rareté des jetons. Selon nos informations le prix du transport du client d’un point A à un point B est soumis, lorsqu'un client présente un billet, à payer 50 F de plus que la somme prévue. Cela s’applique lorsque le client ne prévient pas à l'avance qu’il a un billet au lieu de pièce de monnaie.
Toujours selon nos sources, certains chauffeurs et leurs apprentis appliquent cette entente tacite autrement pour des raisons qui leur sont propres. Certains clients se rechignent face aux surplus d'argent « certains chauffeurs se cachent derrière la rareté des jetons pour se remplir les poches. C'est l’origine souvent de ces disputes », affirment des clients.
Des clients rencontrés s'expriment. « Ce matin j'étais victime de cela. J'ai pris le bus de Dembé pour le grand marché. J'ai bien précisé que j'avais 500 F. arrivés à la destination, l'apprenti m'a retiré 250 F au lieu de 100 F ou 150 F. Lorsque j'ai voulu savoir la cause, ce petit a failli me gifler. Les gens nous ont séparés à peine. Normalement quand on prend le bus et qu'on ne signale pas à l'avance l'apprenti au cas où on a un billet, on devrait subir un payement de 50 F de plus. Mais en ce dernier temps, beaucoup des apprentis en complicité avec leurs chauffeurs font semblant pour soutirer plus au client », raconte Alladji Derim, un citoyen rencontré au marché central de N’Djaména.
Ici nous sommes à l'axe marché de mil pour Dembé. Le prix est fixé à 150 F. Au cas où nous avons un billet, on doit dire d'abord avant d'embarquer. Arrivés à la destination, certains sont honnêtes, mais d'autres sont malhonnêtes, agressifs et brutaux. Ils n'ont pas du tout pitié de la souffrance de la population. C'est vraiment compliqué, dit Remadji, une vendeuse au marché à mil de N’Djaména.
Les chauffeurs rejettent l'affirmation des clients et ne reconnaissent aucune responsabilité dans ce fait. Idriss Yaya, un chauffeur de mini bus explique. « Ici nous sommes à Souk khalla. Nous amenons les clients au marché de Dembé à 150 F et en suite au rond-point Hamama à 350 F. Si un client n'a pas de la monnaie, il nous prévient. Sinon, arrivé à la destination on peut lui couper plus si on a pas assez de la monnaie. Et ça dépend aussi des chauffeurs et de leurs apprentis ». Ici, nous sommes sur la direction de Farcha. Souk Khalla est le terminus. Le prix est à 250 F avec monnaie ou sans monnaie pour le rond-point Farcha, dit un autre.
Les disputes entre les transporteurs et leurs clients ne sont à la veille de s’estomper. Les deux parties disent toutes, « il faut mutuellement du respect. Les clients devront prendre la mesure d'informer à l'avance les apprentis en cas de billet, et les chauffeurs et leurs apprentis doivent se conformer aux principes afin et maintenir une bonne relation entre eux ».
Taïwa Félix Ngangué
Ousmane Bello Daoudou