lundi 16 septembre 2024

Inondations à N’Djamena : L’avis d’un urbaniste

Aoû 30, 2024

La capitale tchadienne, N’Djamena, est victime des inondations chaque  saison pluvieuse. Ce phénomène cause des dégâts matériels et humains. L’urbaniste architecte, Roger Boriata Djasngar explique le « pourquoi » et le « comment ». Il propose des solutions. Reportage.  

Selon l’urbaniste-architecte Roger Boriata Djasngar, ne peut pas empêcher les inondations à N’Djamena.  « Autrefois la ville n’était qu’un petit poste militaire créé au lendemain de la bataille entre le conquérant Rabat et le Commandant Lamy. Un campement militaire pour loger les tirailleurs sénégalais qui étaient un champ naturel du sultan de Goulfeye en terre Kotoko. L’actuelle ville c’était le chemin où les eaux circulaient », dit-il.

Il explique qu’une fois la ville est devenue une agglomération, elle s'est développée avec quelques points exondés et marécageux. « La vraie ville se limitait au Canal Saint Martin, dans le 2e arrondissement, qui était un bras mort du fleuve Logone et Chari. Dans les années 1950 et 1960,  il y avait un bon réseau de drainage des eaux de la ville », renseigne-t-il.

Toujours selon l’urbaniste, l'inondation étant un phénomène naturel, on ne peut pas l'éliminer, mais le prévenir en construisant des grands caniveaux comme les premiers caniveaux des années 50 et 60. « Ils mesuraient  2m 50 de profondeur et 1 m 40 de largeur. Avec l'étalement urbain et les occupations anarchiques, les  eaux  ne trouvent pas d’issue. Elles sont bloquées et cela cause les inondations ».

M. Djasngar demande aux autorités de repenser la question d’urbanisation de la ville. Et d’appliquer les plans de canalisation des eaux conçus pour cela. « La ville de N’Djamena a eu plusieurs plans de canalisation. C’est un schéma de drainage des eaux. Le dernier date de 2 ans, mais personne ne veut appliquer ce schéma. Il y a un problème », dit-il. Il rajoute un autre problème : la coordination des actions gouvernementales qui est mal exécutée. « Par méconnaissance, la population charge la mairie pourtant certaine prérogatives ne relèvent pas des compétences des responsables communaux ».

Que faut-il faire face aux inondations ? M. Roger Boriata Djasngar propose la création d'une agence qui va s'occuper de l'extension de la ville, pour maîtriser l’étalement urbain, trouver une solution durable aux problèmes des inondations et les ordures, « le ministère de l'Aménagement du territoire et la mairie seuls,  ne suffisent pas », pense-t-il.  

Au sujet du projet ou mise en place d’un groupe de réflexion pour la création d’une nouvelle ville ou « ville nouvelle », le technicien apprécie, mais s’inquiète de la posture du gouvernement et de sa méthode qui souvent ignore les techniciens spécialistes de la conception à l’exécution des projets. « Il faut que l'État associe les urbanistes, les architectes, les lauréats des universités qui ont fini en Aménagement du Territoire. Et qui ne sont pas encore  intégrés à la Fonction publique pour que cette nouvelle ville soit une réussite et non un fiasco », propose-t-il.

Ousmane Bello Daoudou
Nadège Riradjim.

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