« L’automédication crée d’autres maladies comme l’insuffisance rénale, l’inflation du foie et le mal d’estomac », affirme Dr Abdramane Issa Adoum. Plusieurs personnes prennent des produits pharmaceutiques sans consulter un médecin ni faire des examens médicaux lorsqu’elles tombent malades. Le manque d’argent est souvent évoqué comme raison. Mais l’automédication est risquée. Reportage.
Dans la capitale tchadienne, N’Djaména, presque tous les foyers ont une petite pharmacie à la maison. En cas de malaise d’un membre de la famille, les premiers soins sont administrés surplace. Alors qu’il existe des centres de santé, des pharmacies et des cliniques dans les quartiers. Parfois, les N’Djaménois, préfèrent acheter les produits pharmaceutiques douteux à la boutique du coin pour des raisons financières. « Quand je tombe malade si ce n’est pas grave, je ne pars pas à l'hôpital parce que leurs médicaments sont trop chers. Si j’ai un malaise, je prends BNS, Nivaquine, paracétamol et autre », dit Kemsol Chantal.
Mme Yoyana Sidonie renchérit en affirmant que lorsqu’elle n’pas d'argent, elle ne va pas à l'hôpital, « certainement on me demandera de faire les examens c’est pourquoi je ne vais pas à l'hôpital quand je tombe malade si cela n’est pas aussi grave que ça. En prenant les médicaments sans avis du médecin, c’est problématique, mais ça soulage ».
Dr Abdramane Issa Adoum major au service d'urgence à l'Hôpital Roi Fayçal de N’Djaména soutient que la prise des médicaments sans avis d’un médecin est dangereux. « Tous les médicaments que nous voyons sur les marchés ou dans les rayons de la capitale doivent être prescrits par un médecin avant consommation. Mais le problème au Tchad est un problème très sérieux. Une personne qui ne se sent pas bien, achète des comprimés exposés à l’air libre sous le soleil et en prend sans consultation. Par exemple, les Paracétamols, Diclo, Ibuprofène et autres. C’est dangereux pour santé », dit-il.
Le médecin explique que c'est à la dernière minute qu'ils se rendent à l'hôpital pour se faire soigner, parfois la maladie s’est déjà aggravée, il est trop tard. « Pourtant tout début d'une maladie, a un comprimé bien spécifique. Si le malade prend une dose anormale, c'est difficile de le soigner. Chaque maladie à sa catégorie de comprimé. Si le malade prend directement le comprimé de la 3e catégorie, ça peut créer une autre maladie. C'est la raison pour laquelle certaines personnes ont le problème d’insuffisance rénale, de foie, et d'estomac », éclaire-t-il.
Le docteur conseille toute personne malade de se rendre à l’hôpital ou consulter un médecin avant de prendre des comprimés. « Je les exhorte à venir à l'hôpital pour se faire consulter avant de prendre les comprimés. Certains médicaments sont d’origine douteuse, beaucoup de produits pharmaceutiques entrent au Tchad sans contrôle au préalable ».
Nadège Riradjim