Le Tchad a enregistré de grosses quantités de pluies. Dans les provinces tout comme à la capitale, les dégâts sont énormes, laissant des ménages sans abris et dépourvus de tout. Les sinistrés appellent au secours. Reportage.
La forte pluviométrie qui s’abat sur la capitale tchadienne, N’Djamena, et dans toutes les provinces du pays a fait des dégâts humains et matériels énormes. Des maisons écroulées, des champs engloutis, des animaux emportés, des morts et des routes impraticables. Selon le Bureau des Nations-Unies pour la Coordination des Affaires humanitaires (OCHA), plus de 340.000 issues de plus de 55.000 familles ont été touchées par les inondations causées par les pluies torrentielles au Tchad ces dernières semaines.
À N’Djamena certains quartiers sont inaccessibles, les résidents sont obligés de quitter leurs domiciles à cause des débordements des bassins de rétention. Certains ont envahi des établissements scolaires et autres lieux publics. D’autres sont hébergés chez leurs familles, les personnes sans soutien dorment à la belle étoile.
À Dembé, derrière le viaduc du le 7e arrondissement par exemple, un endroit appelé « Amkoundjara » carré 2, les eaux des bassins de rétention ont débordé et se sont déversées dans les concessions faisant écrouler des maisons. « C’est difficile pour nous comme vous pouvez le constater. Les eaux nous ont envahis de partout. On ne sait quoi faire et le gouvernement est incapable de faire normalement son travail. Cette inondation a fait beaucoup de blessés, des maisons écroulées et des dommages des matériels. Le Premier ministre était venu pour constater les dégâts. À l’entendre, les deux marigots qui ont débordé doivent être réunis pour que les eaux soient drainées de l’autre côté, mais je crois que c’est encore plus risqué. Maintenant, beaucoup de personnes sont sinistrées et sont sans aide. Nous sommes dépassés, même le gouvernement a constaté qu’il ne peut rien faire », se résigne Ramadan Issa, l’un des sinistrés qui se démenait pour évacuer les eaux.
Selon M. Ramadan, pour trouver la solution à cette inondation, il faut un grand canal de drainage des eaux jusqu’au fleuve, malheureusement déplore-t-il, ce n’est pas le cas. Sur le site de Dembé « Amkoundjara » les sinistrés ont créé un comité de crise. Abdoulaye Mbainakou est l’adjoint du comité, malgré l’appui de la mairie en motopompe pour évacuer les eaux cela n’a pas empêché l’inondation. « La mairie centrale nous a remis une moto pompe avec l’aide de la déléguée générale auprès de la commune du gouvernement rien n’y fait l’inondation continue, parce que c’est face au marigot et toutes les eaux de pluie qui viennent de tous les quartiers prennent ce chemin. Avant, il y avait trois bassins de rétention d’eau qui étaient là. Le troisième bassin a été fermé par des individus qui ont bâti des maisons sur ces endroits. Il faut que l’État trouve une solution définitive, parce que ça se répète chaque année », interpelle-t-il.
Pour l’instant, les autorités se contentent des visites sans apporter une solution au problème des inondations qui nécessite des actions urgentes disent les victimes de ces inondations. Les sinistrés exposés à toutes les intempéries appellent les organisations humanitaires et le gouvernement au secours.
Amadou Voundia
Nadège Riradjim