Les vendeurs aux alentours de l’ancien site de marché de Dembé font leur retour deux semaines plus tard après avoir été déguerpis dans le 20 juillet dernier. Reportage.
Le 20 juillet dernier, la pelleuse de la mairie a détruit les petites boutiques aux abords de l’ancien site du marché de Dembé. Depuis quelques jours, les vendeurs occupant autrefois cet espace se réinstallés aux mêmes endroits. La police municipale vient souvent remettre de l’ordre sans espoir de changer quelque chose. Les raisons du déguerpissement ne sont toujours pas connues des vendeurs. Plusieurs disent être encore sous le choc.
Pour des nombreux de vendeurs, la mairie devrait laisser un préavis avant le déguerpissement. Sauf que les choses ne se sont pas déroulées comme telles. « C’est un déguerpissement sans préavis. Des marchandises ont été saccagées à l’absence de leurs propriétaires. Le déguerpissement se faisait en même temps que les préavis. Sinon, comment expliquer qu’une fois les cabines détruites des croix en rouge ont été taguées pour le signifier », se confie Koudangbé, vendeur de médicaments.
Zakaria Youssouf, vendeur de citron rencontré sur les lieux affirme que le déguerpissement a été une surprise pour la plupart des vendeurs. « On ne nous a rien proposé comme espace ni informés du départ. Nous n’avons appris dans la matinée du déguerpissement que libéré l’espace. Il n’y a pas eu de compromis pour notre retour. Nous sommes revenus dans l’espoir de faire quelques bénéfices avant le verdict. Nous continuons à payer la mairie pour le droit de place. D’autres payent jusqu’à 250 F CFA. Certains payent entre 100 F CFA et 50 F CFA. Sauf que des gens sans tenue viennent également prélever de l’argent. Celui qui n’obéit pas se verra chassé de l’espace par la police municipale. Car ses hommes reviennent accompagnés de la police municipale. Ils sont complices avec ces personnes» justifie-t-il.
Plusieurs jours après le déguerpissement, les vendeurs reviennent s’installer peu à peu à leurs anciennes places. « Notre déplacement était brusque sans un préavis. Ils peuvent repasser à tout moment. Nous ne sommes informés de rien. On ne fuit qu’à leurs arrivées pour revenir plus tard à chaque fois. Nous ne connaissons pas la cause encore moins la suite » affirme Aigongué Djasnabaye, propriétaire d’une mini-cabine téléphonique.
Gonzébé Mahamat Yang-Ching