Presque toutes les autorités communales qui se sont succédé à la tête de la mairie centrale de N’Djaména, la capitale du Tchad ont interdit la divagation des animaux dans la ville. Mais, ces mesures ne sont pas toujours respectées. Reportage.
Dans une note datant du 25 août 2021, le maire de la ville de N'Djaména, de l’époque Ali Haroun, a interdit la divagation des animaux dans la ville de N'Djaména. La note indique les mesures à prendre pour les animaux de compagnie tels que le chien, le chat, l’âne, le dromadaire, les moutons, les bœufs et autres. Bien avant, son prédécesseur avait signé une circulaire allant dans le même sens en 2019.
Cependant, aujourd’hui, la ville de N’Djaména a le visage d’une zone pastorale. Des bœufs, moutons, dromadaires et autres bovins divaguent partout dans la rue, même au centre-ville. Derrière le Lycée technique commercial (LTC) à Sabangali dans le 3e arrondissement, il y a un troupeau de bœufs campés depuis longtemps. Sur les voies publiques, il parfois difficile de se frayer un chemin à cause du passage des bœufs, dromadaires et moutons, dans certains axes comme double voie. Cette pratique obstrue la circulation, crée des embouteillages et cause parfois des accidents et salit la ville. Cette situation qui prend de l’ampleur préoccupe la population et particulièrement les conducteurs.
« La divagation des animaux est un problème sérieux, parce que quand le berger laisse les animaux errer sur les voies publiques cela cause des embouteillages et laissant aussi des insalubrités parce que les animaux défèquent partout », dénonce Rassedjim Allahoundengar Bruno automobiliste rencontré sur le rond pont à double voie. Il raconte, « j’ai vécu une histoire concernant la divagation des animaux pendant les heures de travail. J’étais au pont de Nguéli en direct de Kousseri. Les bergers faisaient traverser leurs animaux. Tout à coup au milieu du pont, les animaux ont refusé de bouger, les bergers les poussaient à avancer, ils ont débordé sur les trottoirs rendant la circulation infernale. Un embouteillage monstre s’est créé et les voleurs ont profité pour me soutirer de l’argent ». Il affirme que les autorités doivent sensibiliser les propriétaires des animaux et prendre des mesures vigoureuses à leur endroit en cas de violation des textes.
Pour Yacoub Tourgou il n’est pas normal que les animaux traversent les voies publiques en pleine circulation. « Déjà qu’on n’a pas assez de routes, en plus les animaux nous empêchent de circuler, cela cause des accidents. La fois dernière quand il pleuvait, je rentrais et ces animaux ont bloqué la circulation. Il y avait un bœuf qui voulait coûte que coûte me renverser. Il faut une voie spéciale pour faire traverser les animaux ou les faire circuler la nuit », déplore-t-il.
Nadège Riradjim