Dans la nuit du 18 juin 2024, un incendie s’est déclaré dans un dépôt de munitions d’armes à Goudji, dans le 10e arrondissement de la ville de N’Djaména. Cet incendie dont l’origine est encore inconnue, a fait d’importants dégâts matériels et plusieurs morts et blessés sans oublier les traumatismes. Certaines victimes disent être lésées par les autorités et organisations non gouvernementales près d’un mois après le drame. Reportage.
Depuis la date sombre du 18 juin, les autorités et les responsables des organisations non gouvernementales défilent sur le lieu du sinistre. Mais, visiblement, rien ne semble bouger en ce qui concerne la prise en charge des victimes. C’était une panique totale ce jour. Des explosifs ont détruit des maisons, calcinés des engins et tués des personnes dont plusieurs blessés. Certains blessés peinent à se prendre en charge. Alors que le Président de la République avait déclaré que les frais d’hospitalisation des blessés sont entièrement payés par l’Etat. « Pour certaines victimes, la prise en charge est à cent pour cent et pour d’autres, il n’y a pas eu de prise en charge du tout. J’ai une sœur qui a des fractures au niveau des pieds et bras, mais elle n’était pas prise en compte. En plus de cela, une autre voisine qui avait fait une fausse couche suite à cet incendie, elle aussi, n’a pas été prise en charge. Elle s’est rendue à l’hôpital pour se faire soigner, mais, elle n’a pas assez de moyens pour payer les factures », dit Mahamoud Defallah, rapporteur général adjoint du Comité des victimes des explosifs. M. Defallah, rajoute en affirmant qu’une mission conjointe de Etat et les humanitaires sont venus sur le terrain pour faire le porte-à-porte afin de recenser sans expliquer le but de ce recensement. « Pourtant l’Etat devait constituer une commission afin d’établir un rapport digne et honnête. Pour situer les responsabilités et réparer les dommages. Le chef de l’Etat s’est rendu sur le lieu au lendemain de l’incident pour constater les dégâts et annoncer la prise en charge des victimes liées à l’explosion », dit-il.
Aderamane Hamid, une victime indirecte déplore la situation, « un jour après l’incident, le matin, l’État a envoyé les gens pour recenser les personnes touchées par cet incendie. Depuis ce jour, les autorités gouvernementales ne sont plus revenues. Cet évènement a fait beaucoup de morts et blessés. On demande à l’État de nous venir en aide, sinon, on ne sait quoi faire ».
Même les commerçants ne sont pas épargnés par le drame. La déléguée des vendeuses de poisson au petit marché « patte d’oie » Justine Fatimé est inquiète, « cet évènement nous a traumatisé. Nous avons perdus nos frères et sœurs. Nos marchandises se sont décomposées à cause de ce problème. Je n’ai pas pu vendre. Je n’ai pas l’esprit tranquille, parce que j’ai toujours peur que la même chose se reproduise. On demande à l’État de nous venir en aide », a-t-elle plaidé.
Ousmane Bello Daoudou
Nadège Riradjim