Cherté de vie : Les Tchadiens à bout de souffle

Juil 17, 2024

Depuis un certain temps, le panier de la ménagère et le grenier du paysan sont vides. Malgré les discours des autorités et des associations de la société civile, les prix de denrée de première nécessité vont crescendo. Les consommateurs n’en peuvent plus. Reportage.

Sur les marchés de N’Djaména, les prix des produits de première nécessité ont flambé. Le panier de la ménagère est presque vide. Face à cette situation, les consommateurs expriment leur ras-le-bol concernant la cherté de vie. Ils appellent les autorités à voler à leur secours en cette période de soudure. Un sac du riz de 50 kg qui coûtait autrefois à 50.000 F CFA est vendu aujourd’hui à 75.000 F CFA. Assia, quinquagénaire rencontrée au marché à mil se désole. « Nous sommes dépassés. On demande au Président de la République de casser les prix. C’était mieux avant, maintenant, nous n’arrivons plus à acheter quelque chose avec le peu d’argent dont nous disposons. Le mil, le riz, l’huile, les arachides, tous sont devenus chers sur les marchés. Nos salaires n’arrivent pas à couvrir nos besoins à cause de cette cherté. On aimerait que les autorités revoient nos priorités, surtout la question de la nourriture. Nous ignorons la cause de cette augmentation des prix. Le riz et le mil que nous labourons au Tchad sont aussi si chers », se plaint-elle. « Je suis veuve et je vis avec des enfants en location. En plus, la vie est trop chère », renchérit Fatimé.

Les opérateurs économiques à l’exemple de Ahmad Masri, importateur de farine du blé et d’huile. Il justifie cette inflation par le coût exorbitant des taxes douanières et le transport dû au mauvais état des routes. Les vendeurs, eux, disent ignorer les raisons de l’augmentation subite des denrées alimentaires. « Avant on vendait un « koro » du riz à 1000 F CFA  parce qu’un sac se prenait à 45 000 F CFA. Maintenant un sac, coûte 75 000F et on vend le « koro » à 1 500F. On ne sait d’où vient ce changement brusque », se défend un commerçant.

Al hadj Ali, fait savoir que la cause de cette hausse des prix est due à la mauvaise pluviométrie. « Un sac de haricot de 50 kg qui coûtait 40.000 F est vendu à 75 000 F aujourd’hui. Nous sommes obligés de vendre le  « koro »  à 2000 F. Tout est cher.  Peut-être pour des raisons liées à la rareté des pluies ces dernières années ».

Selon Yaya Sidjim, secrétaire général adjoint de l’Association des Droits des Consommateurs (ADC), son organisation fait toujours des plaidoyers auprès des autorités pour que d’autres mesures plus efficaces soient prises pour juguler le problème de cherté de vie. « Il faut absolument subventionner certains produits. Il faudrait que le gouvernement fasse des stocks des denrées alimentaires. Nous allons sensibiliser les commerçants pour qu’ils essayent de limiter leur marge bénéficiaire et cela contribuera à réduire les difficultés des Tchadiens. Nous demandons aux autorités d’aider les consommateurs. Depuis deux ans, beaucoup de réunions ont eu lieu avec les autorités responsables du dossier sauf que la mise en œuvre de ces décisions pose problème », a-t-il souligné.

Nadège Riradjim
Mahamat Gonsebé Yang-phing

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