L'Avenue Mgr Mathias Ngarteri plus connue sous le nom de « axe CA7 », une des rues les plus mouvementées pour ses bars au son de musique incessante est désormais calme. La Mairie de la capitale tchadienne, N’Djamena, a lancé une opération de démolissage des hangars qui débordent sur les trottoirs. Une opération mal vécue par les tenanciers des bars et les boutiquiers. Elle est, par contre, applaudie par les résidents. Reportage.
L’ avenue est méconnaissable tous les vérandas des bars, des boutiques sont détruits, regret et désolation se lisent dans les regards des jeunes entrepreneurs, des promoteurs et des clients ces petites PME détruites. Une des raisons avancées par la mairie : installation sur les trottoirs et chaussées. « Les autorités disent nous avoir informé deux semaines en avance, mais cela est archi faux. Nous avons été avisés de quitter les lieux il y a à peine 3 jours. Et ils débarquent subitement et se mettent à casser des boutiques et bars dans un désordre effrayant. Ce n'est pas vraiment juste. Il fallait qu'ils soient présents d'abord pour nous les jeunes entrepreneurs. Aussi, nous souffrons à entreprendre et l'État tchadien est devenu notre ennemi. L’État nous ont refusé l'accès à la fonction publique et maintenant ils nous interdissent d’entreprendre. Nous vivons dans un pays de m.. », déplore un jeune entrepreneur sous le sceau de l’anonymat.
Par contre, M. Mbaiasem François, un résident du quartier est très heureux, il remercie la Mairie « merci aux agents de la Mairie parce qu'ils sont venus délivrés cet axe que je qualifie personnellement de Sodome et Gomorrhe. Cet axe est livré aux pratiques sataniques si je peux me permettre, cet endroit est devenu le symbole de la dépravation des mœurs. Les filles s'habillent très mal et sont presque des ivrognes. Et comme cela ne suffisait pas les clients stationnent les motos, les véhicules en désordre et bloquent les passages »,
Une jeune dame dans la trentaine dit être très contente au sujet des déguerpissements sur l'axe CA7, mais pour d’autres raisons, « depuis que l’opération de démolition a commencé, j’ai mon homme à mes côtés la nuit. Il rentre toujours avant 20h. Il est toujours à la maison même les week-ends. J’en profite vraiment. Une fois de plus merci à la Mairie ».
Nadège Riradji
Ano Nadège