Depuis quelques mois, les restaurants de grillade se sont multipliés sur plusieurs avenues de la capitale tchadienne, N’Djamena. Les propriétaires affirment que c’est un business rentable. Ialtchad Presse s'est rendu sur le terrain pour faire le constat. Reportage.
Viandes grillées sur de grandes grilles en plein air, des odeurs alléchantes embaument les bords des avenues bitumées de la capitale tchadienne, N’Djamena. Du quartier Dembé, Chagoua, Habena, Ndjari en passant par Rond-point SNER puis Diguel, plusieurs restaurants de grillades sont alignés les uns après les autres sous un soleil ardent. Les Tchadiens et la consommation de viande grillée c’est une longue histoire d’amour. Pas étonnant que la prolifération de ces restaurants prend de l'ampleur : viande de bœuf, de chèvre, de mouton ou encore dromadaire sont dévorés à longueur de la journée et de la nuit jusqu’à minuit à certains endroits de la ville.
Axe rond-point Hamama. Hissène Blama est un jeune boucher et restaurateur âgé de 33 ans, affirme qu'il ouvre ses portes à 8h du matin, « je pars à l'abattoir à 5h du matin pour ramener les carcasses de 4 moutons. Je les nettoie puis la grillade commence dans l’attente de premiers les clients». Concernant l’achalandage, M. Blama poursuit, « Alhamdoulilah les clients arrivent tous les jours manger la viande grillée. Parfois si je débute le matin comme ça, j’arrête vers l’après-midi et la quantité de viande fraîche emmenée est dans la plupart des cas épuisée, au cas échéant je continue jusqu'à 23h avant de fermer».
Un peu plus loin, à l’agence de voyages d’Abéché. M. Goudja Abdramane la cinquantaine est lui aussi boucher et restaurateur depuis 20 ans. Il soutient que sa viande est toujours bien aimée à cause de la qualité des moutons qu'il sélectionne, « je me bats pour finir au moins 13 carcasses de moutons par jour ». Il ajoute, « les clients viennent demander la viande grillée pour leur petit déjeuner à partir de 7 heures du matin. Je suis sur cet endroit depuis 20 ans, je paie les taxes et le loyer qui me coûte 100 milles FCFA par mois » dit-il.
Axe Dembé-marché à mil. Brahim Seïdou Abdou travaille avec ses collaborateurs, il affirme que la viande grillée est le goût préféré des Tchadiens, « je vends le tas à 1000 FCFA et des oignons servent d’accompagnement ainsi que le piment rouge mélangé aux épices dont les bouchers restaurateurs ont le secret pour attirer la clientèle. Grâce à ce métier, je nourris ma famille et je subviens aux besoins de ses 4 épouses ».
Au bord des avenues des 3e, 5e et 6e arrondissements, les bouchers restaurateurs vendent des brochettes, des poulets braisés, etc., « les clients ne manquent pas », disent-ils heureux de faire leurs métiers et de gagner de l’argent.
Noël Adoum