La pluie se fait rare dans la capitale tchadienne, N'Djamena. Les récoltes ne seront pas au rendez-vous à l’allure où même durant le mois d’août, pique de pluie, il n’a pas assez plu. Les agriculteurs sont confrontés à un défi, celui de trouver d’autres façons d’irriguer leurs champs. La rédaction a rencontré des agriculteurs qui soutiennent que la saison avait mal commencé. Et tire aussi mal vers la fin. Reportage.
Les agriculteurs de certaines banlieues autour de N'Djamena, Toukra, Ras Al fil en passant par Koundoul, disent que les sols sont de plus en plus moins humides et les plantes ont du mal à produire. Notamment le maïs, le mil, l'arachide, etc. Dans la communauté des agriculteurs, certains ont perdu espoir, mais d'autres espèrent encore l'arrivée de la saison des pluies au mois de septembre.
Mahamat Saleh Bineye, un sexagénaire et père de 12 ans, cultive du mil, maïs et du gombo frais sur l'axe Ras Al fil- Koundoul affirme, « on a labouré, on s'est battu comme les années précédentes, mais on verra ce que Dieu fera ». Le manque des pluies fait incliner le mil vers le sol et se fane. Pareil pour le gombo frais, « il n'a pas du tout produit. C’est grâce à l’agriculture que je nourris mes enfants. Je vis ici depuis 16 ans. Avant je m'en sortais avec 6 à 7 sacs de mil, mais cette année, la saison pluvieuse est différente. Je n'espère même pas avoir 10 « koro » de mil ». M Bineye affirme qu'il n'a pas reçu l'aide du gouvernement notamment les engrais chimiques et des pesticides depuis qu'il travaille.
Mahamoud Goni, cultivateur âgé de quarantaines d'années espère que la saison de pluie n'est pas encore finie, « Dieux décidera, les mauvais moments ne manquent pas. Parfois, l'homme se plaint de ses récoltes, mais Dieu l'aide à s'en sortir avec plusieurs sacs du mil, mais parfois l'homme dit que la récolte est bonne et à la fin, il récolte peu ». Le maïs n'a pas beaucoup produit à cause du grand retard de la saison pluvieuse, a-t-il dit.
Saladine Djarma, agriculteur aussi craint la famine, « cette année la famine semble déjà visible dans notre pays. S’il a plu en province, le pays sera sauvé de la famine, mais s'il n'a pas beaucoup plu là-bas, on se dirige tout droit vers la famine ». Pendant le mois d’août, il y a eu que 2 ou 3 grosses pluies pourtant dans des années précédentes, il pleuvait normalement pendant ce mois. M. Djarma a perdu l'espoir, car depuis plusieurs semaines les pluies manquent les plantes fleurissent à peine et produisent, a-t-il souligné. « Je suis obligé de pratiquer la culture irriguée, j'utilise les eaux des pluies stagnées pour arroser certaines plantes telles que le gombo frais, l'oseille ainsi que l'arachide, mais je ne suis pas satisfait du résultat ».
Noël Adoum