Bilan de transition : Guerre et paix, guerre et guerre

Aoû 20, 2023

12 mois sur les 24 mois sont presque épuisés depuis que la seconde phase de la transition s’est enclenchée. Il ne reste plus qu’une année pour clore cette seconde phase de transition. En attendant les échéances électorales prochaines, quel est le bilan à mi-parcours?

Globalement il n’y a pas de grandes réalisations qui ont changé la vie des Tchadiens pour leurs faire sentir les prémices de la refondation du pays. Il n’y a que du « parlage » comme diraient les « tirailleurs sénégalais ». Il n’y a que de la politique « politicienne » dans un Tchad de plus en plus fragile. Le tout sur un ton guerrier du président de transition (PT), et un autre ton mi-moqueur mi-ironique de son Premier ministre.

Le premier, le PT Mahamat Idriss Deby s’est fendu d’un direct, sur la page Facebook de la présidence, en plein désert pour démentir, sur un ton guerrier, les nouvelles sur les combats entre l’armée tchadienne et la rébellion du Conseil de Commandement Militaire pour le Salut de la République (CCMSR) aux confins nord du pays. Dans ce qui se ressemble à une base arrière aux bâtiments climatisés, on voit le PT entouré de ses généraux, son Chef d’État-major, du chef des Renseignements généraux, du ministre de la Défense et de son puissant ministre et Directeur de cabinet civil, expliquant en Arabe locale les raisons de son déplacement. Et surtout affirmant attendre de pied ferme les rebelles. « Vous avez 2 options à votre choix. Si vous voulez la paix, la porte est ouverte. Si vous voulez la guerre, je vous attends ici à Kouri. », dit-il. Cela annonce une transition sur le pied de guerre et une paix qui s’éloigne, premier signe annonciateur, peut-être, d’une transition qui va s’éterniser.

Le second, le Premier ministre de transition (PMT) Saleh Kebzabo a démontré, il y a quelques jours lors d’une entrevue à nos confrères camerounais de la télévision Équinoxe que le bilan de la transition est négatif en esquivant la question, tout en reconnaissant la difficulté pour lui, de parler de bilan. D’abord, il récuse le titre « de principal opposant » au chef des Transformateurs Succès Masra, en ironisant sur son retour, le moquant, en le désignant de « communicant » et non d’homme politique. Ensuite, il a reconnu qu’il y a eu trop des morts le 20 octobre 2022 en qualifiant toujours la manifestation d’insurrection populaire. Enfin, il s’est lancé, pour justifier ce bilan négatif, en s’appuyant sur les 50 ans de guerre fratricide. Deuxième signe d’une transition qui va jouer, peut-être, les prolongations.

Entre temps, les Tchadiens sont fatigués de cette transition qui a un bilan négatif à mi-parcours. Parce que leur quotidien est difficile : pas de perspectives, pas d’électricité, pas d’emplois, mal gouvernance, inondations, guerre en perspectives, nominations claniques et fantaisistes, conditions du futur referendum contestées, etc. Alors qu’est-ce qu’il y a de positif sous la transition? Rien, sauf l’air que les Tchadiens respirent, mais jusqu’à quand? La perspective d’une guerre est presque inévitable d’autant plus que les voisinages sont en déliquescence. La guerre. Encore la guerre. Toujours la guerre et la guerre.

Bello Bakary Mana

  • AIMEZ / PARTAGEZ AUSSI LA PAGE IALTCHAD PRESSE
    1. Arts & Culture
    2. Musique
    3. Mode-Beauté

    -Vos Annonces sur le site Ialtchad Presse-

    1. Divertissement
    2. Sports
    3. Mon Pays