A peine 4 mois après une pénurie, une autre pénurie d’essence a commencé dans la capitale tchadienne, N'Djaména. La rédaction fait le constat ce 31 juillet. Reportage.
Des quartiers N’Djari en passant par Amriguebé, Moursal jusqu'à Farcha, une partie des stations-service sont fermées faute de carburant. Quelques rares stations-service sont ouvertes et servent difficilement les clients en file indienne constituée de mototaximan, des motocyclettes personnelles et des automobilistes. Les prix du litre en vente à la sauvette, dans certains quartiers, a doublé et même triplé. Une situation qui inquiète les citoyens.
C'est le cas de Mbaïgoloum Adrien. Il affirme être mototaximan. « La pénurie est réelle depuis hier dans la soirée. Plus d'essence depuis le matin. Le litre et demi est vendu à la sauvette à 2500 FCFA », dit-il. Selon lui, cette situation déplorable impacte négativement sur ses activités donc sur la poche du client. « Pas d'essence, le transport va augmenter et c'est le « bas peuple » qui paye le prix d'une mauvaise gestion organisée au sommet de l'État », a-t-il confié. Il invite les autorités à trouver une solution.
C'est aussi ce qu’affirme M. Bachir Al-Bouri. Il dit avoir fait pratiquement fait le tour de la capitale sans trouver de l'essence. Cette situation dramatique est inconcevable pour lui. « C'est inexplicable qu'un État pétrolier continue d'avoir la pénurie. C'est injustifiable. Il faut que cela s'arrête », a-t-il exprimé.
Pour Saleh Goudja, cette pénurie est artificielle. Elle est créée par les autorités de transition pour nous divertir et mieux nous contrôler, dit-il. « Cette manœuvre va s'arrêter un jour et les auteurs vont payer cher », a-t-il justifié.
Selon nos sources proches du ministère de pétrole, cette situation qui perdure en province depuis un mois est arrivée à N'Djamena. Elle est causée par l'acheminement frauduleux des carburants à la Centrafrique voisine pour être vendue à des prix plus élevés.
Abderamane Moussa Amadaye