La capitale tchadienne a enregistré hier dans la nuit du 22 au 23 juin une première grosse pluie pour ce début de saison pluvieuse. Cette pluie diluvienne a durablement touché une majeure partie du 5e arrondissement de N'Djaména. Reportage.
Contrairement aux années précédentes, le 5e arrondissement de N'Djaména a été cette fois-ci considérablement inondé. Une partie de l'axe bitumé reliant le quartier Amriguébé-Ridina qui passe par l'Université Roi Fayçal s'est transformé un marigot. Les ruelles sont à majorité impraticable, la boue est partout et les caniveaux non curés sont engloutis.
Le désastre, c'est à Ridina. Plusieurs maisons se sont écroulées, plus de 10 maisons se sont retrouvées par terre a dit le maire du 5e arrondissement, Saleh Goudja Mallah. Toujours selon lui, ce dégât est dû au blocus du canal qui est en réhabilitation. « Hier, nous avons enregistré une grosse pluie, les eaux ont stagné à cause du blocus du canal qui est en réhabilitation. Les eaux ne s’écoulent pas et ont créé d'énormes dégâts. Le bilan est en cours », a-t-il dit. Il rassure la population de sa circonscription que bientôt tout rentrera dans l'ordre et les victimes seront indemnisées. Il invite la population à la patience, à se rapprocher de leur commune et à ne pas être brutale. « L'entreprise Encobat doit cesser ses travaux en afin de minimiser les dégâts ».
Quelques victimes rencontrées sur places ont exprimé leur désolation à notre micro. C'est le cas de Ali Malloum Nour a qui affirme que 5 chambres et la clôture de sa maison sont écroulées. « Il nous reste qu'une seule chambre pour plus de 6 familles. Nous n'avons ni de lit, ni de drap, ni habits. Tout est dans l’eau », a-t-il déploré d’un triste. Il dit être étonné par le silence méprisant de la société responsable de la réhabilitation du canal. « Aucun membre de cette entreprise n'est venu nous consoler, alors qu'ils avaient sciemment bloqué le passage de l'eau ». Il soutient qu'il va attaquer en justice cette société pour la reconstruction de sa maison. De même, Acheikh Ibrahim Charfadine est aussi victime. Il déplore l'écroulement de plusieurs chambres, la perte des documents administratifs, etc.
Sur les lieux, une association s'est mobilisée pour assister les victimes. Moussa Idrissa Abakar, président de l'association « Debout et à l'ouvrage », dit que son organisation est là pour soutenir la population. « Nous leur donnons un coup de main pour récupérer leurs objets récupérables, les déplacés, etc. Nous invitons les organisations humanitaires et les personnes de bonnes volontés à faire la même chose ».
Abderamane Moussa Amadaye