Une mission de l’association Nouvelles initiatives pour le développement agropastoral (NIDAP) a séjourné du 16 au 19 juin 2023 dans le canton Zisoro département de Fitri, province du Batha, a permis à l'équipe de découvrir l’état catastrophique du système éducatif dans cette zone. Reportage.
Le canton Zisoro compte 52 villages situés au bord du Lac Fitri où vivent des agriculteurs et des éleveurs en majorité des jeunes âgés entre 15 à 35 ans. Parmi ces villages, 9 sont oubliés par le ministère de l’Éducation. Il s’agit des villages Boubtogo, Safa, Dougna, Goubouchou, Rokéré, Malana Daga et Mafé.
De Daga à Mafé en passant par Siyalla Gamsa jusqu'à N'garé des infrastructures scolaires de base sont presque inexistantes. Des salles de classe sont fabriquées en banco et d'autres en terres battues construits par les parents d'élèves.
Abdoulaye Kaidallah président de l'association de parents d'élèves (AP) de Siyallah Gamsa explique, « nous avons deux salles construites par les parents, dans la première salle CP1 et CP2 partagent le même tableau et CE1 et CE2 font la même chose ». Selon lui, malgré cette absence d’infrastructure adéquats, 170 élèves sont inscrits pour l'année 2022-23. « Il y a effectif de 105 garçons et 65 filles, dont 130 sont admis en classe supérieure et 40 vont redoubler leur classe ».
M. Kaidallah affirme que les maîtres communautaires sont payés à 25 000 FCFA grâce à la contribution des parents. « Nous sommes des Tchadiens comme les autres Tchadiens, nos enfants ont droit à l'Éducation comme les autres enfants tchadiens ». Toujours selon M Kaidallah, les maîtres communautaires recrutés par l'État ne suffisent pas. Ils servent seulement dans les grands centres (Ati et yao).
M. Mahamat Gada Haroun, président de l'association NIPAD confirme que dans ce canton, il n'y a pas d'école ni des infrastructures socio-économique et culturelle. Il estime que l'État devait construire des écoles dans tous les villages et ferriques du pays mais malheureusement d'autres localités sont discriminées. « Lors de la tournée de président de transition, les hommes politiques ont demandé seulement le désenclavement de Yao. Pourtant d’autres problèmes existent. Ils sont visibles. Par exemple : les écoles, les centres de santé, les aménagements de pistes rurales, etc. »
Ousmane Bello Daoudou en reportage dans la région du Batha