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La CNDH dénonce les massacres au sud du pays

Mai 18, 2023

Le président de la Commission National des Droits de l'Homme (CNDH) Mahamat Nour Ahmed Ibédou a organisé un point de presse ce mercredi 17 mai dans son bureau situé au quartier Amriguébé dans la commune de 5e arrondissement de la capitale tchadienne. Dans sa déclaration, il a dénoncé les évènements inquiétants qui se sont survenus au sud du pays. Reportage.

Le président de la CNDH Mahamat Nour Ahmed Ibédou affirme que la Commission Nationale des Droits de l'Homme (CNDH) est profondément horrifiée par des tueries qui ont endeuillé une fois de plus, des familles tchadiennes. Il ajoute, « le mardi 16 mai, les habitants de deux villages des départements de la Nia Pendé et des Monts de Lam dans la province du Logone oriental ont été massacrés de manière cruelle et les rares rescapés n'ont trouvé leur salut qu’en fuyant en brousse. Ces tueries inadmissibles, exécutées de façon méthodique, qu'elles sont perpétrées souvent sur des femmes et des enfants », a-t-il déploré. La CNDH estime que les images insoutenables publiées sur les réseaux sociaux, le pays entier a presque été témoin d'actes ignobles et d'une barbarie inhabituelle.

La CNDH interpelle le Gouvernement tchadien afin que des enquêtes diligences soient faites et que tout soit mis en œuvre pour que de tels massacres ne puissent plus avoir lieu dans notre pays. Ces massacres, en cette période de transition, fragilisent le tissu social, déjà sérieusement malmené par les conflits intercommunautaires et conflits agriculteurs-éleveurs récurrents, doit impérativement constituer la priorité du gouvernement de transition.

La CNDH fait remarquer qu'une politique d'un gouvernement de transition doit être axée sur la recherche de la cohésion nationale, du vivre- ensemble entre les communautés tchadiennes, dont la diversité est comme une richesse. Selon M. Ibédou, il faut que les décideurs politiques usent de tous les efforts afin de mener la transition vers des élections transparentes et apaisées. Cela n'est possible qu'avec la construction impérative d'une politique qui a pour objectif de construire une société tchadienne homogène et dont les membres cultivent l'esprit de tolérance. La CNDH suggère au Gouvernement, « la création d'une force mixte tchado- centrafricaine permanente, à l'image de celle créée à l'est du pays, afin d'éradiquer ce phénomène de banditisme transfrontalier et mettre un terme à ce genre de massacres gratuits et barbares ».

La CNDH se félicite de la collaboration entre le Tchad et la Centrafrique dans la lutte contre le grand banditisme de part et d'autre de la frontière commune, collaboration qui s'est traduite récemment par l'incursion en territoire centrafricain des forces armées tchadiennes en vue de neutraliser les présumés auteurs de ces tueries, a-t-il martelé.

Enfin, la CNDH émet le vœu que cette coopération entre nos deux pays puisse s'inscrire dans le long terme afin de nettoyer définitivement la zone des criminels et autres bandits de grand chemin.

Noël Adoum

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