En prélude à la journée internationale des sages-femmes qui sera célébrée demain au Tchad, l'Association Tchadienne des Sages-femmes et Maïeuticiens (ATSFM) a fait un don de sang au Centre National de Transfusion sanguine situé dans la commune du 2er arrondissement de N’Djamena. Reportage.
Ils sont plus de 30 sages-femmes et maïeuticiens accompagnés de leurs enfants à investir ce matin le local du centre national de la transfusion sanguine. Rita Dougssa, sage-femme et coordonnatrice du projet Oasis affirme qu'elle donne son sang ce jour en prélude à leur journée qui sera célébrée demain. Pour elle, ce geste consiste à inciter la population à faire autant. « Parce que le don de sang est très important surtout pour la mère et l'enfant. Ici au Tchad, nous les femmes, nous pourrons perdre beaucoup de sang à la suite d'hémorragie post-partum en termes simples, du saignement excessif après l'accouchement », dit-elle. Selon la coordinatrice, cette situation est difficile et insoutenable, « après quand nous venons dans les banques de sang, elles sont vides », a-t-elle souligné. Elle soutient que par ce geste, elles veulent inciter la population à donner du sang, « ce n'est pas quelque chose de difficile ni d'extraordinaire, mais c'est juste pour sauver des vies ». Elle explique qu’au Tchad, il y a un taux de mortalité record à la suite d’accouchement dû généralement à l'hémorragie post-partum. « J'invite les Tchadiens à faire du clin de sang et à encourager nos mamans, nos sœurs et filles à faire des consultations régulièrement pour lutter contre ce fléau ».
Abani Adoum Daoud donneur de sang et enfant d'une sage-femme souligne qu'il accompagne sa mère pour faire un don de sang afin d'honorer la femme qui lui a donné vie, éduquer dès son bas âge. « C’est une manière de remercier ma mère et de l'encourager dans ce qu'elle fait. J'ai donné une pochette de sang aussi pour sauver la vie de mes frères tchadiens en situation de détresse. J'invite les Tchadiens à faire autant », a-t-il lâché avec beaucoup d'émotion.
Pour Salamtou Ibrahim Godi, présidente de l'ATSFMT, le taux de mortalité maternelle et néonatale au Tchad est très élevé, « nous avons plus de 860% de naissances vivants », dit-elle. Elle poursuit, « la première cause de cette mortalité est dû à l'hémorragie post-partum. Il est difficile d'avoir du sang lorsque ces femmes perdent du sang lors des accouchements. Et nous en tant que sage-femme, notre rôle est de sauver des vies et sauver de vie ne veut pas dire enlever seulement l'enfant, mais poser des actes salvateurs. C'est pourquoi nous avons décidé de donner du sang pour sauver de vie. Une poche de sang donnée, une vie sauvée ». Elle indique que plusieurs activités ont été effectuées avant cette activité, « des ateliers scientifiques, de sensibilisation dans les féeriques aux alentours de N'Djamena, à la maison d'arrêt de Klessoum, des renforcements de capacité des sages-femmes, etc. ». La présidente a martelé que 2 semaines durant, elles ont sensibilisé les femmes sur la nécessité d'accoucher à l'hôpital et de se faire suivre durant leur grossesse.
Rappelons que la journée internationale de la sage-femme est célébrée le 5 mai de chaque année afin de rendre hommage aux sages-femmes pour leur travail et de promouvoir la sensibilisation aux soins essentiels qu’elles offrent aux mères et aux nouveau-nés. « Ensemble à nouveau, de l'évidence à la réalité » est le thème mondial retenu pour cette année. Et au niveau local, il est retenu, « sages-femmes promouvoir les soins respectueux et humanisés dans les maternités ».
Abderamane Moussa Amadaye