Le syndicat national du secteur de gaz (SYNASEG) a dénoncé lors d’une conférence de presse cet après-midi, 3 mai la pénurie du gaz butane.
Mahamat Moussa Guidam, président du SYNASEG a déclaré que malgré les moyens conséquents débloqués par le gouvernement tchadien pour contrecarrer la pénurie en cette période de maintenance de la raffinerie de Djarmaya « aucune mesure n'a été prise en amont », a-t-il dit. Il affirme que son organisation a alerté les autorités depuis plus de 3 mois de cette situation embarrassante qui allait surgir, dit-il. « Aujourd'hui nous considérerons que cette pénurie est artificielle et savamment orchestrée par certains individus ». Il estime que le gaz importé est assuré par un seul marketeur Gazcom, « c'est ce qui a provoqué la pénurie à N'Djamena et dans le Tchad profond ». M. Guidam soutient que depuis deux jours la situation s'est améliorée, « mais cela ne veut pas dire que le problème est résolu. Tant que le monopole d'importation n'est pas levé. La situation risque de perdurer », dit-il. Il ajoute, « nous interpellons les autorités de faciliter l'importation à tous les marketeurs qui ont de la capacité financière, technique et logistique ».
Selon lui, le regroupement des marketeurs pour l'importation du gaz favorisera une concurrence et permettra à la population d'avoir du gaz sans tracasserie et évitera la pénurie. Le Président du SYNASEG déplore également le silence des membres du gouvernement face à cette situation, « aucune explication lucide n'a été fournie, ni par le ministre Le Bemadjiel moins encore l'ARSAT », a-t-il déploré. Il poursuit, « malheureusement le ministre du Pétrole a fait une sortie ratée pour affirmer que le gaz existe. Je lui demande de sortir de son bureau climatisé pour aller visiter les centres de gaz avant de se prononcer. Le gaz n'existe pas en province sauf à N'Djamena et ça aussi c'est ces deux derniers jours », dit-il.
Le SYNASEG exhorte le gouvernement à introduire tous les opérateurs économiques présents au Tchad qui une capacité économique, technique et financière d'importer le gaz. « Le Tchad bien avant l'exploitation de son pétrole, c’étaient les opérateurs économiques qui importaient le gaz. Alors que maintenant, nous avons le pétrole et la situation se détériore. Cela veut dire qu'il nous manque une bonne politique de distribution », a-t-il lâché. Il invite le gouvernement à mettre en place un organe chargé de superviser l’importation du gaz, sa réception pour un partage équitable, dit-il. Il propose aussi la mise en place d'un comité impliquant les personnes concernées notamment les techniciens du ministère, les marketeurs, le syndicat, etc. afin de trouver une issue à cette crise.
Abderamane Moussa Amadaye