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Fédéralisme et zones économiques, le débat est lancé

Jan 28, 2023

Le Bloc Fédéral a organisé ce 28 janvier une conférence-débat sur le thème, « Les enjeux fonciers des zones économiques spécialisées dans le contexte du référendum en faveur d'un Tchad fédéral ». Reportage.

Le Centre d’Études et de Formation pour le Développement (Cefod) a servi de cadre d'échange de cette conférence-débat. C’est en présence de plus d'une cinquantaine de participants que le débat a été ouvert. Le panel était composé de 5 leaders politiques et de la société civile. Il s'agit de l'ancienne ministre Mme Lucie Béassoumda et présidente du Parti pour la Démocratie et l'Indépendance Intégrale (PDI), de Bédaou Oumar Caman membre du Bloc fédéral, de Baniara Yayona porte-parole de ce bloc et de Noubathessem Jonathan.

m. Bédaou Oumar, estime qu'il faut nettoyer le système mis en place par le défunt Maréchal Idriss Deby Itno. Selon lui, les Itno ont instauré un système nuisible à abattre. Et qui depuis l'arrivée du Mouvement Patriotique du Salut (MPS) au pouvoir, les proches au régime se sont livrés à l'accaparement des terres. « Aujourd'hui, ils le font avec des fusils. Ils veulent donner des espaces à des expatriés, quand ces derniers vont partir, ils les prendront pour l’offrir aux leurs », dit-il. M. Oumar estime que le pétrole du Tchad n'a servi qu'à acheter des armes sans servir la population locale moins encore les Tchadiens. « La solution au problème du Tchad, c'est le fédéralisme », a-t-il déclaré.

Mme Lucie Beassemda soutient qu'ils sont réunis pour débattre sur la question des zones économiques spécialisées créées par le gouvernement de transition dans un contexte où le pays prépare le référendum sur la constitution et la forme de l'État. Elle estime que la création de cette zone à des impacts sur les populations à Moundou. Elle estime que cette question n'est pas une priorité, c’est un processus d'accaparement ne respecte pas la loi. « Il faut un processus qui implique la population et qui prenne en compte aussi l'impact environnemental. Ces deux conditions ne sont pas réunies. Il y a un forcing des partenaires pour installer manu militari les industries ». Toujours selon elle, le nouvel organe pour l'organisation de référendum est biaisé, « on a mis d'abord la structure en place et nous avons appris que le processus est en marche. Cela ne respecte même pas l'esprit du DNIS qui devrait être égalitaire ». Elle signale qu'ils ne vont plus se laisser faire, « désormais nous engageons le débat et cela ne va pas s'arrêter là ».

Pour Baniara Yoyana, porte-parole du bloc, des actions de terrain seront menées pour que les Tchadiens comprennent le jeu du régime. Les Tchadiens sont fédéralistes, même le Tibesti est marginalisé, ses terres sont convoitées pour être accaparées. Aujourd'hui, cette province veut aussi le fédéralisme, dit-il. Des campagnes de sensibilisations seront faites sur l'ensemble du pays, dans toutes les langues pour que la population puisse décider de son devenir, a rajouté M. Klamong So Nguétour, secrétaire général de l'Union pour la République Démocratique au Tchad (URDT), « la fédération correspond aux réalités du pays. Le système néocolonial imposé par la France est le cancer du Tchad. Tous les régimes qui se sont succédé ont perpétué ce système où un seul clan profite sur le dos des autres. Il faut passer au fédéralisme, pour éviter le pire », dit-il.

Abderamane Moussa Amadaye

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