jeudi 28 mars 2024

Conséquences du conflit Tchdo-tchadien sur la vie du pays !

Written by  Déc 05, 2006

L’homme est par essence un animal politique disait Aristote. Il est impliqué d’une manière ou d’une autre dans le système politique de son pays. Vu qu’il ne peut en aucun cas se soustraire de la vie politique de son pays il subit directement ou indirectement ses conséquences.

Mais posons-nous la question quels sont les impacts de ce conflit qui a perpétué tant de massacres dans notre pays ?

Le conflit fratricide qui mine le Tchad depuis 1965 a entraîné une distorsion entre la théorie et la pratique politique. Partant de ce conflit, la politique est devenue au Tchad l’instance suprême du déploiement de la violence, de la genèse, d’une crise sociale presque institionnalisée. Cela a complétement faussé la base de cette activité. L’aversion de certains acteurs politiques à l’égard des autres fait que les activités politiques ne sont pas destinées aux ayant droits mais à des élites claniques tribales, régionales, ou militaires qui ne ménagent aucun effort pour la destruction de l’autre. C’est pourquoi depuis 1960 tous nos gouvernements ont échoué dans leur mission. Il semble que le sens même de détenteur de pouvoir  échappe à nos dirigeants. Pour tous nos gouvernements, la détention du pouvoir ou d’une fraction du pouvoir signifie: l’enrichessement et la liberté d’en jouir, le plaisir de commander et de se faire obéir sans retenue. Le pouvoir devient le moyen de tuer ou de tirer vengeance. Le pouvoir est aussi un patrimoine pour certains. Les crières de nomination à des postes de responsabilités sont souvent: le clientélisme, le tribalisme, et le militantisme de base. Cela fait que l’administration publique devient de plus en plus une médiocrité où règnent l’incompétence, l’irresponsabilité et le népotisme. Bien que toutes activités politiques se traduisent par une lutte pour le pouvoir, les hommes politiques tchadiens ont à l’idée: qu’en matière de lutte politique, ” c’est la fin qui justifie les moyens ” et ” tous les moyens sont bons pourvu qu’ils soient efficaces .”
Beaucoup ne savent pas que la fin de toute activité politique est la dignité de l’homme et, les moyens qu’ils utilisent, sont des entorses qu’ils donnent à la cohésion sociale en dressant les tchadiens les uns contre les autres par la manipulation de la population. Dans un pays comme le Tchad, les manipulations politiques sont suicidaires. Il n’est pas bon que les mensonges, les tricheries, les fourberies et les réprimandes sont souvent l’arme du politique pour le regime. Tout cela, peut se comprendre du simple fait qu’il n’y a jamais eu une élite politique préparée pour gouverner notre pays le Tchad. Mise à part le premier président Tombalbaye qui a accédé au pouvoir par la voie des urnes ( semi-démocratie ), tous les autres chefs d’Etat et leur suite se sont imposés au peuple tchadien par les armes. Or dès qu’une ethnie ou une élite prend  en otage un pays par les armes, l’hégémonie s’installe, les biens sociaux commencent par circulent de manière irrégulière. Des soulèvements s’ensuivent. La violence devient le moyen de communication de l’élite au pouvoir pour la protection des ses acquis. Alors on débouche sur des drames. C’est pourquoi, la souffrance du peuple tchadien dans cet imbroglio des hommes politiques reste une constance dans le temps. Vu les manoeuvres, les blessures morales et physiques que se donnent ces politiciens, la politique devient de plus en plus une des activités immorales et les plus cruelles au Tchad. De tout temps, les rêves des dirigeants comme nous l’avons décrit n’ont été de tuer des intellectuels ou des innocents gênant par l’intermédiaire d’une police politique qui utilise des méthodes et des moyens que la morale sociale désapprouve. Alors, des technocrates, pour leur survie sont obligés de céder la place à une élite des politiciens immatures. Ces politiciens et ces guérilleros perétuent des répressions de plus en plus sauvage qui endeuillent le pays et ce faisant affaiblit les forces du progrès. Cette pratique politique aberrante comprime le peuple tchadien dans les méandres d’une misère physique, morale, matérielle et surtout intellectuelle de plus en plus révoltante. C’est pourquoi désormais, le devenir politique du Tchad dépend de ce climat de révolte. Cependant, on ne peut construire un pays par les armes. Le  comportement perfide de ces politiciens et la loi de la jungle qui règnent sur la scène politique ont perpétué depuis 1960 à ce jour une ”politicaillerie” notoire au Tchad.
La masse populaire, lasse des duperies, des spoliations et surtout de la versatilité incurable de ces politiciens se désintérressent davantage des affaires publiques tchadiennes est toujours trouble, la France a transformé en maintenant parallèlement au pouvoir central une rébellion qui peut à tout moment renverser la situation si le pouvoir central ne défend pas ses intérêts.
Avec les quarante ans de domination du monopartisme au Tchad, les acteurs politiques ont actuellement assez de problèmes pour mener à bien le jeu politique dans le contexte de véritable multipartisme pour diriger ce grand pays.  Certains partis politiques ne ressembles qu’à de simple clubs électoraux et les autres sont souvent au palais pour critiquer l’autre.

I – Sur le plan économie:
Sur le plan économique, l´échec du politique a eu aussi de répercussions sur l’économie du Tchad. Mise à part la gabegie et l’ostracisme intitionnalisés, partant de ce conflit, les dirigeants du Tchad ont eu du mal à comprendre que l’Etat est une continuité en ce qui concerne les projets de développement. Souvent, il est remarqué que: dès qu’il y a changement de régime, presque tous les projets en cours s’arrêrent. Ensuite, une bonne partie de financement ou de revenus de ces projets disparaît. Enfin, tout ce qui arrive dans les prochains jours change de direction s’il n’est pas destiné à la région privilégiée par le régime ou a du mal à s’implanter puisqu’il ne profite pas aux siens. Sans pré-enquête, ou étude du milieu des projets et usines ont détournés de région destinées pour certaines régions privilégiées par le régime. Aujourd’hui, nous assistons à la faillite de tous ces projets et usines. La conséquence directe de cette manière de faire est que l’argent qu’on a mal investi dans le développement économique du pays coûte à la communauté nationale une sévère régression. De plus, depuis 1975, les changements de régimes se font toujours par les armes donc par la violence. Chaque changement détruit une bonne partie du potentiel économique. Par ce fait les bailleurs de fonds ont peur d’investir au Tchad et même les nationaux préferent investir à étranger que dans leur propre pays.
En somme, cette situation de guerre qu’a connu le Tchad, a été négatrice de son essor économique.
Beaucoup de projets de développement ont été détournés de leur but. Elle a réduit considérablement le nombre des travailleurs au Tchad et a généralisé l’incompétence et la médiocrité dans l’administration publique. Cette guerre a aussi détruit les richesses et les moyens de production de ces richesses ou a longtemps bloqué ou empêché exploitation de sa richesse naturelle.

2- Sur le plan culturel:
Sur le plan culturel, ce conflit armé qui a conduit collectivement les tchadiens à des massacres ignoble a eu des répercussions néfastes sur le plan culturel. La guerre de 1979 s’est préparée lentement et longuement car les rebelles ont mis au moins treize ans au maquis avant d’arriver au pouvoir. Dans la masse paysanne de la zone par exemple septentrionale il s’est développé à partir de 1965 une culture de violence qui a atteint son paroxysme en 1975 avant de dégénérer en 1979. Depuis cette date, la population tchadienne est dominée par une culture de violence. Cette situation de trouble qui a très tôt poussé la population du nord à s’attacher aux pays arabes fait que celle-ci est dominée par la culture arabe alors que celle du sud est imprégnée de la culture franco-chrétienne.

3- Sur le plan intellectuel:
Sur le plan intellectuel, ce manque de nationalisme et l’aversion de certains commis de l’administration à l’égard de la masse juvénile ont fait plusieurs bourses d’études ont été gêlées. Leur mauvaise volonté de ne jamais se faire suppléer par une élite bien instruite a été très tôt affichée. C’est pourquoi les structure de formation des jeunes n’ont pas été développées et les quelques rares qu’on a pu instaurer sur le territoire sont laissée-pour-compte et connaissent en ce moment d’énorme difficultés. Par exemple l’université du Tchad actuelle université de N’Djaména a été créée qu’en 1971. Les anciens bâtiments de l’institut des sciences humaines qui ont abrité ce haut lieu de savoir font aujourd’hui une grande honte au pays et surtout à la jeunesse tchadienne, qui ont découvert les autres universités dans le reste du monde. Conçus pour mille place à l’époque, les infrastructure sont aujourd’hui dépassées. A l’instar des autres universités créées à la même époque que celle du Tchad qui accueillent aujourd’hui plus de treize mille étudiants et forment jusqu’au troisième cycle, celle du Tchad n’accueille que quatre mille étudiants et ne forme jusqu’en licence et maîtrise.
Comment expliquer cette situation à la jeunesse tchadienne ?
Depuis 1971, n'accède à l'université du Tchad ( actuelle université de N'Djamena) que des bacheliers des parents pauvres. Car les bourses d'études à l'étranger sont disponibles pour les  bacheliers privilégiés par le régime. La masse estudiantine est aussi à dominante sudiste à l'époque. En octobre 1979 la première tranche de financement de la construction de l'université du Tchad aurait été bouclé. Parvenue à N'Djamena sous le fameux GUNT, cette somme a été dilapidée. parce que la construction d'une université francophone avantagerait que les sudiste. Depuis lors on ne parle même plus de la nouvelle construction d'une université au Tchad. Actuellement l'accès à cette université est devenu très sélectif y compris dans les instituts.
Avec le repli de chacun dans sa zone, certaines régions du nord ont été défavorisées dans le domaine de l'éducation en langue française. Pour pallier ce manque du personnel enseignant, les instruits en arabe ont été obligés de dispenser des cours en arabe. Ainsi il s'est encore accentué le dévoloppement des écoles coraniques par conséquent de la culture arabophone. Au sud, des écoles francophones laïques se sont proliférées. Ainsi, deux tendances culturelles à vision hégémonistes se disputent âprement le terrain au Tchad. C'est pourquoi en ce moment on a des difficultés pour parvenir à un mixage culturel. Or, la possibilité d’une vie sociale pacifique résulte d’une acculturation réussie. Voilà également l’un des facteur qui exacerbe ce conflit car l’homme se comporte tout à fait naturellement souvent selon sa culture.

4- Sur le plan Morale:
Sur le plan morale, le Tchad a connu deux phases de développement moral: la morale de paix ( 1960-1965 ). Bien que la cohésion sociale ne fut jamais parvenu à un degré satisfaisant, la population tchadienne ignorait la guerre pendant cette époque.
Ensuite, de 1966 à nos jours il s’est développé une morale de guerre qui, aujourd’hui fait des ravages parmi les populations civiles du simple fait que ”quand une société entre en guerre, elle change de code moral”. Ce changement n’est pas sans conséquences. La situation de guerre que le Tchad a connu dès 1965 a laissé des conséquences morales telles que, l’abandon d’un code moral de paix au profit de celui de la guerre fondé sur une solidarité de violence. Par exemple en 1979, les relations de confiance, d’amitié, de voisinage ou de toute autre affinité sociale ont été systématiquement brisées par des assassinats dans certaines régions. Les débridement sont devenus une sorte de distraction collective chez certains peuples. ”On est passé du sentiment de haine à un délire hallucinatoire de perpécusion. Or ” un homme qui abuse de son prochain se place dans un état de perpétuelle inquiétude et de malaise général. Il se comporte sans se rendre compte comme un accusé et est constamment en position d’attaquer”. C’est pourquoi les crimes sont devenus des choses banales pendant et après la guerre. De ce fait, certains citoyens qui ont vécu ces atrocités ou qui ont été des tortionnaires ont actuellement du mal à s’insérer dans la société correctement comme il le faut. Ce qui, dans cette situation afflige est que: ce sont des jeunes enfants volontairement ou par la force des choses dans l’armée ont été constamment drogués. Les démobilisés actuellement de l’armée, ceux-ci sont devenus un danger public.
En poussant les paisibles citoyens à ces massacres irreversibles, les hommes politiques ont contribué à saboter pour longtemps tout espoir de coexistence nationale et à détruire l’âme de certains citoyens ou leur avenir. D’autres qui, après ces événement douloureux de 1979,1980,1982,1990 et jusqu’aujourd’hui ont pris le chemin de l’exil sont devenus des exilés perpétuels partout à travers le monde.
A l’instar d’Auguste Comte qui compare l’organisme social à l’organisme humain, il parait évident que ce conflit a complétement saboté la personnalité morale de  l’Etat tchadien en construction, car Jean Piaget qui a étudié la psychologie de l’enfant nous fait comprendre qu’il y a des étapes très importants dans la vie de l’enfant qu’il ne faut jamais perturber à savoir la vie: la vie utérine de l’enfant, l’âge de trois ans qui correspond à la crise d’opposition, l’âge de onze à treize ans chez la fille, treize à quinze ans chez le garçon qui est l’âge du narcissisme, et enfin l’âge de six sept à dix neuf qui est celui de la crise d’originalité juvénile. Or, tous ces moments importants de la vie de l’Etat tchadien ont été secoués par des crises de guerre. C’est pourquoi la population tchadienne devient de plus en plus violente, violence imposée par une élite qui a imposé sa morale clanique à toute la population tchadienne. Or, la morale qui est une des composantes de toute société. Elle se révèle comme la force vitale de l’organisation sociale.

5- Sur le plan Psychosocial:
Conséquences sur le plan psychosociales, depuis 1965, les chroniqueurs se sont simplement contentés d’évaluer les dégâts humains et matériels de ce conflit. Nul jusqu’ici ne s’est  préoccupé de ses conséquences psychosociales. Ce n’est pas un secret, notons que de 1965 à 1979, homme sudiste est perçu en milieu septentrional comme un conquérant. Les propagandes anti-sudistes du FROLINAT, n’ont fait que dresser les citoyens contre les autorités centrales.
La faiblesse de la représentativité de l’Etat au nord a occasionnée l’attachement de certaines régions soit à la Libye soit au Soudan soit au Nigeria comme le témoigne d’ailleurs, beaucoup de documents. C’est pourquoi, aujourd’hui on traite d’”étrangers” certains tchadiens parce qu’ils ont été instruits en arabe ou en anglais. Pendant la période rébellion au nord une partie des hommes était occupés au maquis. Cetains enfants ont reçu une éducation mono-parentale. D’autres ont été élevés en milieu extra-familial. Quelques autres ont assisté à des drames (incendie des villages, fusillade des parents, exposition des corps des rebelles tués au village ou dans le quartier d’une ville ont appris aussi que leurs parents seraient tués au maquis par des sudistes ou par des nordistes.
Alors ces enfants nés dans la guerre ont grandi dans un climat de frustration, de haine ou de violence. Comment s’étonner aujourd’hui de la violence ou de la revanche de cette génération une fois parvenue à conquérir ce pouvoir qui les a tant réprimé?

Avec la désagrégation de l’armée nationale et les recrutements anarchiques des soldats par des protagonistes tous les cambrioleurs des grandes villes sont devenus des combattants. Ayant raté leur éducation de base et n’ayant reçu aucune formation militaire, cette catégorie qui est venue renforcer la première n’a ni de respect pour les personnes âgées, ni de sentiments pour autrui, ni de crainte pour ce qui appartient à l’Etat. L’Etat c’est d’abord eux parce qu’ils ont combattu ou parce qu’ils ont vaincu l’autre. Donc, il faut le traiter comme tels. C’est pourquoi au lendemain de la guerre civile, une dictature de fer s’est instaurée sur la population tchadienne. Elle a complétement broyé tous les germes d’une cohésion sociale par une politique austère à l’égard de certaines ethnies dans le pays.
Dans les campagnes, la belle époque ou l’éleveur gardait ses effets chez l’agriculteur et celui-ci lui confiait aussi son bétail est révolue.
Dans l’administration publique, des bras valides, enrôlés dans l’armée causent en ce moment assez de problèmes. Pendant la guerre ils ont été de tout temps drogués. Dans les grandes villes, la méfiance des uns à l’égard des autres tient la population en haleine. Cette méfiance amène les agents au niveau des services et les élèves et étudiants au sein des établissement à se regrouper par affinité régionale ou confessionnelle.
Partant de ce conflit qui pousse les leaders à conquérir le pouvoir par les armes, on parle des régimes politiques au Tchad en terme d’ethnie. Ainsi chaque groupe ethnique qui parvient au pouvoir se croit supérieure aux autres et tent d’établir sa domination par la violence. C’est pourquoi, actuellement, beaucoup de tchadiens ne sont pas fiers les uns des autres.

En somme, cette guerre a fait assez de dégâts sur le plan psychosocial. Beaucoup des leaders ne se rendent pas compte que le rétablissement de ces dégâts psychosiaux accasionnés par la guerre est aussi une bataille que l’Etat  doit nécessairement remporter. Car 40 ans après cette jacquerie, les gouvernements ont à gérer la vie d’une génération née dans la guerre, grandi dans la guerre donc habituée à la violence.
Cette triste réalité qui a amené les tchadiens à utiliser toutes les tactiques les plus inhumaines peut nous amener à penser à l’impossibilité de solutions à ce conflit et nous laisser gagner par le désespoir. Mais tout désespoir doit-être écarté car l’oblitération d’un conflit fratricide est une simple question d’organisation politique intelligente entre les acteurs sociaux et surtout de la bonne volonté des détenteurs du pouvoir. Même si nul ne peut prétendre solutionner une fois pour toute ce conflit, nous envisageons trois catégories de solutions à savoir:

-     solution d’ordre purement politique et morale;

-     solution d’ordre administratif;

-     et enfin solution d’ordre socio-économique.

Hier comme aujourd’hui, toujours les violations des droits de l’homme et la terreur comme méthodes de gestion de l’Etat tchadien.
Les auteurs de toutes les exactions commises sont, dans leur grande majorité des cas connus ou susceptibles d’être identifiés grâces aux nombreux indices fournis par les victimes, les parents des victimes ou des témoins; mais, ils continuent de jouir d’une totale impunité.

Ou va le Tchad au 21ème siècle ?
Le Tchad ! Encore le Tchad ! Toujours le Tchad !

Gaya – Ple Seïd

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