Allés dans le cadre de la sensibilisation de la gestion de 5% des revenus pétroliers, 11 membres de la coordination exécutive du Collectif des Organisations des Jeunes du Chari-Baguirmi dont leur président Abdelkadre Djibia ont été mis aux arrêts le samedi dernier à Bousso, chef-lieu du département de Loug Chari par les autorités de cette localité. Contacté par la rédaction, le président du Collectif des Organisations des Jeunes du Chari-Baguirmi Abdelkadre Djibia donne la cause de leur arrestation. Reportage.
Quelques semaines après l'Assemblé Générale organisée par le Collectif des Organisations des Jeunes du Chari-Baguirmi concernant la mauvaise gestion de 5% des revenus pétroliers de cette province qui coule depuis 9 ans dont la présidence est assurée par le sultan du Chari-Baguirmi Mbang Hadji Woli. Joint par téléphone, le président du Collectif des Organisations des Jeunes du Chari-Baguirmi Abdelkadre Djibia déclare que, c'est de l'acharnement contre eux parce que les autorités à la solde du sultan Mbang Hadji Woli les ont arrêtés sans aucune preuve à l'appui. Il affirme qu'ils ont organisé leurs activités le samedi matin à Dourbali et Mandelia dont l'objectif est de sensibiliser la population concernant la mauvaise gestion de 5% des revenus pétroliers. Ils ont ensuite continué jusqu'à Bousso, le préfet leur a demandé l'autorisation d’organiser un meeting, dans le cas contraire, ils n'entreront jamais dans cette localité, a-t-il dit. Eux à leur tour ont insisté pour entrer dans leur village et leur terre natale. M. Abdelkadre Djibia, affirme avoir été en détention pendant 4h du temps. Ensuite le préfet a demandé l'engagement par écrit pour confirmer qu'ils ne sont pas venus organiser un meeting en public. C'est quelque chose qui a été fait.
Retournez dans la maison familiale, le préfet a envoyé un convoi des gendarmes pour venir les arrêtés à 21h, c'est qui a provoqué un refus catégorique, le lendemain les policiers et les gendarmes sont venus les arrêtés sur place pour motif comme trouble à l'ordre public, attroupement non autorisé et incitation à la rébellion sous les ordres du gouverneur. Ils ont passé leur audition le lundi pour soumettre au juge, a-t-il martelé.
Contacté par la rédaction, le préfet de Bousso affirme que l'affaire est entre les mains des juges.
La Convention Tchadienne de Défense des Droits de l'Homme (CTDDH) quant à elle, se dit extrêmement préoccupée par cette arrestation et estime que la gestion personnelle, clientéliste et calamiteuse des 5% des revenus pétroliers doit immédiatement cesser. La CTDDH exige également la libération immédiate et sans condition de ces jeunes et demande aux pouvoirs publics de veiller à l’exercice libre des droits et devoirs des citoyens.
Noël Adoum