Depuis hier après-midi les motocyclistes, automobilistes et commerçants informels d'essence affluent dans les stations de services pour s'approvisionner en carburant. Ce matin, la situation s’est empirée, l'essence est devenue une denrée rare. L'inquiétude plane chez de nombreux citoyens. L'équipe d'Ialtchad Presse a sillonné quelques arrondissements de la capitale tchadienne, N'Djamena ce 10 janvier. Reportage.
De Mardjandafack en passant par Bololo dans le 1er arrondissement puis par la rue de 30 m dans le 4e, Amriguebé dans le 5e, de N'Djari et Diguel dans le 8e et enfin Amtoukouin dans le 7e arrondissement, le constat est le même. La moitié des stations-service est fermée. Pas de gazoil dans 5 sur 10 stations inspectées et l'essence n'existe que dans une seule.
Onto Bruno, diplômé sans emploi et mototaximan, communément appelé « clando » témoigne qu'il a fait le plein depuis hier. « Par mesure de prévention j'ai fait le plein », a-t-il confié. Selon lui, l'essence se fait déjà rare dans presque toutes les stations-service, « depuis ce matin, il est difficile d'en trouver à la pompe et chez les vendeurs du coin, le litre et demi est passé de 800 à 12500 FCFA, voire plus », a-t-il déclaré. M. Bruno est inquiet, « nous les motos-taxis, on se débrouille grâce à l'essence et s'il n'y a pas, nous serions tout de suite bloqués, c'est un manque à gagner ».
Cette rareté du carburant inquiète aussi Moussa Aguid, conducteur de taxi. Il affirme qu'il est difficile de trouver de l'essence « il faut faire la queue pour quelques litres pour sa voiture. Le prix reste le même pour l’instant, 518 FCFA », a-t-il dit. Toutefois, M. Aguid explique que le prix du transport est intact, « les frais sont restes tels qu'elles sont », dit-il. Pour Ngarhodjidom Élysée, pompier à la station Oil Libya de Mardjandafack, depuis hier il n'y a plus de carburant à la pompe a-t-il fait savoir. Il tente de rassurer ses clients, « nous espérons d'ici ce soir que notre part de carburant sera livrée. Nous rouvrons pour vous satisfaire » explique-t-il à sa clientèle.
Certains se plaignent, mais les vendeurs informels se frottent les mains. « L’essence est devenue rare, nous vendons le litre et demi à 1000 FCFA, libre à celui qui veut acheter ou non » dit un vendeur qui a requis l'anonymat. Selon un pompiste, cette situation n'est pas nouvelle. « Chaque début d'année, nous traversons de telles crises dues au nettoyage de la raffinerie de Djarmaya. J'espère que cette fois-ci ça sera pareil ». À la question de la durée, il affirme que, « dans le passé cette situation ne dure pas plus d'une semaine ».
Contactée, la Société des Hydrocarbures du Tchad (SHT), a refusé de répondre aux questions de la rédaction.
Abderamane Moussa Amadaye