C’était le 15e jour du festival Dary ce dimanche 8 janvier. Et c’est la province du Guera qui a présenté ses différentes œuvres artistiques et culturelles notamment les danses et l'art culinaire. Reportage.
Le Festival Dary continue toujours d'impressionner les Tchadiens par ses œuvres. Une sexagénaire Haoua Sabir explique, « l’huile de sésame soins plusieurs maladies comme les maux de ventre, l'enflure et rend l'homme résistant contre le froid », dit-elle. Selon elle, le sésame se vend bien et rapporte financièrement, c’est pourquoi tout le monde le cultive. Il y a aussi le sorgho rouge qui est beaucoup consommé dans la région du Guera. Pour elle, si la gomme arabique ne se développe pas dans cette région, c’est à cause du déboisement des arbres qui occupent les champs. Pour elle, Badjour (l'arbre du savonnier) joue un rôle crucial dans la province du Guera, ses feuilles servent à préparer la sauce et sert de nourriture pendant la sécheresse, ses fruits (les savonnes) entrent dans l’alimentation et soignent certaines maladies comme le rhume, le diabète et devient un anti-inflammatoire. « Et ce n’est pas fini, les écorces servent du savon pour le lavage des habits. Les autres parties du savonnier comme les racines, les tiges et les noies entrent dans la médecine traditionnelle pour son efficacité ». dit-elle.
Zakaria Fachir est artisan, il a présenté ses œuvres notamment des animaux fabriqués à base de bronze et de cuivre. Il y a aussi les objets de parures pour embellir la maison du marié comme il est de coutume dans le Guera, des Zogo (les paniers traditionnels) pour mettre le mil afin et le moudre au moulin local, etc. « Ses objets, le monument, la reine du Guera et de la montagne d'Abtouyour, je les aie fabriqués à base du fer plat et du fer de 6 accompagné de chiffon et quelques dessins des espèces pour symboliser la culture du Guera à travers ses deux monuments géants de la région », dit M. Fachir.
Alfeïd Abba est le chef des danseurs, il nous présente les différentes danses traditionnelles de la région du Guera, notamment la danse des ancêtres « Dodi » en langue Kenga qui signifie l'affrontement dans une bataille avec des lances. « Il y aussi la danse Guissesse qui ne concerne que les jeunes (femmes et hommes) qui dansent dans la joie. La danse « outiyé dokou », c’est une danse pour tout le monde. Elle est dansée lors du pillage du mil, dans un mariage ainsi que lors d'autres activités qui symbolisent la joie », dit-il. Il conclut avec la danse de Kado Ngaba, cette danse symbolise le deuil dans la communauté Kenga. « Par exemple si une femme perd son mari et voit ses enfants orphelins, elle peut danser dans la douleur tout en se rappelant de son mari ».
Noël Adoum