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Le « nguérèck » un alcool frelaté interdit toujours vendu

Jan 08, 2023

Malgré son interdiction par les autorités tchadiennes, la boisson frelatée continue à être vendue un peu partout. De plus en plus des personnes en consomment de manière abusive. Pourtant cette boisson est un danger pour la santé humaine. Pourquoi cette pratique ? N’y’a-t-il pas une loi qui interdit sa vente et sa consommation ? Ialtchad Presse a mené une enquête ce 7 janvier. Reportage.

Un tour en ville permet de constater la consommation de ces alcools frelatés. La plupart des consommateurs sont des jeunes. Plusieurs jeunes rencontrés sous couvert de l’anonymat disent que ces alcools leur donnent plus de forces et de résistance en cette période de froid. D’autres, soulignent que ce sont les soucis et la pauvreté qui les amènent à boire nguérèck, « que ce soit bon ou mauvais, l’essentiel ce que ça me soul pour que j’oublie mes soucis pour un temps. Vous ne pouvez pas imaginer qu’a 29 ans, je continue par être nourris par ma vieille maman qui m’a soutenu à l’école espérant que je vais l’aider, mais finalement ce diplôme ne sert à rien. Et même si on trouve quelque chose qui nous remporte un 500 ou 1000 F CFA, on ne peut pas prendre de la bière qui est un peu chère, on préfère nguérèck de 50 ou 100 F CFA », affirme un consommateur.

Pourtant, le gouvernement a pris des mesures interdisant toute forme de vente et consommation de ces alcools au Tchad. Il s’agit du décret N2835/PCMT/PMT/MSPSN/2022 sur proposition du ministre de la Santé publique et de la Solidarité Nationale. Visiblement ce décret n’est pas appliqué dans toute sa rigueur.

Les vendeuses des alcools frelatés dénoncent le comportement de certains policiers qui parfois saisissent leurs marchandises et les revendent. « Si c’est un contrôle normal, il faut que ce soit un corps mixte qui doit commencer à la frontière. Et brûler ces alcools et non les revendre, parce que les « nguérèck » ne sont pas fabriqués par nous les vendeuses. Les policiers ne sont pas du sérieux dans tout ça », s’enflamme une vendeuse hors micro.

Selon plusieurs sources, les agents de la police, les gendarmes, les maires, les inspecteurs de douanes et contrôles économiques, les agents sociaux, les autorités administratives, traditionnelles et les forces de sécurité intérieure chargée de la mise en œuvre du décret portant l’interdiction de la vente et la consommation des alcools frelatés ne s’impliquent pas en appliquant la loi.

Narhinguem Anastasie

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