Dans un communiqué publié le 15 décembre dernier, l'Alliance tchadienne universelle pour la Défense de Droit de l'Homme (ATUDDH) s'est indignée par l'arrestation de ses militants et la fermeture de son bureau ainsi que la cessation de ses activités dans le département de Loug-Chari (Bousso) par le préfet. La rédaction a contacté les Secrétaires généraux de l'ATUDDH Cheikh Ben Saïd (section N'Djamena) et Abakar Abakar Saleh Guiscara (Bousso) ainsi que le préfet de la ville de Bousso. Reportage.
Le Secrétaire Général de ATUDDH Cheikh Ben Saïd affirme que le préfet de la ville de Bousso a arrêté 6 membres et militants du bureau de son association de Bousso pour la simple raison qu'ils ont dénoncé les raquettes des agents forestiers et les intimidations sur les paisibles de la ville. Selon M. Ben Saïd, les agents forestiers impliqués dans la raquette et extorsion des fonds sont entre autres l'inspecteur et le commandant du secteur. Ces derniers ont reconnu les faits devant le Directeur de renseignement de l'environnement et le garde forestier, a-t-il martelé. M. Saïd exige la libération immédiate et sans condition de ses 6 militants arrêtés injustement dont deux sont déférés à la maison d'arrêt de Bousso.
Le Secrétaire général de l'ATUDDH, section Laboma, Abakar Saleh Guiscara quant à lui, affirme qu'ils sont escroqués par les agents forestiers. Toujours selon lui, ces derniers leur reprochent d'avoir coupé quelques arbustes pour leur champ. Il déplore le comportement de ces agents qui ont mis le chef de canton en prison sans connaître la cause du problème. Il poursuit qu'ils ont réussi des menaces de ces agents qui crient, «Tu n'es rien du tout, combien des boulamas (chefs de canton) on a tué». Dans son témoignage, il ajoute que les agents forestiers ont réclamé une somme de 750 000 F CFA. Pour lui, c’est trop parce qu'ils sont souvent escroqués par ces agents forestiers qui imposent des grosses sommes à payer. Il affirme que ces agents ont arrêté 2 de leurs frères sans motif alors qu'ils ont nettoyé leurs champs. Ensuite, ils ont arrêté 4 personnes. C'est pourquoi ils ont décidé de se réfugier à N’Djamena pour échapper à l'arrestation du préfet qui a décidé que leur association est illégale malgré la présentation de l’autorisation de fonctionnement de l'association, a-t-il affirmé.
Contacté par la rédaction d'Ialtchad au téléphone, le Préfet de Bousso, M. Ibrahim Adam Ali affirme qu'il n'a aucun problème qui l'oppose à des citoyens dans sa localité. Il soutient qu'il y a des personnes qui se réclament de l’Association de Droits Humains alors que leur association est suspendue par le ministère de la Justice. Il affirme que les membres de l’association extorquent à la population locale 20.000 FCFA par féerique. Ignorant complètement les raisons de ce faux entretenu par ces citoyens, la justice a été saisie et une enquête judiciaire est ouverte à ce sujet, dit le préfet à la rédaction. Toujours selon lui, après l'ouverture de cette enquête judiciaire, certains membres de cette organisation ont disparu et sont introuvables. Toutefois, le préfet affirme que la justice fera en toute liberté son travail pour que le droit soit dit.
Noël Adoum