Au lendemain du 3e Congrès de l'Association des Victimes du Régime de Hissène Habré (AVCRHH) le 6 décembre dernier, après avoir éjecté son président et créée un autre bureau exécutif, l'association a animé une conférence de presse ce lundi 5 décembre à 10h dans son siège situé au quartier Chagoua dans le 7e arrondissement de la ville de N'Djamena. Reportage.
Le point de presse s'est tenu en présence des membres de l’association et de plusieurs journalistes de différents médias. Après avoir dressé l'historique de l'AVCRHH, le président entrant de l'association a fait un historique de la crise qu'a traversée l'association en 2013, la reconduction de Clément Abaïfouta à la tête de l'association est un regret qui a rendu la situation dramatique, dit-il. Il a ajouté que le texte statutaire du règlement intérieur de l'article 6 dit, « le Bureau Exécutif (BE) convoque l'Assemblée Générale (AG) tous les 3 ans », car de 2013 à 2022, il n'y a eu aucun AG. Selon lui, le quorum de séance à cette assemblée est de ⅔. Les membres ont écrit une pétition pour dépasser ce quorum. Il ajoute qu'en 2013, le BE a fonctionné dans l'illégalité, car aucune demande n'a été envoyée au ministère pour l'autorisation. Il reproche à l'ancien président de malversation et de mauvaise gouvernance.
M. Abaïfouta, après avoir remis la clé à sa vice-présidente lors de sa nomination au Conseil National de Transition (CNT), les membres de l’association considèrent cet acte comme une délégation de pouvoir et la vacance de poste. Car la crise est profonde parmi laquelle figure la crise de confiance et la mauvaise gouvernance, disent ceux qui s’opposent à l’administration Abaïfouta. Ils affirment que les victimes avaient reçu 100 millions de FCFA dont 60 millions utilisés et le président a empoché 12 millions pour acheter une voiture.
Quant à Clément Abaïfouta, il déplore le comportement peu orthodoxe du nouveau BE. Pour lui, on ne peut l'inviter à la veille comme une presse, car il ne peut pas accepter une réunion où il se sent étranger. Il dit se baser sur le texte statutaire de l'association qui dit que le président lui-même convoque l'AG. Il ajoute que lui et ses membres du bureau exécutif n'ont pas pris part à cette réunion qu'il juge biaisée. Il poursuit que toute association à un mandat, et l'Assemblé Générale se prépare dans une durée d'un mois. Dans le texte, c'est en absence du président que la vice-présidente doit lancer l'AG et non organiser cette Assemblée en coulisse. L'AG exige deux choses: d'abord la présentation de rapport et ensuite le bilan de travail. Pour lui, le groupuscule de personne est venu juste lire une liste et allé le présenter dans le quorum. Ils ont créé une semblable crise afin que l'ATPDH (Association tchadienne pour la Défense des Droits de l'Homme) propose une médiation afin de proposer des pistes de solutions. Clément Abaïfouta qualifie la décision de mascarade. On lui reproche d'avoir détourné l'argent, alors que Me Abaïfouta quant à lui, aurait créé une commission pour laisser la somme de 100 millions à cette dernière. Il conclut que l'AG organisée par la vice-présidente accompagnée de quelques membres s'est déroulée en l'absence des cellules de province.
Noël Adoum