Le débat sur la diplomatie tchadienne a suscité de vives réactions diverses. Certains sont venus à la rescousse de leur parent Ministre et d’autres ont tenté de dénaturer la substance du débat et vouloir l’orienter à d’autres fins. Contrairement à l’avis des uns et des autres, ce débat est loin d’être un débat tribaliste ou régionaliste, ni raciste. C’est plutôt un débat relatif au fonctionnement de l’un des Institutions de l’Etat tchadien. Lancé depuis Février 2005 dans le Site Web IALTCHADPRESS, ce débat existe bien avant l’arrivée de M Allam Mi à la tête du Ministère des Affaires Étrangères. Alors soyons clair, levons toute équivoque et évitons tout amalgame et cafouillage. Ce débat vise la gestion du Ministère et non la nationalité du Ministre, moins encore sa personne, tel qu’il tente de faire croire dans sa mise au point au Dr. Emmanuel Kossadingar. Monsieur Allam-Mi n’est ni le premier, ni le dernier Ministre des Affaires Étrangères du Tchad. Bien avant lui, d’autres Ministres dont certains ayant la peau aussi blanche que lui, n’ont jamais assimilé des critiques au Département à leur personne, ni à leur ethnie. Alors, ce débat ne fera pas de lui un martyr au Tchad.
Notre analyse sur la diplomatie tchadienne n’est certes pas extraordinaire, mais elle a le mérite de rappeler que ce Département n’est pas un centre de casernement de ceux qui ne savent où aller, ni une vache laitière pour des parents et amis. C’est plutôt une Institution de souveraineté de l’Etat tchadien qui mérite un peu plus de sérieux dans sa gestion. Le Tchad est certes plongé dans un cycle de violence politico-militaire qui accapare ses dirigeants, absorbe ses ressources financières, extermine ses élites militaires et civiles et trouble ses populations, mais cela ne doit pas être une occasion de brader notre diplomatie à des intérêts particuliers occultes.
M. Allam Mi tente de faire croire aux Tchadiens, qu’il est le chantre-défenseur de cette diplomatie, mais en réalité il la plonge dans l’abîme et l’humiliation. Ce réel constat, vécu par nos Diplomates est connu des Tchadiens. Nous savons bien de quoi nous parlons et la preuve, depuis 2005 aucun Diplomate tchadien n’a contesté mes Analyses. Ainsi, malgré les menaces voilées et ouvertes, nous assumons les conséquences qui découleraient. Les exemples de la dérive de notre Diplomatie existent et nous les fournirons chaque fois que c’est nécessaire.
Une fois de plus, le débat sur la diplomatie tchadienne concerne le fonctionnement du Ministère. Monsieur Mayo n’a aucun problème personnel avec le Monsieur Allam Mi. S’il en avait un, il est en mesure de le régler directement sans passer par l’Internet. Mais pourquoi le Ministre s'acharne-t-il à lui faire des pressions tribales et policières ?
À l'ère du Millenium, peut-on imaginer que certaines personnes tentent d'agir au-delà des mers et océans pour faire obstruction à la liberté de pensée et d'expression de leurs concitoyens. Bref, ce comportement découle des pratiques anachroniques des régimes de dictature africaine. C'est au Tchad qu'un débat sur le fonctionnement des Institutions puisse provoquer la peur d’un séisme dans un Département ministériel. Mais quel que soit le prix à payer et les conséquences planifiés par M. Allam Mi, les pressions tribales et policières ne nous empêcheraient pas de continuer à réfléchir pour améliorer la gestion de la diplomatie tchadienne.
Les Tchadiens savent que Monsieur Allam Mi, malgré son expérience et ses fameuses intrigues tribales et policières, il a atteint ses limites. Si le Tchad n’est pas plongé dans le désordre politique actuel, « des personnes n’ayant pas d’attache sérieuse...» comme le disent certains, ne seront pas à la tête de notre diplomatie. Cette diplomatie renferme suffisamment des hommes d’expérience, qui sont capables d’agir au nom du Tchad sur le plan international. Le Tchad a besoin d’un homme d’expérience certes, mais ayant une identité crédible et conforme aux réalités nationales pour conduire sa politique étrangère. Quel que soient les raisons à invoquer, dans le contexte politique actuel avoir de tels individus comme Chef de Diplomatie, n'est pas du tout approprié pour le Tchad et ses populations. La diplomatie reste un domaine de souveraineté et ne doit pas souffrir de doute dans la représentation du pays, sur le plan international.
Si les Français institutionnalisent le concept d’identité pour une immigration dite « utile», les Tchadiens ont aussi le droit de prendre des décisions salutaires pour sauver leur diplomatie et préserver les acquis de leur République.
Hassane Mayo Abakaka