Lors d'un point de presse animé ce 12 novembre, la plateforme mouvement citoyenne «Halte! Ça suffit » a officiellement lancé ses activités à la salle du 27 novembre 2020 de la Radio FM Liberté, à Chagoua dans le 7e arrondissement de la ville de N'Djamena. Reportage.
Trois semaines après les événements tragiques qui ont occasionné la mort de plusieurs personnes, des blessés, des arrestations et d'enlèvements, une nouvelle plateforme de lutte pacifique voit le jour. Elle a pour slogan « agir pour le changement ». Pour le Coordonnateur de cette plateforme, son mouvement regroupe à son sein plusieurs associations, des plateformes de la société civile, des défenseurs des droits de l'homme, des artistes engagés, etc. «Nous avons brisé le silence et sortie des ténèbres pour dénoncer énergiquement les violations de droit de l'homme dont sont victimes les Tchadiens », a-t-il déclaré. Toujours selon lui, «Halte! ça suffit » pour porter haut et fort la voix des victimes du 20 octobre.
Dans la même lancée, M. Khagair dénonce les arrestations arbitraires, les disparitions des manifestants pacifiques du jeudi noir. Malgré le contexte complexe et délicat, le Coordonnateur dit, « rien ne pourra endiguer notre volonté de changer la donne politique et de chasser à jamais le régime de la junte », a-t-il confié. Il rappelle aux autorités de la transition de retenir une chose, «en voulant faire taire la voix des autres, d'autres voix naissent, celle de citoyens debout et soucieux à la conquête de leurs droits et de la liberté pour tous », a-t-dit. Pour lui, le droit de manifester et la liberté de la presse constitue le maillon d'une démocratie participative, leur absence rend impossible une civilisation démocratique. Il estime qu'avec la complicité réengagée de la communauté internationale, Mahamat Idriss Deby Itno tire le diable par la queue en bafouant les libertés et les droits des Tchadiens. Face à cela, cette nouvelle plateforme dit « Halte! Ça suffit », martèle le Coordonnateur. Pour lui, le peuple ne doit plus rien attendre des gouvernants qui sont connus comme peu respectueux des engagements souscrits avec les partenaires locaux et internationaux. « C'est au peuple de prendre son destin en main, la fin de l'oppression à l'encontre des actions citoyennes est pour bientôt. Et la victoire de la justice du peuple est proche ». Le Coordonnateur lance un appel à toutes les corporations et à la jeunesse tchadienne à demeurer vigilant face à la chasse à l'homme et de lutter pour la justice et l'équité afin qu'elles ne soient pas un vain mot, mais une aspiration pour la refondation du Tchad.
Abderamane Moussa Amadaye