Suite à la manifestation des partis politiques et de la société civile du 20 octobre dernier, la rédaction de Ialtchad Presse s'est entretenue avec le vice-président de l'Union des syndicats du Tchad (UST) Younous Mahadjir ce 11 novembre. Reportage.
Lors de son intervention suite aux événements du 20 octobre le vice-président Younous Mahadjir déclare que ce qui s’est passé le 20 octobre dernier est grave « on ne peut pas comme cela massacrer les gens. C’est inacceptable. En temps qu’être humain et en tant qu’organisations de défense de droit de l’homme, nous sommes avec ceux qui veulent juger objectivement cette question. Qui a tué les manifestants? Comment ? Et qui a donné l’ordre ? ».
Pour lui, le président du parti Les Transformateurs Succès Masra en temps qu’acteur politique est la personne ciblée. « Il a bien fait de porter plainte auprès de la cour pénale internationale ». M. Mahadjir souhaite vivement que la plaine aboutisse afin que les auteurs directes et indirectes de ces crimes soient arrêtées et jugées même si cela va prendre du temps. En attendant, la société civile va faire le nécessaire pour collecter les preuves et le reverser dans le dossier.
Au sujet des personnes arrêtées et déportées à Korotoro, M. Mahadjir soutient que c’est une grave erreur de déporter les gens qu’on n’a pas encore jugés et qu’on les jette en prison. Aussi les tortues sont interdites, aucune loi ne le permet. Il ajoute que la base de la marche du 20 était pacifique. Donc, il n’y a pas des raisons d’utiliser les armes pour massacrer les manifestants. Il déplore cette méthode du gouvernement qui n’encourage pas le vivre ensemble. Ce vivre ensemble exige un comportement irréprochable.
Pour les sanctions qui peuvent tomber sur le pays, le vice-président dit « c’est le rôle de l’Union africaine (UA) parce qu’elle a donné des conditions qui n’ont pas été respectées. De ce fait l’UA doit également déposer plainte à la CPI contre le gouvernement de transition pour négligence des textes internationaux et pour non-respect de la parole donnée. »
Il ajoute que si la Communauté des économiques des États de l’Afrique centrale (CEEAC) et UA ne sont pas sur la même ligne concernant la situation du Tchad c’est simplement parce que la CEEAC est considérée comme un syndicat des chefs d’État. Elle est comme l’avocat qui plaide toujours pour défendre leur situation parce que la plupart sont des dictateurs qui ont fait plus de mal aux peuples.
Enfin, le syndicaliste affirme que c’est depuis 32 ans que les syndicats luttent contre ce système, car ils ont compris que ce n’est pas pour développer le pays, mais plutôt pour piller le pays. Il propose au gouvernement d’accepter ses torts, de faire juger les coupables et d’indemniser les victimes.
Donatienne Rakindang
Ousmane Bello Daoudou