Le ministère de la Santé publique dans son programme d’éradication du ver de Guinée a organisé une réunion transfrontalière pour renforcer la surveillance de la dracunculose dans les zones transfrontalières et parmi les populations réfugiées des 3 pays : Cameroun, Centrafrique et Tchad. Ces assises de 2 jours se tiennent du 03 au 04 novembre dans un hôtel de la capitale tchadienne, N’Djamena. Reportage.
Cette réunion internationale transfrontalière est une opportunité indispensable pour éradiquer les virus, les bactéries, les parasites y compris la dracunculose medinicis agent causal du ver de Guinée et le renforcement de la surveillance de celle-ci dans les zones transfrontalières.
Dr Ibrahim Djeombaro, chargé de programme MNT (maladies tropicales négligées) représentant l’OMS a dans son discours affirme que le ver de Guinée continue de sévir dans le monde. Et ses derniers bastions sont en Afrique centrale, dit-il. Il ajoute qu’au niveau mondial en 2021, sur les 5 pays ayant rapporté des cas humains ou infections animales au ver de Guinée, deux sont en Afrique centrale. Il s’agit du Cameroun et du Tchad.
« Il faut noter que le Tchad a à lui seul rapporté plus de 50% des cas humains, soit 8 cas sur 15 et 97% des infections soit 832 sur 862 » explique-t-il. Les mouvements des populations le long des frontières de 3 pays, qui ont souvent les mêmes habitudes et compte tenu aussi de la situation d’insécurité qui prévaut à certain niveau, le risque de transmission transfrontalière et grand, dit-il. « Depuis 2019, le Cameroun rapporte chaque année des cas d’infections au ver de Guinée alors qu’il est certifié depuis 2007 ». La RCA est dans l’œil du cyclone, affirme-t-il. Elle doit particulièrement intensifier sa surveillance pour s’assurer qu’il n’y a pas d’infection. C’est dans ce contexte épidémiologique régional que « l’OMS salue et appuie cette importante initiative à travers cette réunion dont l’objectif est de renforcer la surveillance transfrontalière », dit-il.
Dr Toralta Joséphine conseillère au ministère de la Santé, représentante du gouvernement rappelle que tous les pays limitrophes du Tchad sont déjà certifiés, mais la recrudescence de cas de cette maladie au Tchad en 2010 suivi des infections animales en 2012 et le mouvement transfrontalière permanent des populations y compris des animaux risque de compromettre les efforts du gouvernement tchadien, a-t-elle affirmé.
Durant ces 2 jours les participants vont pays par pays, parler des activités spécifiques menées au cours de la saison de transmission pour renforcer la surveillance de la dracunculose en général, notamment la surveillance transfrontalière, identifier les faiblesses et défis liés à la réalisation des activités frontalière, et identifier les opportunités de renforcement de la surveillance transfrontalière dit Mme Toralta.
« Les résultats obtenus de cette réunion nous permettront de mettre sur pied une surveillance épidémiologique transfrontalière au profit de tous les pays voisins », dit-elle. Le gouvernement tchadien s’est engagé pour les accompagner dans ce programme d’éradication et renforcer les interventions sur le terrain, a-t-elle assuré.
Afin d’accélérer l’interruption de la transmission dans un meilleur délai afin de prétendre à une certification comme les autres pays du monde il faut avouer que« le renforcement de la surveillance transfrontalière permettrait au Tchad de préserver ses acquis en matière de l’arrêt de la transmission de cette malade» conclut-elle.
Cette réunion de 2 jours regroupe les partenaires techniques et financiers du ministère de la Santé, les experts nationaux et internationaux, les participants du Cameroun de la Centrafrique, les directeurs généraux, directeurs techniques, délégués sanitaires, les chefs de services et bien d’autres invités de marque.
Haoua Adoum Ibeth