Au Tchad en général et à Moundou en particulier, le chômage est devenu un phénomène social. La solution à cela n’est pas pour lendemain. À Moundou gagner son pain quotidien est un parcours de combattant. Les plus désœuvrés s’adonnent à toutes les activités génératrices de revenus.
Au marché central de Moundou, ils sont des milliers à braver les intempéries, le froid, la poussière, la soif à s’investir pour chercher de quoi subsister. Parmi ces jeunes désœuvrés, il y a les vendeurs ambulants des friperies, les vendeurs de sachets d’eau, les cireurs, les transporteurs ou dockers, etc.
Mbaississem Bruno connu sous le nom de Toc-toc est cordonnier. Il a environ 27 ans. Il est marié et père d’un enfant assis devant sa table sur laquelle sont étalés des chaussures, des cirages, des files et des brosses. Faute de soutien M’baississem Bruno a quitté tôt les bancs de l’école en classe de CM2 pour se lancer dans cette activité qu’il exerce depuis plus de 15 ans. En plus de la cordonnerie M. Mbaississem Bruno nettoie la place réserver aux étales, transporte les bagages, « si l’occasion se présente je deviens même blanchisseur . À la tombée de la nuit, je gagne un revenu journalier entre 1500 à 2000 Fr », a-t-il ajouté.
Retombées
« L’argent que je gagne quotidiennement me permet d’assurer mes besoins de première nécessité, s’occuper de mon enfant et assurer les frais de mon loyer », dit-il. Il poursuit en disant que grâce à cette activité il est indépendant. Pour lui les jeunes doivent combattre la honte qui les empêche d’exercer certaines activités. « Pour n’avoir pas pousser loin mes études, je me retrouve au marché ou tout le monde pensent interprète mon activité, mais j’ai la conscience tranquille ». Il lance un appel aux jeunes qui dépendent de leurs parents de ne plus croiser les bras et attendre les parents. Même les diplômés sans emploi doivent se battre, il n’y a pas un sot un métier pourvu que ça rapporte, car le diplôme n’a jamais rendu un homme heureux, seul le travail rend heureux, dit-il. Certains jeunes se lance dans l’alcoolisme par manque d’emploi, Mbaississem Bruno Alias Toctoc soutient indiqué l’alcool n’est pas la solution.
« Je demande à tous les jeunes de mon âge qui sont soutenus par leurs proches de bien étudier pour ne pas le regretter comme moi. Si j’ai un diplôme, je ne me retrouverai pas dans cette situation », déplore-t-il.
Au Gouvernement M. Mbaississem demande de soutenir les jeunes désœuvrés en les appuyant avec de différents ateliers de formations pour les rendre professionnelles, leur offrir un métier, afin de soulager leur souffrance.
Mbaiwanodji Adrien