Au lendemain de la manifestation du lieu jeudi 20 octobre dernier appelé encore «jeudi noir» par les militants de la société civile et des partis politiques. Plusieurs personnes ont été arrêtées et déportées, d’autres sont portés-disparues. Les arrestations se multiplient chaque jour dans la capitale tchadienne et dans d'autres villes de province. Selon les Associations des Droits de l'Homme, certains sont placés dans des commissariats de la ville de N'Djamena, pendant d’autres sont déférés à la maison d'arrêt de Moussoro. Ces arrestations se déroulent souvent dans la soirée et dans la nuit semant la peur chez les habitants de certains quartiers précisent les mêmes associations. Reportage.
Après la manifestation de jeudi 20 octobre dernier, les forces de l'ordre ont procédé à des arrestations des manifestants en faisant du porte-à-porte, dans les quartiers sud, pour arrêter des individus. Les condamnations viennent des certaines Associations des Droits de l'Homme. 72 heures après, c’est la chasse à l'homme ou « la chasse à la sorcière sans pitié », clament les associations. Cheikh Saïd Secrétaire Général National de l'Alliance Tchadienne Universelle pour la Défense des Droits de l'Homme (ATUDDH) se dit horrifié par les violences extrêmes survenues lors des manifestations du 20 octobre. Il s'indigne devant le nombre élevé de pertes en vies humaines et des blessés qui ne se justifient nullement même si ces manifestations ne sont pas autorisées. L'ATUDDH dénonce les brutalités et l'usage inacceptable des armes de tout genre lors des manifestations supposées être pacifiques. L'ATUDDH affirme qu'elle suit de près l'évolution de la situation et l'instauration de l'état d'urgence et les résultats de l'enquête annoncée par le gouvernement.
La Commission Nationale des Droits de l'Homme (CNDH), elle aussi se dit préoccupée par la mort de plus de 50 Personnes, plusieurs blessées aussi bien à N'Djamena que dans d'autres villes du Tchad. Elle déplore que certains manifestants aient succombé à des blessures causées par des tirs à balles réelles provenant des forces de l'ordre et principalement de civils à bord de véhicules aux vitres fumées et sans plaques d'immatriculation. La CNDH exige du gouvernement la mise en place d'une commission d'enquête indépendante et crédible en vue de situer les responsabilités, de démasquer, d'arrêter, de juger et de condamner les auteurs de ces crimes odieux et inacceptables qui ont endeuillé des familles tchadiennes. Le président de la CNDH Mahamat Nour Ahmed Ibedou demande aux hautes autorités en charge de la sécurité de veuillez à interdire formellement aux agents des forces de l'ordre de porter des armes létales dans leur mission de maintien de l'ordre. Il exige également l'arrêt immédiat des arrestations des jeunes traqués dans leurs maisons et qui sont pour la plupart des innocents. Compte tenu de la situation, la CNDH entend diligenter elle-même une enquête en vue de situer les responsabilités, a-t-il conclu.
Noël Adoum