Le débordement des fleuves Chari et Logone n’ont pas épargné le quartier Farcha Milezi. Un site des sinistrés, les réfugiés des eaux est établi dans la forêt de Melezi depuis quelques jours. La rédaction s’est rendue sur les lieux ce samedi 22 octobre 2022. Reportage
C’est dans une ambiance bruyante, pointée de cris, très animée au cœur de la forêt urbaine où sont installés les réfugiés. Au milieu des hangars fabriqués à l’aide des morceaux de tissus et de fouloir attaché des unes aux autres que l'équipe des volontaires enregistre les sinistrés. Certains se font photographier, d’autres, des femmes sont couchées à même le sol. La croix rouge s'active, ses volontaires sont mobilisés pour encadrer les sinistrés.
Maman Azamto Solange, sinistré, expliques, « nous sommes arrivés avec mes enfants et mes petits-fils ici il y a 6 jours à cause du débordement du fleuve qui a atteint nos maisons. Elles sont détruites, nos moutons et nos chèvres sont emportés. Nous sommes chassés par ce phénomène naturel pour venir habiter dans cette forêt qui plein d’excréments. Nous sommes sous le soleil et nous avons faim avec nos enfants. Nous n’avons rien du tout ».
Une autre Tchikemi Eve dit avoir 5 enfants, « je suis ici depuis 5 jours, mais l'équipe d'enregistrement refuse de m'enregistrer alors que nous sommes des vrais sinistrés. Certains amènent leur famille pour les faire enregistrer, ils font semblant alors qu'ils ont des bonnes maisons viennent se faire photographier ».
Mme Haoua Mahamat Abakar chargée de la protection de l'enfance au site de Melezi donne les chiffres, « nous avons enregistré 4872 enfants en totalité répartie en genre 2000 garçons et 2872 filles en quatre tranches d'âge de 0 à 3 mois 1000 enfants. De 3 mois à 5 ans, ils sont à 172, de 6 à 11 ans ils sont à 1400 et de 12 à 17 ans sont 1300. L'enregistrement continue pour les nouveaux sinistrés. Deux espaces dénommés ami des enfants ont été créés pour prendre en compte le volet préscolaire. Pour Mme Amné Ahmat la Coordonnatrice adjointe, affirme que les activités sur le site consistent d’abord à d'identifier les sinistrés, ensuite les enregistrer et enfin leur distribuer les cartes.
Les réfugiés ont commencé à venir depuis le jeudi 13 octobre « jusqu’à présent nous avons enregistré 1173 ménages. Les bailleurs sont en train de construire les tentes ». Après cela les responsables du site logeront chaque ménage dans une tente. Dr Jules Gabrigo chargé des urgences au Médecin sans frontières indique MSF s’occupe du volet médical et d'assainissement. « Au niveau du site, nous avons une équipe sur place chargée de la consultation. Pour la journée d'hier, nous avons consulté 1116 patients parmi lesquels 44 cas positifs au paludisme, puis nous avons implanté 8 points d'eau et envisageons construire 32 toilettes et 32 douches. Nous avons distribué le nécessaire comme les nattes, moustiquaires, savons ».
Ousmane Bello Daoudou