Prévu pour ce jeudi 20 octobre et interdite par le ministère de la Sécurité et d'immatriculation des centaines des Tchadiens ont manifesté dans plusieurs quartiers de la capitale tchadienne, N’Djamena. Reportage.
C'est dans une ambiance animée par le chant de l'hymne national et des coups de sifflet que les manifestants ont envahi les rues des quartiers Chagoua Taradona en passant par Chagoua FDAR que des jeunes munis des morceaux de pierres, des pneus, des lances, des bâtons et autres ont déferlé dans la zone. Ils ont continué à tenir tête aux forces de l’ordre jusqu'aux environs de 12h.
Les manifestations disent réclamer justice et égalité. « Notre objectif n'est pas de faire du mal ni encore contre une communauté, nous ne cherchons pas le pouvoir. Nous démontrons notre colère aujourd'hui, nous ne voulons plus que ce régime reste au pouvoir. Cela fait 30 ans que nous souffrons, nous sacrifions nos vies aujourd'hui ». Les jeunes manifestants soutiennent être fatigués de la maltraitance de la France et du Conseil Militaire de Transition. « Nous sommes des diplômés sans emploi », disent-ils. Ils affirment être contre ce système installé au Tchad. « Notre but est de changer le système de gouvernance. Nous voulons la paix totale, c'est difficile, mais nous sommes déterminés à aller jusqu'au changement. Nous résistons », soutiennent-ils. Le calme est revenu en début d’après-midi.
Des affrontements ont eu lieu par la suite. La police et l’armée tirent à balles réelles sur les manifestants. Pas de bilan complet pour l’instant. En recoupant les différentes sources on se retrouve à plus de 60 morts et plus de 500 blessés. Beaucoup des arrestations sont rapportées. On commence à parler de massacre, il y aurait plus de 100 morts selon certaines sources qui parlent de documentation en cour. Des vidéos et des images des civils armés tirant sur des manifestants circulent également sur les réseaux sociaux. Un 20 octobre très rouge et sans précèdent.
Ousmane Bello Daouda