Dans la nuit du vendredi au samedi dernier, les eaux des fleuves Logone et Chari ont débordé la digue de Walia Ngoumna dans la commune du 9e arrondissement de la capitale tchadienne, N’Djamena. Une partie du quartier a été inondée, des maisons écroulées, des personnes déplacées et plusieurs autres dégâts matériels et financiers enregistrés. L’équipe d’Ialtchad s’est rendue pour constater. Reportage.
Pendant que certains préparaient la cérémonie de clôture du Dialogue National Inclusif et souverain, la population de Walia Ngoumna s’est réveillée sous l’eau. Elle provient des débordements des fleuves Logone et Chari. La digue construite par les Chinois n’aurait pas tenu face à la pression des eaux et s’est cassée. C’était dans la nuit du vendredi 7 au samedi 9 octobre 2022 que cette catastrophe a eu lieu. Si la population est sortie indemne, les dégâts matériels sont énorme
Walé Viviane, une sinistrée raconte que vers 2h du matin, la digue a commencé à déborder et l’eau déversait du côté des habitations. Aussitôt, ils avaient avisé les voisins, mais ils n’ont pas voulu écouter cette alerte, « ils nous ont dit qu’ils sont fatigués, ils ne peuvent pas travailler ». Elle ajoute, « c’est à 4h du matin que les eaux a débordé pour des vraies ». Mme Viviane passionnée de l’aviculture, dispose d’une munie ferme chez elle. Elle déplore la perte de plusieurs poules pigeons, canards, emportés par les eaux. Elle indique aussi l’écroulement des toutes les chambres de leur concession. « Aucune chambre ne peut-être habitable, elles ont écroulé, actuellement nous logeons chez ma tante », a-t-il affirmé.
À quelques mètres habite Bouba Moussa. Jeune robuste qui d’arrache-pied sous une petite quantité d’eau, la manche de son pantalon pliée. À l’aide de ses deux muni motopompe, il déverse le peu d’eau stagnante de l’autre côté de la digue. Interrogé, il confie, « nous sommes en train d’aider la population de notre quartier volontiers sans un rond en retour et avec nos motopompes », dit-il. M. Bouba ajoute, nous avons déposé une demande auprès de la mairie afin de nous appuyer avec des matériels, mais jusqu’ici, ils sont restés sans suite. Il relève qu’ils ont reçu d’un appui financier du prêtre de l’église catholique de Walia Ngoumna qui s’élève à 50 000 F. Pour lui, cette somme leur aiderait à mettre du carburant pour le fonctionnement de la motopompe. Bouba a signifié également qu’ils sont au nombre de 32 à aider volontiers la population depuis le début de cette catastrophe.
Pour Gamdéré John, ces eaux ont durablement touché. Sa boutique a été à moitié détruite et la concession famille est presque à terre. Il interpelle le gouvernement à leur venir en aide. Pour lui la solution n'est pas la mise des sacs de terre, mais plutôt la construction des canaux d’eau et des vannes pour empêcher le débordement. Selon lui cette solution est idoine afin de sauver la population, dit-il.
Signalons que depuis le débordement de ses eaux dont l’origine reste l’affaiblissement d’une partie de la digue, la mairie en collaboration avec la population a travaillé pour le refermer.
Abderamane Moussa Amadaye