Les personnes en situation de handicap ne sont pas d’accord qu’on les classe dans la sous-commission solidarité avec les couches vulnérables. Au cours de la plénière du Dialogue National Inclusif et Souverain (DNIS), ils demandent aux autorités d’appliquer les engagements nationaux et internationaux relatifs aux personnes vivant avec un handicap. Reportage.
Au cours de la plénière sur la commission thématique 5 axée sur les questions sociétales, les participants ont fait des propositions et des suggestions devant permettre de régler les problèmes qui minent le Tchad. Mais dans la sous-commission qui prend en charge la question de la solidarité avec les couches vulnérables, la lutte contre la précarité et la pauvreté, les personnes vivant avec un handicap pensent qu’elles sont stigmatisées.
Pour le président national du réseau des organisations des personnes handicapées au Tchad (REPHAT), Galmaï Moussa Abdramane, participant au DNIS, les personnes en situation de handicap ne doivent pas être classées dans la sous-commission solidarité et les couches vulnérables, mais on doit faire leur promotion. Selon lui, la question de handicap n’est pas une question de charité ou médicale, mais elle est basée sur la logique de droit. Il souligne que le Tchad a pris des engagements nationaux et internationaux pour protéger et valoriser des droits des personnes en situation de handicap. « Lorsque ces textes ne sont pas appliqués, c’est pourquoi ces personnes sont classées dans la catégorie solidarité », dit le président national du REPHAT. Galmaï Moussa Abdramane demande l’application de ces textes. Il affirme que partout dans monde, des personnes en situation de handicap disposent la carte nationale d’invalidité et que cette carte a beaucoup d’avantage pour ces personnes sur le plan sanitaire et éducationnel. Mais au Tchad, dit-il, les personnes en situation de handicap ne disposent pas cette carte. Pour que leurs revendications soient prises en compte, les personnes en situation de handicap proposent la création d’une structure administrative, tel que le secrétariat d’Etat, chargé aux droits des personnes handicapées.
Le président REPHAT évoque aussi la question d’intégration qui ne prend pas en charge les personnes en situation de handicap. Il soutient que les personnes vivant avec un handicap ont déposé plus de 300 dossiers d’intégration à la fonction publique, mais aucune personne en situation de handicap n’est intégrée et qualifie d’injuste cette discrimination. Il souhaite qu’à la sortie de ce dialogue, ce texte soit appliqué pour que les personnes handicapées puissent gagner dignement leur vie et avoir l’égalité de chance.
Au sujet des mutilés de guerre, Galmaï Moussa Abdramane pense que ce sont des personnes qui ont sacrifié leur vie pour la nation et au final, ils sont abandonnés à leur triste sort, leurs enfants trainent dans les rues de la capitale et cela n’est pas normal qu’il faut réparer. « La question des handicapés doit être traitée sur le principe de droit et non de solidarité », insiste-t-il.
Pour permettre aux personnes en situation de handicap de se prendre dignement en charge, il propose que le gouvernement crée dans toutes les provinces du pays, des centres de formation professionnelle. Il estime que si les personnes en situation de handicap mendient dans les carrefours, c’est parce qu’ils ne sont pas formés et n’ont pas de métiers et déplore que ces personnes soient abandonnées dans les rues par les autorités publiques.
Jules Doukoundjé