Les assises du dialogue national inclusif et souverain (DNIS) se poursuivent au palais du 15 janvier. Ce 17 septembre, la plénière s’est penchée sur le rapport de la thématique de la commission numéro 5 qui porte sur les questions sociétales. Après lecture dudit rapport hier, les débats s’ouvrent en cette matinée. Reportage.
Le président du présidium a tout d’abord rappelé aux participants qui lui ont envoyé des notes pour la prise de parole que tout le monde ne peut pas parler vu le temps imparti. Aussi, il relève les points qui feront l’objet des débats pour éviter que les participants divaguent pendant leur intervention. Ces points sont entre autres le bilinguisme, la pratique de la dia dans un contexte sociologique pluriel, la migration, l’exode rural et les problèmes de la chefferie traditionnelle.
Les participants font d’abord quelques observations quant à la forme du rapport. Ils trouvent qu’il y a une redondance dans les recommandations et résolutions pléthoriques. Ils demandent la réduction des 36 recommandations à 10. En ce qui concerne le premier sous-thème de la commission questions sociétales inscrit à l’ordre du jour par le président du présidium, vient en premier lieu, la question du bilinguisme. Pour certains, la question du bilinguisme a fait l’objet des débats lors de la conférence nationale souveraine, aux deux fora et aujourd’hui au dialogue. Mais on constate toujours de l’amalgame dans l’Arabe qui est une langue scientifique et l’Arabe qui est une langue de religion. On n’impose pas une langue, une langue s’impose elle-même lance un participant. Il propose l’Arabe tchadien et le Sara comme langue officielle. D’autres proposent une instauration obligatoire de la langue arabe et française comme officielle et qu’elles soient enseignées depuis la maternelle.
Selon Amollah Toua Robert Golbey, ce sont les arabophones eux-mêmes qui font obstacle à la non-application de la langue arabe au Tchad. Pour lui, quand un arabophone prend la parole, il cite les versets coraniques avant tout propos. Cela laisse entendre pour un profane que la langue arabe est une langue de religion musulmane et non une langue scientifique, ajoute-t-il. « Les arabophones refusent de parler du bilinguisme, ils parlent plutôt de l’Arabe. Aussi, ils ne donnent pas les vertus de la langue pour permettre à d’autres personnes d’avoir le goût de l’apprendre. Est-ce normal qu’on trouve un docteur qui a étudié en langue arabe en train d’enseigner au CP1? », s’interroge-t-il. À son avis, parler du bilinguisme aujourd’hui pendant les assises du dialogue est une pure distraction.
Sur la question liée aux chefferies traditionnelles et l’exercice de leur fonction, des voies se lèvent pour dénoncer l’existence des chefferies traditionnelles sans ressort territorial. Aussi, la dépolitisation des chefferies traditionnelles. Pour madame Keynon Bertine, les chefferies traditionnelles sont multiples jusqu’au point où on a un chef de canton dans le territoire d’un autre et cela sème est à l’origine des conflits.
Les participants n’ont pas occulté certaines questions qui ne figurent pas dans le rapport comme le statut social de l’artiste tchadien et le détournement des deniers publics. Également, la femme rurale est totalement exclue des recommandations et résolutions du rapport. La cherté de vie, les conditions de vie des retraités tchadiens et la gestion des 5% des revenus pétroliers de la zone productrice ne sont pas perdues de vue.
Kouladoum Mireille Modestine