La thématique paix, cohésion sociale et réconciliation fait encore l’objet de débat de la plénière ce vendredi 16 septembre. L’expression des préoccupations de certains participants a mis de l’huile sur le feu. Surtout les questions liées au Code de personne et de la Famille et le rapatriement du corps de l’ancien président Hissein Habré. Reportage
C’est dans une salle qui se vide peu à peu et avec des participants distraits que les débats se poursuivent. Et puis soudain, une dame attire l’attention de toute la salle. Elle réagit par rapport à l’intervention d’une participante qui demande le rapatriement du corps de l’ex-président Hissein Habré au nom du pardon et de la réconciliation. La dame qui se dit victime indirecte parce que son mari a été tué par la Direction de la Documentation et de la Sécurité DDS. Elle a hurlé dans la salle, à verser de larmes et a réussi à perturber le débat pour une quinzaine de minutes. Le président du présidium demande à la sécurité de la faire sortir de la salle, mais elle a refusé.
La salle s’est calmée lorsque le rapporteur Limane Mahamat apporte des éclaircissements. Il explique que le dialogue est souverain et chacun est libre d’apporter son point de vue face à tel ou tel sujet. Mais personne n’a dit que la plénière a adopté le rapatriement du corps de l’ancien président. Ensuite, la présidente de la commission Mme Achta Djibrine Sy prend la parole pour demander pardon au nom de ses sœurs et ses filles à cause de la tension.
La ministre de la femme Amina Priscille Longoh apporte des éclaircissements liés au contenu du Code des personnes et de la famille qui sème la confusion dans la tête des participants. Pour elle, il n’existe nulle part dans le Code le mariage homosexuel auquel les participants font allusion. Elle rappelle que le projet du Code de la famille est travaillé depuis 1995 et jusqu’au jour d’aujourd’hui rien n’a été adopté. Elle demande ainsi qu’une commission soit mise en place pour le toiletter en vue de son adoption. Une partie de la salle se lève pour dire non à cette proposition.
Le président du présidium Gali Ngoté Gata demande à ceux qui lui envoient des notes disant que si on ne leur donne pas la parole, ils vont quitter la salle de se ressaisir. Car selon lui, ils ne sont pas venus faire du chantage et la plénière n’est pas non plus une auberge espagnole. Il rappelle également les participants qui ont disparu après avoir pris leur perdiem de revenir dans la salle. Car pour lui, c’est un acte déloyal vis-à-vis de l’État. Gali Ngoté Gata lance enfin un appel solennel à la confession religieuse qui a suspendu sa participation de rejoindre les autres.
Kouladoum Mireille Modestine