La thématique 5 axée sur les questions sociétales, composée de sous-commission chefferies traditionnelles et religieuses a débattu ce samedi sur la problématique de la diya. Les participants composés essentiellement des chefs religieux et traditionnels ont discuté pendant plus de 4 heures sans s’entendre sur l’application cette pratique. Reportage.
La diya est un terme coranique. Elle désigne le prix du sang, c’est-à-dire une compensation financière expiatoire que doit payer l’auteur ou la famille de l’auteur d’un homicide à la famille de la victime ou les ayants droit selon l’islam. Mais au cours du débat sur l’applicabilité de cette pratique dans notre pays, les chefs traditionnels et religieux n’arrivent pas à s’entendre. La plupart les chefs traditionnels et religieux chrétiens ne sont pas pour cette pratique dans leurs circonscriptions. Ils soutiennent que cela est contraire à leur tradition et à leur religion.
Pour Neidoulgueu Koumlah Maxim, chef de canton de Bolo, dans la province de la Tandjilé, la diya est étrange au milieu auquel, il vient. Il dit ne pas connaître cette pratique. Selon lui, le président de la transition a clairement dit à l’ouverture du dialogue qu’il n’y aura pas la diya au Tchad, donc le débat est clos. « Si les gens veulent revenir par de diya dans la salle, c’est qu’ils veulent faire de cela un fonds de commerce, sinon ils veulent mettre en doute les propos du président », ajoute le chef de canton de Bolo. Il rappelle que ce problème a déjà eu lieu une fois dans son département et le gouverneur d’entre temps avait voulu appliquer la diya, mais il a refusé.
Abondant dans la même veine, le chef de canton de Ouadi Houmra, département de Ouara, province du Ouaddaï, Dahab Abderahim Dahab, même s’ils n’arrivent pas à s’entendre sur cette question, la diya est sacrée pour les musulmans, c’est la religion qui a imposé. Il souligne que le Tchad est un pays laïc et toutes les religions du monde condamnent l’homicide volontaire. Pour cela le chef de canton propose à ses collègues de s’entendre et appliquer la peine. Selon lui, si quelqu’un qui tue et on le tue, cela va donner une leçon à ceux qui veulent commettre de crimes. Il explique qu’en islam, quand quelqu’un commet un homicide volontaire, sa famille cotise pour payer la diya et il est libre. Il souhaite que cette pratique soit bannie et l’on décide d’appliquer la peine capitale pour mettre fin aux homicides volontaires.
Ngarmian Pierre, chef de canton de Koutoutou 2, province du Logone Oriental, est formel, la pratique de la diya est contraire à sa culture et à sa tradition et il n’est pas question de parler de celle-ci dans sa circonscription. « La diya n’est pas acceptée dans le Logone Oriental. Normalement de pareilles décisions doivent passer le consensus et consulter la population », dit-il. Il ajoute que celui qui tue, il faut le confier à la justice pour être jugé.
Beaucoup d’imams pensent que la diya n’est pas bien comprise et mal appliquée, donc il faut une forte sensibilisation pour amener les communautés qui l’appliquent à s’en servir de manière juste et équitable.
Jules Doukoundjé