Malgré l’interdiction des autorités, la marche dite pacifique prévue pour le 19 août par Wakit Tamma contre le dialogue national inclusif (DNI) du 20 août prochain est maintenue. C’est à la sortie d’une rencontre de ses membres à la bourse du travail de N’Djamena que le coordonnateur Me Max Loalngar a annoncé que la marche aura lieu ce vendredi. Il trouve inadmissible l’interdiction par le ministre en charge de la sécurité publique qui a pourtant accepté avant de faire volte-face. Reportage.
C’est après plus d’une heure d’échange entre les membres de Wakit Tamma à la bourse du travail que les responsables de cette coalition des organisations de la société civile ont annoncé à la presse que malgré l’interdiction des autorités, la marche est maintenue.
Pour le coordonnateur de Wakit Tamma, Max Loalngar, l’interdiction de la marche viole l’accord qui vient d’être signé à Doha qui autorise les marches pacifiques. Selon lui, l’accord n’est pas encore appliqué, mais il est déjà violé. Il souligne que la décision d’interdire la marche est surprenante parce que quelque temps auparavant le ministre a publié un poste annonçant qu’il avait réussi des instructions Président du Conseil Militaire de Transition (PCMT) pour ne pas interdire les marches. Mais de prendre ses responsabilités en les sécurisant.
Il annonce aussi la désobéissance civile sur toute l’étendue du territoire à partir du vendredi 19 août. Le coordonnateur de Wakit Tamma ajoute que quand l’arbitraire devient la règle, la désobéissance civile est un devoir sacré pour tous les peuples et le peuple tchadien ne saurait se soustraire à cette obligation universelle. Wakit Tamma et ses partenaires rappellent à l’opinion nationale et internationale que le Conseil Militaire de Transition (CMT) a méconnu les efforts consentis par les forces vives de la nation pour l’organisation d’un DNI sincère et souverain.
Abondant dans le même sens, le porte-parole de Wakit Tamma, Soumayna Adoum ajoute qu’on est face à une situation où l’arbitraire continue à prévaloir. Pour lui, il est incompréhensible que les citoyens ne puissent pas manifester leur opinion, même si elle est contraire à celle du pouvoir. Selon lui, l’État gère la nation, mais n’est pas au-dessus du peuple. Il explique que le 20 août est une date à laquelle on ne s’entend pas sur le contenu. Le porte-parole pense que les 1400 délégués qui vont dialoguer, ils viennent d’une seule opinion. Il soutient que le peuple n’a pas des armes, mais il n’acceptera pas l’arbitraire. Il regrette que Doha n’ait pas pu aboutir à une situation consensuelle. Soumayna Adoum craint qu’avec la position du CMT, une guerre civile n’éclate, mais Wakit Tamma n’est pas d’accord pour cette position et n’est pas aussi d’accord que l’armée nationale soit envoyée en guerre contre d’autres Tchadiens.
Jules Doukoundjé